Né à Oran en Algérie, Kader Nadjar arrive très tôt dans un quartier de la banlieue toulousaine où il fait ses premiers pas. De nature introverti, il est marqué durant son adolescence par le découverte de la danse hip hop qui devient très rapidement son principal centre d’intérêt. Il trouve dans cette activité un moyen d’expression qui lui faisait jusque là cruellement défaut et qui l’aide à s’épanouir personnellement. En 1992 , il intègre la première compagnie professionnelle toulousaine « Olympic Starz ». Plus tard, il se frotte à la danse contemporaine en collaborant à la création de Karine Saporta « Break me babe » au Centre Chorégraphique de Caen.
En 1998, il réussit les auditions de la comédie musicale « Notre Dame de Paris » et participe à la tournée internationale du spectacle pendant trois ans. Outre son rôle d’interprète il est aussi formateur des troupes anglaises et canadiennes. Durant cette période, sa rencontre avec les « Yamakasi », fondateurs de l’art du déplacement marque une étape importante. Cette pratique sportive née en 1996, consiste à utiliser les édifices, le mobilier urbain ou tout autre obstacle pour réaliser des figures périlleuses en courant, en sautant, d’un point à un autre. A leur contact, il conçoit progressivement un concept de danse plus personnel, mélange du langage hip hop et de cet art du déplacement qu’il nomme « l’Art du Mouvement ».
Une blessure l’oblige à stopper ses activités pendant plus de six mois. Il prend alors du recul sur sa pratique, sur son parcours personnel et décide de créer une structure où il pourra développer et transmettre sa nouvelle vision de la danse.
De retour du Canada, Kader s’installe à Tarascon sur Ariège prés des montagnes dont il rêvait enfant. Cet environnement est pour lui un facteur favorable à la réalisation de ses projets. Très soucieux de s’implanter sur ce territoire et d’œuvrer à son développement, il enseigne la danse à la Maison des Jeunes et de la Culture et fédère autour de son projet suffisamment de personnes pour créer l’association Créatique, et dans la foulée sa compagnie en 2002.
« Parlez-moi du bruit
Parlez-moi de la poussière
Parlez-moi du stress
Parlez-moi de l’ivresse
Parlez-moi de l’hostilité
Parlez-moi de l’invisibilité. Parlez-moi encore et encore et j’entends l’urbanisme.
Pour moi l’Ariège m’évoque son contraste et m’apporte un souffle frais et pur. » Kader Nadjar – juillet 2009 pour azinat.com