Bénédicte Taurine soutient le mouvement des gilets jaunes
Le weekend du 17-18 novembre, une vague de contestation de la politique d’Emmanuel Macron émerge partout en France à travers 2000 points de blocage. En Ariège aussi, les points de blocages ont été massifs : Lézat-sur-Lèze, Mazères, Saverdun, Tarascon-sur-Ariège, Mirepoix, St Girons, Lavelanet. Foix et Pamiers, où les opérations péages gratuits sont reconduits chaque jour et tenus jours et nuits par des citoyens déterminés à ne rien lâcher.
La hausse des taxes sur le carburant n’est que l’étincelle qui met le feu à une colère bien plus large et bien plus ancienne. Une colère tenue, contenue depuis trop longtemps. Colère de toutes celles et ceux qui n’ont pas d’autres choix que de prendre leur voiture pour aller travailler c’est-à-dire la majorité des habitants de l’Ariège. Travailler pour un salaire qui ne leur permet même plus de vivre dignement. Travailler pour payer toujours plus : hausse de la CSG, la suppression des APL,
augmentation des tarifs du gaz de l’électricité. Une hausse des impôts qui ne garantie même plus l’égalité d’accès aux services publics : déserts hospitaliers, fermeture des écoles, des gares et arrêts de train. Travailler toujours plus donc, pour gagner toujours moins ! Travailler pour faire le plein, faire le plein pour travailler, les Français en ont marre de faire le hamster dans sa roue !
La légitimité de cette colère ? C’est l’injustice sociale qui frappe les Français et particulièrement les habitants des départements ruraux comme le notre. C’est le sentiment de vivre sur des territoires abandonnés, où il n’y a plus d’égalité républicaine. C’est l’injustice économique où les privilèges sont toujours accordés au plus riches, pour qui l’ISF a été supprimé. C’est enfin, l’injustice écologique à travers l’impunité des multinationales qui polluent et se voient, elles, bénéficier de niches fiscales anti-écologiques comme Total, face aux milliards en CICE qui n’ont jamais réellement créé d’emplois. Ils polluent, nous payons, ça suffit!
Ce mouvement initié le 17, c’est une insurrection citoyenne qui fédère des hommes et des femmes, majoritairement des salariés, du privé comme du public, mais également des chômeurs, des jeunes comme des retraités, des artisans, des travailleurs indépendants et des paysans. C’est un mouvement transversal qui rassemble l’ensemble des catégories de Français qui en ont assez d’être opposés les uns aux autres et qui ne sont plus dupes de ce manège qui profite toujours aux mêmes : à ceux qui les oppressent.
La stratégie de ce gouvernement – et des précédents- qui consiste a « diviser pour mieux régner » est précisément en train de mourir et c’est cela qui fait peur au gouvernement. Les gilets jaunes font la démonstration de leur solidarité par delà leurs éventuelles divergences politiques. C’est un mouvement protéiforme, hétéroclite, atypique et c’est précisément sa force ! Quelles que soient les stratégies de division de la bande à Macron et ses médias, ce mouvement n’a pas de couleur
politique, ou plutôt il revêt toutes les couleurs : dans un manifeste fait par des gilets jaunes ariégeois, ils précisent : « nous sommes fâchés, pas fachos ». Le gouvernement cherche à diviser en faisant passer cette mobilisation pour un mouvement anti-écolo, dont le but est encore et toujours de diviser le peuple pour mieux régner ! Cessons d’opposer la fin du monde à la fin du mois ! Nous vivons tous sur la même planète, même si nous ne sommes pas du même monde – que celui de
Macron.
Je soutiens donc ce mouvement qui combat ce que je ne cesse de dénoncer à l’Assemblée Nationale. L’écharpe ne peut rien sans la rue. Je tiens donc à les remercier. Les remercier de sortir de l’anonymat, de l’invisibilité et de nous donner ainsi, à nous parlementaires de la FI, le courage de continuer notre action. Je respecte pleinement le caractère citoyen, auto-organisé et horizontal qui fait la force de ce mouvement et que nous ne cherchons pas à « récupérer » mais plutôt à grossir les rangs en appelant tous les militants qui luttent contre toutes ces formes de dominations à les rejoindre.