Le Prince est un texte célèbre mais pourtant méconnu : l’adjectif machiavélique utilisé aujourd’hui à tout bout de champ, ne rend que très imparfaitement compte de la pensée de Machiavel. Car ce texte n’est pas qu’un traité du cynisme ou de la brutalité en politique, il est une exhortation à agir, à ne pas succomber aux sirènes de l’idéalisme : « Mon intention étant d’écrire des choses utiles à qui les écoutent, il m’a semblé plus pertinent de suivre la vérité effective des choses que l’idée que l’on s’en fait. […]
Le spectacle mettra en jeu cinq individus, hommes et femmes de tous âges : une société minuscule mais bien assez grande pour que se pose avec acuité la question de l’organisation du pouvoir en son sein : qui doit gouverner et comment ? Le spectacle sera donc la représentation d’une lutte pour le pouvoir entre ces cinq-là, parfois tranquille, parfois violente. Avec comme guide dans le texte de Machiavel : « Comment les princes doivent tenir leur parole », « S’il vaut mieux être aimé que craint… », « De la manière de fuir le mépris et la haine », etc… Chacun à son tour rêvera de devenir prince, et une fois parvenu à ses fins vivra dans l’angoisse de déchoir… » Laurent Gutmann
“Le Prince” à l’heure de la téléréalité : avec beaucoup d’humour, Laurent Gutmann met en scène un stage de formation suivant les préceptes du célèbre Florentin. C’est drôle et percutant. Prendre le pouvoir ; savoir le garder. Voilà, en gros, de quoi il retourne dans Le Prince. Laurent Gutmann n’adapte pas le texte de Machiavel, il le met en pratique sous forme d’exercices. L’eau glougloute doucement dans la machine à café. Une formatrice coupe des parts de galette des rois. Qui aura la fève ?
Trois candidats, deux hommes et une femme, répondent à l’appel. Ils ne savent apparemment rien de Machiavel, mais se prêtent volontiers au protocole mis en place. Un arrière de voiture coupée en deux figure le carrosse princier. Habillé en costume Renaissance, un meneur de jeu intervient opportunément à coups de sifflets et de citations du Prince. …
Par le biais de ce jeu amusant, Laurent Gutmann dévoile l’aspect pratique de l’enseignement de Machiavel. Lequel enseignement s’avère parfaitement immoral. Toute l’ambiguïté est là. La fin justifie les moyens, assène le machiavélien de base. La réalité est, bien sûr, autrement complexe. Comme le démontre ce spectacle finement troussé où le jeu impitoyable du pouvoir finit par déborder le cadre initialement prévu…
[info]LE PRINCE (Tous les hommes sont méchants)
D’après Machiavel – Laurent Gutmann-Cie La Dissipation des brumes matinales
Mardi 28 avril à 20h45 à l’Estive de Foix
Tous au théâtre : 1 place achetée = 1 place offerte
Renseignements et réservations au 05.61.05.05.55/accueil@lestive.com/www.lestive.com[/info]