11 novembre 1918 – 11 novembre 2018 : cent ans de célébration d’un armistice
Signé le 11 novembre 1918 à 5 h15 près de Rethondes dans l’Oise, l’armistice mit un terme à la Première Guerre mondiale qui fit plus d’un million de morts et presque six fois plus de blessés et de mutilés parmi les troupes françaises. Il marquait la fin des combats de la Première Guerre mondiale, la victoire des Alliés et la défaite totale de l’Allemagne, mais il ne s’agit pas d’une capitulation au sens propre.
Le 11 novembre célèbre à la fois l’Armistice du 11 novembre 1918, la Commémoration de la Victoire et de la Paix et l’Hommage à tous les morts pour la France. Pour commémorer l’anniversaire de l’armistice de 1918, la journée du 11 novembre fut instituée par la loi du 24 octobre 1922 « journée nationale pour la commémoration de la Victoire et de la paix ». La loi du 28 février 2012 élargit la portée à l’ensemble des morts pour la France.
Le cessez-le-feu est effectif à onze heures, entraînant dans l’ensemble de la France des volées de cloches et des sonneries de clairons annonçant la fin d’une guerre qui a fait plus de 8 millions de morts, d’invalides et de mutilés.
Le maréchal Foch, commandant en chef des armées alliées et l’amiral Wemyss, First Sea Lord, et, pour l’ Allemagne, le secrétaire d’État Erzberger, président de la délégation allemande, le comte von Oberndorff, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire, le général major von Winterfeldt, et le capitaine de vaisseau Vanselow, se réunissent dans un wagon-restaurant aménagé provenant du train d’État-Major du maréchal Foch, dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne.
La convention d’armistice du 11 novembre 1918 est conservée par le service historique de la défense. Ce document de 13 pages est relié avec les textes des conventions du 13 décembre 1918, 19 janvier et 16 février 1919 prolongeant la durée de l’armistice, auxquels sont joints le protocole du 4 avril 1919 et les cartes et rapports, annexes de ces conventions. Il est à noter que l’exemplaire allemand a été détruit.
Cependant, l’armistice ne met pas fin à la guerre mais signe l’arrêt des combats et Il faudra attendre le traité de Versailles signé le 28 juin 1919 entre l’Allemagne et les Alliés pour mettre un terme définitif à la première guerre mondiale.
Les derniers morts au combat ou l’absurdité de la guerre
Le dernier jour de guerre a fait près de 11 000 tués, blessés ou disparus, soit plus que lors d’une opération majeure comme le Jour J en 1944. Certains soldats ont perdu la vie lors d’actions militaires décidées par des généraux qui savaient que l’armistice avait déjà été signé :
Par exemple, le général Wright de la 89ième division américaine prit la décision d’attaquer le village de Stenay afin que ses troupes puissent prendre un bain, ce qui engendra la perte de 300 hommes.
À 10 h 45 du matin, soit 15 minutes avant l’heure du cessez-le-feu, Augustin Trébuchon a été le dernier soldat français tué, estafette de la 9ième compagnie du 415ième régiment de la 163ième division d’infanterie, il est tué d’une balle dans la tête alors qu’il porte un message à son capitaine.
Le dernier britannique, George Edwin Ellison a été tué à 9 h 30 alors qu’il faisait une reconnaissance non loin de Mons en Belgique. Le dernier soldat canadien a été George Lawrence Price, deux minutes avant l’armistice. Il a d’abord été enterré à Havré avant d’être transféré à Saint-Symphorien (Belgique), au cimetière militaire. La pierre tombale d’Havré est exposée au musée d’Histoire militaire de Mons.
Enfin l’Américain Henry Gunther est généralement considéré comme le dernier soldat tué lors de la Première Guerre mondiale, 60 secondes avant l’heure d’armistice, alors qu’il chargeait des troupes allemandes étonnées parce qu’elles savaient le cessez-le-feu imminent.
La date de décès des morts français du 11 novembre a été antidatée au 10 novembre par les autorités militaires. Deux hypothèses expliquent cette décision.
L’hypothèse symbolique : pour les autorités militaires, il n’était pas possible ou trop honteux de mourir le jour de la victoire
l’hypothèse matérielle : cette décision a été prise dans de nombreux cas par des médecins ou les chefs directs des soldats morts après l’armistice (dans ce cas, les épouses ne touchaient pas les pensions de guerre) afin d’éviter toute forme de contestation sur l’attribution des pensions des veuves de guerre.
Sources: Wikipédia – servicehistorique.sga.defense.gouv
Photos : Tableau représentant la signature de l’Armistice de 1918 dans le wagon-salon du maréchal Foch