Marguerite Villedey devient Artisan d’Art : histoire d’une reconversion réussie
De bibliothécaire à artisan cornier
Après 15 ans d’exercice du métier de bibliothécaire, Marguerite Villedey, fondatrice avec son mari de l’entreprise Thomas Liorac, est devenue artisan cornier. Depuis le mois de mai 2017, elle a la reconnaissance officielle d’artisan d’art.
« Dans ma jeunesse, on me disait toujours que les métiers intellectuels sont plus stimulants et épanouissants. J’avais donc trouvé ce métier de bibliothécaire, qui me permettait d’allier l’aspect intellectuel en étant au contact des autres, sans négliger un volet de travail manuel important. Mais à 40 ans, on a envie de vivre ses passions, et j’avais besoin de liberté. Je suis aujourd’hui bien plus épanouie ! » raconte Marguerite Villedey.
Son parcours n’est pourtant pas de tout repos. Artisan cornier est un métier qui ne s’improvise pas. Il a fallu à Marguerite Villedey des mois d’entraînement, d’essais ratés, de cornes gâchées, avant de parvenir à obtenir les peignes d’aujourd’hui. C’est un métier qui ne s’enseigne pas dans les écoles. Et il y a très peu d’artisans corniers en France. Elle n’a donc pas trouvé de maître d’apprentissage et a dû effectuer seule son apprentissage. Ré-inventer un métier, c’est un pari osé !
La reconnaissance officielle d’artisan d’art
C’est ainsi qu’à deux, Grégoire et Marguerite Villedey ont décidé de se lancer et de créer leur propre marque de peignes en corne, Thomas Liorac. Ils reprennent un produit traditionnel oublié et pourtant tellement précieux, réactualisant un métier du passé pour améliorer les procédés, les fiabiliser en y introduisant des technologies modernes. Ils se sont appuyés sur le savoir-faire traditionnel qui avait fait ses preuves.
Grâce à un travail acharné, Marguerite Villedey a obtenu la qualité d’artisan d’art. Cette reconnaissance vient confirmer l’obtention du Label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) décerné en mars 2017.
Une femme artisan cornier : il n’y a pas de féminin pour le mot Artisan ? « cela me convient très bien, explique Marguerite Villedey. Pour moi, c’est un mot hermaphrodite, à la fois pour les hommes et les femmes. Je ne pense pas qu’on effectue ce métier différemment selon qu’on est un homme ou une femme. On l’exerce avec ses mains, son cœur. C’est une question de personne, d’amour, pas de genre ! »