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Saint Pierre de Rivière, exposition David Saunders – 8 avril au 15 mai

L’artiste londonien, David Saunders, exilé depuis peu à Mercus, expose jusqu’au 15 mai à l’auberge la Barguillère .

Il présente ces œuvres de 2011 à 2016 où sa recherche picturale tend à «rendre visible l’invisible», explique Michèle Ginoulhiac, membre de l’association La Galerie09, qui a exposé ses œuvres au lycée Fauré de Foix l’année dernière.

Les trois préoccupations principales de David Saunders dans sa peinture sont l’unité du corps et de l’esprit, l’incarnation du temps dans l’art et la tension qui s’établit entre le hasard et l’ordre dans le monde sensible

Depuis ses débuts dans les années soixante, l’artiste est resté fidèle à son courant artistique : l’abstraction géométrique.

l’exposition est déjà visible à l’auberge de la Barguillère à Saint Pierre de Rivière.

 « The poetry of a painting must appear without the artist’s being aware of it » Baudelaire

L’art qui intéresse David Saunders est un art expérimental. Ainsi, sa recherche picturale s’apparente à la randonnée : savoir se perdre et découvrir son propre chemin, « celui que seule la peinture peut dire ». Il s’engage de fait dans un processus d’acquisition d’expérience toujours renouvelé depuis ses débuts à Londres dans les années 1960 où il appartient à ce courant historique que l’on nomme l’Abstraction géométrique.  Cherchant dans l’acte pictural un équilibre entre harmonie, découverte et plaisir, il nous présente aujourd’hui ses dernières recherches qui nous font entrer dans un monde qu’il qualifie lui-même de « romantique ». Effectivement, cinquante années de connivence avec la peinture lui ont permis de faire évoluer son abstraction vers un lyrisme qui se traduit par des entrecroisements de lignes, de fragments colorés et d’espaces blancs indéfinis.

Ce ne sont plus les Constructivistes qui l’inspirent dorénavant mais la sensibilité de Baudelaire pour la couleur et pour l’imagination, telle qu’il l’exprime dans le Salon de 1846, ou la poésie d’Yves Bonnefoy « Psyché devant le château d’amour » :

« Puis il se réveilla ; Qu’est-ce que la lumière ?
Qu’est-ce que peindre ici de nuit ? Intensifier
Le bleu d’ici, les ocres, tous les rouges,
N’est-ce pas de la mort plus encore qu’avant ? »

La trace est une dimension essentielle de sa pratique. Elle se présente aussi bien sous la forme de l’empreinte, fragile, sombre, s’inscrivant en creux sur la surface crayeuse, que prenant l’aspect de la tache, du pan coloré. Le geste est retenu comme suspendu. Par ces jeux de lignes interrompues et d’accords colorés en contrepoints, David Saunders cherche à rendre visible l’invisible. Tout est mouvement et vibration dans cette peinture affirmant en cela les valeurs de la modernité définies par Baudelaire comme l’éphémère, le transitoire et la contingence. Tout est aussi lumière ! Intensité des contrastes de valeurs, nuances imperceptibles ou tons saturés, chaque parcelle de l’espace pictural, donné pourtant sur de petits formats, exacerbe notre sensibilité et amplifie notre capacité de perception.

La présence de l’artiste en terre ariégeoise, ne relève pas du hasard. David Saunders s’intéresse à cette terre de résistance emplie de la mémoire des cathares mais aussi des Guerilleros ; mémoire qui s’affirme dans cette peinture d’autant plus abstraite qu’elle est justement chargée d’Histoire. 

Michèle Ginoulhiac Baudeigne

 Vernissage 8 avril 2017 à 18h à l’Auberge de la Barguillère – 18 Lieu dit le Pont -09000 Saint Pierre de Rivière

05.61.65.14.02 / contact@barguillere.fr / www.barguillere.fr

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