élus et politiques

Henri Nayrou : « Après avoir eu les défauts de ses qualités l’Ariège finira par avoir les qualités de ses défauts »

Rugbyman, journaliste sportif, rédacteur en chef  et directeur pour le journal Midi Olympique, Député de l’Ariège de 1997 à 2012, Conseiller Général du canton de Saint-Girons, Henri Nayrou est, depuis quelques mois, Président du Conseil Départemental. Il nous a gentiment accordé une interview dans les locaux de l’Hôtel du Département.

Après plusieurs mois passé à la tête du Conseil Départemental, quelle est aujourd’hui votre vision sur les chantiers prioritaires du département, compte tenu des changements de prérogatives de l’administration territoriale ?

Changements ou pas, les priorités n’ont pas changées : l’emploi, la démographie, le cap sur le XXIè siècle, la préservation du cadre de vie et le mieux vivre ensemble. C’est ce qu’attendent les ariégeois, et maintenant il nous appartient de mettre cela en application. Malgré la loi NOTRe*, qui va peut être nous enlever une grande partie des compétences économiques, nous trouverons des moyens de contourner l’obstacle, car la priorité numéro un reste l’emploi… Et le levier de cette ambition c’est le budget.

Le deuxième département
le moins endetté de France

Un budget à nul autre pareil : 63 millions d’investissement, c’est le record ; 20 millions sur les routes (dont la déviation de Prat et d’Ax-les-Thermes), 15 millions pour le très haut débit, 15 millions d’aide aux communes, 9 millions pour le bâtiment. Nous sommes le deuxième département le moins endetté de France, nous avons un train de vie modeste, nous avons les moyens de nos ambitions.

[callout]*loi NOTRe : « Nouvelle organisation territoriale de la République »Promulguée le 7 août 2015, la loi portant sur la Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe) confie de nouvelles compétences aux régions et redéfinit clairement les compétences attribuées à chaque collectivité territoriale. Il s’agit du troisième volet de la réforme des territoires, voulue par le président de la République, après la loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles et la loi relative à la délimitation des régions.[/callout]

Vous avez fait récemment « un tour » à la rencontre des ariégeois dans plusieurs villes du département. Que vous ont demandé les ariégeois lors de ce tour ?  Quels en sont les enseignements ?

C’est Augustin Bonrepaux qui avait initié cette façon d’aller présenter aux ariégeois, avant le vote du budget, ce que nous voulons faire avec leur argent. Nous avons eu les retours habituels ; L’emploi bien sûr, et aussi les attentes personnelles voire personnalisées. Nous avons entendu et répondu à des questions sur le fonctionnement du Conseil Départemental. Beaucoup de citoyens ne connaissent pas l’exacte vérité sur les compétences des départements. Ca a été vivant, ça a été tonique, mais notre rôle c’est d’être au service des citoyens.

Face à la nouvelle grande région « Midi-Pyrénées / Languedoc Roussillon » qui vient tout juste de se constituer, la place de l’Ariège se retrouve encore plus amoindrie (en terme de taille de population et de poids économique il s’entend). Avez-vous le sentiment que l’on pourra faire le poids seul ? Quelle attitude avoir pour conserver l’oreille des décideurs régionaux sur les problématiques propres à un département de montagne comme l’Ariège ?

Le mariage « mer / coteaux / montagne », la loi NOTRe … les lignes vont changer et nous ferons avec. Notre bouclier c’est Carole Delga. Avec ses origines rurales proches de nous et dans la lignée de Martin Malvy, Carole a bien compris qu’une Région ne se résume pas à l’avenir d’une métropole… Notre priorité sera que les gros ne grossissent pas trop pour que les petits passent à la revue. En Ariège on a pas l’habitude de baisser la garde et je peux vous dire qu’on ne va pas dormir !

Les jeunes et futurs actifs (18-30 ans) cherchent un avenir, en France comme en Ariege, ils sont parfois « déboussolés » en  manque de repères, et parfois victimes de dérives…L’Ariège apporte t’elle quelque chose à ces jeunes ? un sentiment d’’appartenance ? Une identité ? Un avenir économique propre à les rassurer ? Qu’en pensez-vous ?

Je n’ai pas été surpris par le vote Front National au cours des élections régionales, par contre j’ai été plus bouleversé par la nature de ce vote ; c’est assez déprimant pour notre vie démocratique. Il faut en tirer les conséquences à deux niveaux : D’abord par l’emploi, et le budget axé sur l’investissement va y répondre, et ensuite en prêtant attention à nos citoyens.

La feuille de route du Conseil Départemental est claire: nous devons répondre vite et bien, et le meilleur moyen d’y répondre c’est toujours le premier. Le premier moyen, c’est d’être présent sur le terrain et de répondre à leurs attentes. Comme nous sommes élus et sous les feux des projecteurs, nous devons assumer nos responsabilités, c’est la règle du jeu et nous la suivrons jusqu’au bout.

La nouvelle année approche à grands pas … Que peut-on souhaiter aux ariégeois et ariégeoises ?

Pour notre pays : une lutte contre la barbarie sans faiblesse. Pour chacun et chacune d’entre nous : la santé, mais on ne choisit pas, le bonheur mais c’est une co-production, l’emploi c’est une nécessité.

Pour l’Ariège, après avoir eu les défauts de ses qualités, parce que l’on était pas très connu, nous finirons par avoir les qualités de nos défauts. Avec la qualité des services et la qualité d’internet, joints à la qualité de vie, je pense qu’en Ariège nous ne sommes pas les plus malheureux !

Bonne année à toutes et à tous.

Interview réalisée à Foix, propos recueillis par Azinat.com

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