La réduction des déchets : un enjeu environnemental et financier !
Le Smectom du Plantaurel assure une double mission : la collecte des déchets pour 149 communes et le traitement pour 237 communes, soit 80% de la population ariégeoise. Vous avez certainement déjà vu les camions verts sillonner nos routes mais savez-vous ce que devient votre sac noir d’ordures ménagères ?
Les déchets ultimes (ce qu’il reste après le tri) sont envoyés sur le site de stockage des déchets non dangereux de Berbiac, à Manses, où ils seront enfouis dans des casiers spécifiques. Leur dégradation va produire du bio-méthane. Le gaz, une fois récolté, est transformé en électricité qui est vendue à un opérateur national. Ce cercle vertueux permet, en plus des recettes générées par la vente d’énergie, une décote de la Taxe générale sur les activités polluantes, à laquelle le Smectom est tenu. Cette réduction de taxe est importante puisque le montant à la tonne est de 16€ au lieu de 40€, soit une économie de 1,152 M€. Ces avantages, ainsi que la proximité du site de Berbiac, fait que le coût de traitement des déchets ultimes en Ariège est très compétitif.
Toutefois, si les choses restent telles qu’elles sont, ce système de traitement local est menacé.
Son exploitation est autorisée par l’État grâce à un arrêté préfectoral qui contraint le Smectom à réduire les tonnages qui y sont enfouis de 30% d’ici 2020. Actuellement nous ensevelissons 48 000 tonnes par an et dans deux ans nous ne pourrons y mettre que 33 000 tonnes.
Les tonnages supplémentaires devront alors être envoyés hors département pour être traités et cela augmentera les coûts pour l’usager·es (transport + coût du traitement, moins avantageux qu’à Berbiac).
La solution est simple pour éviter cette flambée des coûts : réduire dès maintenant notre production de déchets.
Il est nécessaire de de changer notre comportement face à nos poubelles. Pour beaucoup d’entre nous, notre responsabilité s’arrête lorsque lorsque le sac noir est déposé dans le containeur. C’est une erreur et il est urgent d’en prendre conscience.
Pour réduire nos déchets, il existe de nombreuses solutions : le tri des emballages recyclables, éviter le gaspillage, le stop-pub sur la boîte aux lettres, réparer au lieu de jeter, donner les objets dont nous n’avons plus l’utilité, acheter d’occasion, customiser… Les alternatives à la poubelle sont multiples et créatives. Vous trouverez de nombreux conseils et astuces sur le site www.smectom.fr/reduire.
En Ariège, des efforts sont encore à faire. 8 000 tonnes de déchets recyclables sont envoyées chaque année à Berbiac. De plus, notre département détient le record de production de déchets ménagers et assimilés de la Région Occitanie… Alors que pour la plupart des foyers, équipés d’un jardin, il est très simple d’alléger sa poubelle de 30% en compostant les végétaux et les déchets de cuisine.
Nous devons également utiliser davantage les bornes d’apport volontaire car à Berbiac nous trouvons encore beaucoup trop de verre et de papier. C’est plutôt dérangeant quand on sait que le verre est le seul matériau qui se recycle à l’infini et que désormais TOUS les papiers se recyclent (même les enveloppes à fenêtre, les carnets à spirales…).
La redevance incitative : une facture sur mesure pour réduire les déchets.
Face à ces enjeux, le Smectom s’est engagé à répondre à un appel à projet de l’ADEME pour mettre en place sur son territoire la redevance incitative en 2022. Elle mettrait un terme à la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM), qui se base sur la valeur locative du foncier bâti.
La redevance incitative a pour double objectif de faire évoluer le mode de financement de collecte et de traitement des déchets pour le rendre plus juste (puisqu’il correspondra à la production de déchets) et de réduire les déchets grâce à une meilleure gestion de ceux-ci par les ménages, les entreprises et les collectivités.
Le calcul de la redevance se ferait en deux parties :
- Une part fixe « abonnement » comprenant le volume du bac à déchets ménagers résiduels, un nombre défini de levées du bac sur une année et les coûts de service (collecte, traitement, gestion des déchèteries, maintenance des bacs…)
- Une part incitative « consommation » liée à l’utilisation du service, c’est-à-dire le nombre de levées supplémentaires du bac.
Le Smectom mène depuis 2016 une vaste campagne de déploiement des bacs individuels sur le territoire. En 2018, 44 communes du secteur Pamiers et Varilhes vont être équipées. Ces bacs individuels possèdent une puce qui permettra de de recueillir des données de collecte et, à terme, de passer à la redevance incitative.
Une année de facturation « à blanc » est prévue en 2021 pour permettre aux usager·es de comprendre la nouvelle facturation et d’appliquer les gestes de tri et d’évitement des déchets.