Aulus : 5 emplois menacés au petit marché U, la mairie ne lâche rien !
L’affaire dure depuis quelques années sur Aulus, un commerce qui grandit, qui embauche et qui progressivement se retrouve à l’étroit pour pouvoir continuer son activité. Le 16 décembre prochain, « l’épicerie » comme l’appelle les habitants, touristes et voisins a programmé sa fermeture, malgré la pétition signée déjà par plus de 800 personnes. Azinat.com a été contacté par Géraldine qui nous a raconté son histoire…
Le Petit Marché U d’Aulus est un des rares commerces à rester ouvert toute l’année, Géraldine, la gérante est une « Pyrénéenne » convaincue et déjà tenu des commerces dans d’autres vallées des Pyrénées, elle connait les gens de la montagne et les touristes. Elle a fait son trou depuis 25 ans en Ariège et l’aventure devra peut-être s’arrêter d’ici la fin de l’année. En cause, un manque de surface, une mésentente avec la mairie qui n’appuie pas le développement de son commerce et une situation de blocage dommageable quand on sait combien il est crucial pour une vallée si éloignée comme Aulus de pouvoir conserver un commerce alimentaire pour les résidents, les personnes années qui restent encore à leur domicile
«Je dirige ce magasin depuis mars 2005», rappelle Géraldine WUNDERLICH, «j’ai trois employés en CDI, et depuis 2014, je demande à ma mairie, de bien vouloir me louer en supplément, le fond arrière de la salle d’exposition attenante, et en surface sous-exploitée.
La mairie me réponds » Non, il y a une convention avec le Conseil Général, pour avoir une médiathèque subventionnée, il faut une salle d’expo attenante »
J’ai demandé cette convention au Conseil Général, je n’ai pas trouvé cette mention, ni une surface minimum obligatoire .
«Depuis deux ans, je demande de l’aide, j’appelle au secours, parce que le travail est devenu trop dur physiquement, trop complexe, dans un local qui n’est plus adapté, au nombre de clients croissant, aux exigences de la clientèle, aux normes sanitaires et de sécurité, ni aux contraintes de conditionnement imposées par les fournisseurs.
Cette année, nous sommes à saturation depuis le mois de mai, mais personne ne veut l’entendre. Et pourtant, nous avons fait de gros travaux d’aménagement et de gestion de l’espace pour optimiser au mieux notre surface.
« Faites moins de choses, vous aurez plus de place ! »
Nous avons besoin d’un espace supplémentaire de 20/30m2 pour stocker des palettes, qui ne peuvent rentrer, nulle part dans le magasin, nous avons une seule place pour ça.
La mairie me répond systématiquement
» Faites moins de choses, vous aurez besoin de moins de place »
Ce n’est pas notre politique, pour dynamiser une région touristique mais aux services restreints. Et je ne fais, dans ce magasin , que ce qui a été prévu sur mon KBIS.
Entre Juillet et août, nous avons plus de 10 000 clients en caisse.
Il faut bien assumer !
Le 2 juin, Metro Toulouse m’a informé de leur décision de nous livrer exclusivement en palettes et non plus en chariots roulants de 0.90 x 0.90 m.
Pour nous, c’est techniquement impossible, nous avons des livraisons conséquentes, surtout en saison, 10/20 rolls, soit 5/10 palettes à laisser dehors, au chaud ou au froid.
Du coup, j’ai baissé les bras, sachant que nous ne pourrions jamais travailler dans ces conditions là.
J’ai envoyé une résiliation de bail, à la mairie, en leur précisant bien que je ne pouvais pas travailler dans ces conditions là, et que je ne pouvais pas changer de fournisseur, ni m’en passer.
La centrale SUPER U et METRO représentent 50 et 30 % du volume d’approvisionnement, les 20% restant sont des produits locaux et petits producteurs.
« L’appui des clients nous a redonner la pêche «
La mairie m’a renvoyé un courrier prenant acte de ma décision en conseil municipal du 25 juin . Point.
Dès qu’ils ont connu ma décision, de très nombreux clients m’ont persuadée de continuer et de rester. Leur appui nous a redonné la pêche malgré les difficultés et la fatigue physique importante de l’équipe.
Je précise que nous sommes ouverts 365 jours /an, matin et soir, et en continu à chaque période de vacances, et même plus, de façon à pallier aux insuffisances de services et de logistique de notre secteur, ou tout est fermé, dès la saison terminée. Hormis, le Tabac, ouvert du mardi au dimanche midi.
Donc, la population et les touristes se sont mobilisés, et Madame Morère a rédigé une pétition qui compte plus de 500 signatures en deux semaines.
Nous sommes allés à la réunion publique du 16 juillet ou notre cas a bien sur, été évoqué.
La mairie a bien confirmé que nous n’aurions jamais d’espace supplémentaire, autre que celui prévu au contrat de 2005, que la mairie avait accepté ma » démission » et faisait déjà des démarches pour nous remplacer, que je pouvais éventuellement déposer une candidature et qu’elle choisirait.
Bref, les clients veulent que je reste, avec mon équipe, et moi, je veux rester aussi, si on peut travailler dans des conditions correctes et décentes physiquement.
La mairie ne veut pas revenir sur sa décision d’entériner ma démission, elle appelle ça du caprice et du chantage.
Apparemment , je n’ai pas le droit à la faute, ni à l’erreur, ni à un état de faiblesse, en 11 ans de service 7/7 jours.
La situation est donc bloquée, tout le monde est en colère, de tous les cotés. J’ai demandé, par écrit un rendez-vous, resté sans réponse.
Je pense qu’avec un peu de bon sens et de réflexion, et surtout un point de vue extérieur, on pourrait faire évoluer la situation, dans l’intérêt de tout le monde.»
C’est ce que nous pensons aussi Géraldine, en espérant que notre petit article et votre témoignage pourra faire bouger les choses !
Le site du commerce le petit marché : http://www.le-petit-marche-u-aulus-guzet-neige.com