La Galerie du Philosophe et l’association Rue des Arts s’apprêtent à accueillir la première exposition de l’année sur le thème de « Contre-sens », contre-sens entendu comme ce qui va contre le sens courant, contre nos habitudes, contre-sens entendu comme ce qui doit permettre de voir le réel de façon neuve.
Et c’est à Marie Carnévalé, peintre et dessinatrice, qu’échoit la tâche de donner le nouveau ton d’un festival d’arts plastiques bien connu de tous (et dont la 18e édition aura lieu cet été), mais qui réserve encore quelques très belles surprises…
L’œuvre de Marie Carnévalé concilie un grand savoir-faire technique, beaucoup de gravité, et un humour inhabituel dans un tel contexte… Que ce soit avec la « Mécanique du riz », où des grains de riz, dessinés (!) et multipliés à foison dévoilent un univers absurde et pourtant superbe, donnent une image d’un monde contemporain en prise avec les chiffres jusqu’au vertige d’un infini métaphysique… Que ce soit avec ses « Allégories de la vanité » – thématique classique, sortie tout droit de la peinture du XVIIe siècle, du crâne symbolisant futilité et vanité – dans lesquelles les couleurs vives et les détails (quelques beaux paillons par exemple) tranchent avec la gravité du sujet et constituent un joyeux carpe diem qui n’a rien de sinistre, bien au contraire…. Ou que ce soit enfin avec ses « Portraits », sortes de masques expressionnistes qui visent tous à immortaliser les traits du visage saisis dans un instant fugace… On le devine déjà, une exposition qui ne devrait pas laisser indifférent, mais dont on repartira aussi enthousiaste!
Quelques mots de l’artiste à propos de son œuvre:
« Je peins des crânes : « Mémento mori » de l’iconographie des Vanités et source inépuisable d’inspiration, avec la volonté de saisir l’insaisissable et de faire la liaison entre les Vanités classiques et contemporaines. Mon travail porte sur l’humain et mon pinceau a trouvé aisément l’os sous la chair. Mais je traite ce thème de façon ludique sans solennité, sans accent macabre. Le crâne devient motif, intensifié par la peinture avec ses propres couleurs, accentué par une symbolique différente à chaque fois.Les fonds rythment l’écoulement du temps. Je tente ainsi de donner les couleurs de la vie à l’irreprésentable. Dans la série des « Grains de riz »
Il n’y a plus rien ou presque,
Il n’y a plus de visage ni de corps,
Il n’y a plus de chair et même plus d’os,
Il n’y a presque plus rien,
reste le décompte. »
Exposition du samedi 5 mai au dimanche 3 juin 2012 (ouvert le jeudi et le vendredi de 9h00 à 18h00, et les samedi, dimanche et jours férié de 14h00 à 18h00).
Vernissage le samedi 12 mai à 18h00. Rue des Arts / 09130 LE CARLA BAYLE