Ornolac, plus d’évasion par manque de hauteur et 11 emplois menacés !
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ARIEGE EVASION entreprise de tourisme et base de loisirs multi-activités qui accueille chaque année plus de 10 000 touristes sur l’activité canoë et canyoning et camping, va devoir vraisemblablement arrêter son activité et mettre au chômage les 11 salariés qui travaillent à ses cotés au camping.
Au début du printemps, David Marfaing découvre avec stupeur que la Mairie a installé un limiteur de hauteur sur la route du pont d’Ornolac. Cette petite route qui franchit l’Ariège est la seule route de proximité qui relie la RN 20 à Ornolac et permet aux habitants et usagers d’éviter un détour assez important de plus d’une vingtaine de kilomètres en passant par la rive droite par les hauts de Tarascon.
Selon David Marfaing d’Ariège Evasion, la décision de la mairie va mettre au tapis un des pionniers de l’activité canoë et canyoning en Ariège.
David Marfaing son fondateur a créé l’activité camping et canoë il y a plus de vingt six ans aujourd’hui d’hui et Ariège Evasion s’est développée et devenue progressivement une entreprise florissante et connue parmi les prestataires touristiques du département, elle est un des plus gros employeurs de la zone et un outil important qui permet d’exploiter les eaux vives de l’Ariège pour les activités de pleine nature
A l’heure ou les équipes départementales tentent les mérites du tourisme ariégeois sur Toulouse avec l’opération « ARIEGEZ-VOUS ! », une décision peu réfléchie, du moins sur les conséquences sur l’économie locale par la mairie d’Ornolac, va certainement conduire l’entreprise touristique phare de la vallée à disparaitre, les toulousains iront donc « s’ariéger » ailleurs !
En cause une décision municipale de limiter la hauteur des véhicules qui passent sur le pont qui va de la RN20 à Ornolac pour raison de sécurité ; Le pont est vétuste et après expertise, la mairie choisi de rendre inaccessible le pont aux véhicules de plus de 3,5 tonnes.
Une bonne décision qui relève de la responsabilité de la Mairie et qui est logique dans un «principe de précaution» et de sécurité. Mais et c’est là où le bas blesse, la solution retenue, le limiteur de hauteur à 2,2 mètres, ne convient pas aux usagers professionnels du secteur ! Car la RN20 draine de l’activité touristique pour Ornolac, la déviation imposée va renvoyer aux oubliettes l’activité touristique d’Ornolac (Camping, Canoë, thermalisme,..)
En matière de tourisme et de fréquentation, Ariège Evasion accueille des visiteurs et fait plus de 80% de son chiffre d’affaires annuel avec des Camping-Cars ou des caravanes; un camping-car fait plus de 1,9 mètres de hauteur pour un poids au grand maximum de 2,5 tonnes.
De son coté Ariège Evasion utilise depuis 26 ans la chaussée et le pont de la route d’Ornolac pour rapatrier les canoës et les touristes avec une camionnette et une remorque qui ne passe plus et va devoir faire également un détour de plus de 10 kilomètres avec à la clé une perte de temps et un coût supplémentaire en déplacements qui va gréver fortement l’équilibre financier de la prestation proposée. De plus pour des raisons de sécurité, Ariège Evasion ne pourra plus proposer les 5 circuits de Canoë aujourd’hui et va devoir les limiter à 3, autant de manque à gagner pour l’entreprise.
Les amateurs de vélo et les semi-professionnels qui viennent régulièrement participer à l’Ariégeoise par exemple ne pourront plus passer et vont devoir encombrer les rues de Tarascon pour arriver jusqu’à Ornolac.
Bref une sombre histoire qui aurait pu être évitée si la mairie* avait pu solliciter l’avis des principaux intéressés avant de décider seule des décisions à prendre ; un peu de démocratie participative aurait pu éviter ainsi une situation devenue tendue en quelques jours. (voir la réponse du Maire ci-dessous)
Selon l’entreprise, Prefecture, département ont été alertées et ne comprennent pas non plus qu’une autre solution puisse être envisagée, en attendant que le dossier avance, les perspectives de survie de l’entreprise s’amenuise car depuis le 1er Mai, la saison a commencé et les premiers résultats ne sont pas bon …
* Nous avons contacté le Maire et son équipe municipale il y a quelques heures,
Le Maire Monsieur ARAUD précise comme nous l’avions indiqué dans notre article que la municipalité après enquête et inspection de bureaux d’étude a été dans l’obligation d’interdire le passage sur les ponts aux camions et qu’il devraient tout faire (demande de la prefecture) pour empêcher le passage des poids lourds. Le Maire et son conseil précise que la seule solution proposée par la DDE est le limiteur de hauteur et qu’il sera impossible de trouver un autre moyen.
Par ailleurs, il précise que la communication sur le problème de vétusté du pont a été faite cette année dans le bulletin municipal et annoncé lors des voeux.
Le Maire précise et ajoute que les deux ponts « incriminés » appartiennent à la commune depuis 1924, depuis 2000 l’Etat s’est engagé à refaire un accès, cet engagement n’a pas été honoré depuis. Selon les bureaux d’études sollicités pour analyser la situation technique, les ponts ne pourront pas tenir plus de 10 ans.
Le premier Ministre Bernard Cazeneuve dans un protocole a prévu un remplacement d’un des 2 ponts par 2024-2025. La mairie a demandé à ce que les programmes envisagés sur la RN 20 puisse être priorisés et donner priorité sur les ponts d’Ornolac ce qui pourrait permettre d’envisager des travaux vers 2019.
Le budget pour refaire un pont sont de l’ordre du million d’euros ce qui n’est pas dans les moyens de la commune.
Cela fait une dizaine d’année que la commune se soucie de l’avenir de ces deux passages tragiques pour Ornolac et Ussat qui touche les riverains et les entreprises, mais trouve que le dossier n’a pas été jugé prioritaire jusqu’à aujourd’hui et se félicité qu’il se retrouve aujourd’hui d’actualité et que cela inquiète d’autres que l’équipe municipale.
Ce soir, la situation reste tendue entre l’entreprise et la municipalité comme depuis quelques semaines et il semble qu’il n’y ait pas à court terme de solution possible.