« Les hommes du Vernet » par les éditions du camp du Vernet
Les hommes du Vernet raconte l’histoire de ces hommes emprisonnés de façon arbitraire dans le camp de concentration du Vernet d’ariège. Bruno Frei, journaliste communiste d’origine juive et auteur de nombreux ouvrages publiés outre-Rhin, fut un de ces hommes entre le 12 octobre 1939 et le 17 janvier 1941. Il écrivit Die Männer von Vernet en 1948.
Bruno FREI, de son vrai nom Benedikt FREISTADT, est interné au camp de concentration du Vernet d’Ariège du 12 octobre 1939 au 17 janvier 1941. En 1948 il écrit en allemand : « Die Männer von Vernet ».
Par lettre du 22 avril 1973, il autorise l’Amicale à publier « Les Hommes du Vernet » en français, et lui cède ses droits d’auteur. En 1975 Georges DIMON, alors professeur d’allemand au lycée
de Foix, en termine la traduction validée par Bruno FREI et donne, lui aussi, son accord pour une publication par l’Amicale. Après de nombreux contacts avec diverses maisons d’édition,
entre les années 1977 et 1981, l’Amicale renonce à éditer « Les Hommes du Vernet », faute du financement nécessaire. Puis, le texte disparaît…
Début 2015, nous retrouvons la traduction de Georges DIMON, malheureusement parcellaire, certains passages des feuillets photocopiés étant illisibles. Commence alors un travail coopératif entre Françoise Pernot, germaniste, Maria Cozar, hispaniste et Lina Soulan-Cubells, secrétaire de l’Amicale, qui trouve son accomplissement dans cet ouvrage. Un grand merci pour leur précieuse collaboration !
En 2016, nous créons notre maison d’édition, Les éditions du camp du Vernet, afin de publier ce livre bouleversant sur la vie dans le camp de concentration du Vernet d’Ariège. C’est un hommage à toutes les personnes internées au Vernet, des HOMMES en grande majorité, quelques FEMMES et ENFANTS, toutes d’origine étrangère, à quelques rares exceptions.
Ce témoignage poignant révèle le courage, la dignité et l’humanité qui furent nécessaires aux Hommes du Vernet pour résister à l’absurde et à la violence du système concentrationnaire français, mis en place par la Troisième République française et amplifié par l’État français fasciste de Pétain.
Raymond Cubells,
président de l’Amicale des Anciens Internés Politiques et Résistants du camp de concentration du Vernet d’Ariège
Extrait
Dans les premières heures de l’après-midi, la locomotive s’arrêta définitivement. Sur l’édifice bas de la gare, il y avait écrit, en lettres rouges sur fond blanc : LE VERNET. Le quai était barré par un détachement de soldats, baïonnette au canon. Des officiers, stick au poignet, donnaient nonchalamment des ordres. Les soldats se déployèrent, entourèrent les prisonniers ; puis, en colonne par deux, nous sortîmes, et il fallut marcher sur la grand-route poussiéreuse. J’avais à traîner une valise et un baluchon de couvertures. La sueur coulait de mon front dans mes yeux, et je fus obligé de me reposer un instant. Fréquemment, le long convoi s’arrêtait. « En avant, marche ! » pressaient les soldats. Nous nous traînions, quelques mètres de plus, puis de nouveau nous déposions nos bagages. Malgré l’heure tardive de l’après-midi, le soleil brillait avec une vigueur méridionale. Dans le lointain se dressait majestueu- sement la chaîne des Pyrénées. Devant nous, dans une désespérante solitude, le camp, les baraque- ments. Une porte de bois, large et haute, s’élevait au-dessus d’une chaussée qui, de la grand-route, bifurquait à gauche. À un mât flottaient gaiement les trois couleurs. Devant, se dressait une petite guérite aux couleurs de la République. Sur la partie centrale de la porte formant arceau, on pouvait lire en grosses lettres : CAMP DU VERNET – ARIÈGE.
Le livre sera présenté au public le 21 mai 2016 à 18 heures, lors de la Nuit Européenne des Musées.
ISBN : 978-2-9555940-0-1
©Première édition en français Les éditions du camp du Vernet
Mairie, place Guilhamet
09700 LE VERNET D’ARIÈGE
www.campduvernet.eu
Illustrations de 4° de couverture et logo :
Olivier Brenier, dibidouwa@gmail.com
Portraits de couverture : Carlos Duchatellier