Histoire et Patrimoine

L’histoire incroyable d’un ariégeois méconnu, Blaise Ferrage

Violeur des montagnes, anthropophage des Pyrénées ou encore l’ogre de Gargas, voilà quelques sobriquets sympathique pour définir Blaise Ferrage, qui a été qualifié de  premier tueur en série de l’Histoire. Et si on vous en parle aujourd’hui c’est parce que ce « charmant » personnage est né au milieu du XVIIIème dans le petit village de Cescau dans le Couserans.

D’après la légende il aurait violé, tué et mangé pas moins de 80 jeunes filles.

En fait il faut essayer de débrouiller les fils entre la Légende et l’Histoire et ce n’est pas toujours facile. Ce qui est sûr, c’est que Blaise Ferrage voit le jour, au milieu du XVIIIe siècle à Cescau où sa famille a des terres. C’est un individu taciture et solitaire, doué d’une grande force et chasseur d’isard de son métier. Il a marqué l’imaginaire collectif, d’un bout à l’autre de la chaîne montagneuse, de Cescau jusqu’à Aventignan (Hautes-Pyrénées), où la légende veut qu’il trouvât refuge, dans les grottes de Gargas.

Blaise Ferrage est en fait entré dans la carrière de légende du crime en violant des bergères. Ce qui, dans ces temps-là, n’avait rien d’extraordinaire, ni même de franchement répréhensible sauf s’il s’agissait de femmes dites de « qualité », nobles, bourgeoises, ou issues de familles paysannes aisées. De plus il les prenait de préférence assez jeunes (la plus jeunes avait dix ans). Mais à cette époque point de pédophilie puisque les enfants étaient considérés comme des adultes miniatures. Ce qui parait donc à notre époque comme des crimes monstrueux n’avaient en ce temps là rien de répréhensible sinon une solide correction physique administrée par des groupes de jeunes sous l’autorité des consuls, qui rendaient la justice localement.

Il en sera autrement pour Blaise Ferrage car non seulement il violait, souvent, des filles très jeunes, mais il avait également tenté de tuer la jeune Marie Gros, la servante de son oncle, sans doute la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Il fut arrêté et condamné pour 22 viols, l’assassinat d’un Espagnol et deux tentatives de meurtre… pour ce qui a pu être prouvé. 

Condamné à mort, il fut  roué vif en place Saint-Georges à Toulouse le 13 décembre 1782. Sur ordre des juges, le bourreau ne lui accordera pas d’être étranglé avant d’être roué, comme il était de coutume, pour alléger les souffrances du supplicié.

Ce n’est qu’après, dans la presse de l’époque qu’apparaît la notion de cannibalisme et notamment  dans le « Mercure de France », qui était le journal officiel de la cour, à Paris.

Pour comprendre comment la légende est née, analyse Jean-Pierre Allinne historien, qui a consacré un ouvrage à Blaise Ferrage intitulé «l’anthropophage des Pyrénées»,  il faut remonter au XVIIIe siècle, juste avant la Révolution. « À cette époque où le roi voulait imposer son administration, la presse était prompte à stigmatiser le paysan, afin d’opposer la civilité de la ville à la supposée sauvagerie paysanne ». 

Blaise Ferrage a donc violé au mauvais endroit et au mauvais moment ! 

Si vous voulez en savoir plus sur cette incroyable histoire, Jean-Pierre Allinne donnera une conférence à Artigat le 21 février à 20h à la salle des fêtes – renseignements au 06 87 33 92 48.

source :www.sudouest.fr

Photo à la une : gravure représentant Blaise Ferrage, « l’anthropophage des Pyrénées ». Reproduction Cairn éditions

 

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