« Please, Continue (Hamlet) » est le simulacre d’un procès de Cour d’Assises. Le projet met en scène d’authentiques président, avocat général, avocat et huissier… « recrutés » dans la Cour de chaque ville où le spectacle est présenté. Seul Hamlet (accusé du meurtre), Gertrude (mère de Hamlet) et Ophélie (ex-petite amie de Hamlet) sont interprétés par des comédiens.
Hamlet est-il coupable ?
Le public est à la fois spectateur et acteur de son procès.
Dans une banlieue populaire, pendant une fête de mariage, un jeune homme tue le père de sa petite amie. Elle l’accuse de meurtre. Il déclare que c’est un accident…
Presque trois ans plus tard, le procès s’ouvre.
Pour préserver l’anonymat des personnes mises en cause, leurs noms ont été remplacés par des noms de fiction : le prévenu s’appelle Hamlet, la victime Polonius et la plaignante Ophélie.
“Please, Continue (Hamlet)” est le simulacre d’un procès de Cour d’Assises. Le projet met en scène d’authentiques professionnels de la justice : président, avocats en robe noire, huissiers, experts psychiatres … “recrutés” dans la Cour de chaque ville où le spectacle est présenté.
Seul Hamlet (accusé du meurtre),Gertrude (mère de Hamlet) et Ophélie (ex-petite amie de Hamlet) sont interprétés par des comédiens vêtus d’un tee-shirt jaune canari.
Pour interpréter « Please, Continue (Hamlet) », ils n’ont pas répété. Tous ont travaillé leur rôle à partir d’un dossier d’instruction : rappel des faits, dépositions de l’accusé, de sa mère, de la fille de la victime, d’expertises médico-légales…Douze spectateurs seront désignés par le président qui les choisira au hasard dans la liste des réservations, à l’issue des réquisitoires et plaidoyers. Ils seront constitués en jury populaire. A huis clos, en présence du président, ils statueront sur l’innocence ou la culpabilité d’Hamlet.
S’il fallait juger Hamlet pour meurtre, aujourd’hui, quel serait le verdict de la cour ?
Yan Duyvendak et Roger Bernat, dévoilent ce procès fictif dans ses moindres détails.
Le théâtre devient une loupe pour comprendre le fonctionnement de la justice, miroir de notre société.
Rendre la justice, qu’est-ce que cela veut dire ? C’est tenter de démêler le vrai du faux pour définir ce qui est juste. Et ce n’est pas une mince affaire… Please, Continue (Hamlet) (« S’il vous plaît continuez (Hamlet) ») en fait la démonstration.
L’essentiel, ici, est dans le pouvoir de la parole qui traque la vérité, soupèse le degré de culpabilité, défend et justifie, et réclame la sanction ou l’acquittement. Chaque soir, le verdict prononcé est différent. Chaque soir, le sort d’Hamlet se rejoue. Un spectacle captivant et une pièce de théâtre politique : en montrant comment s’exerce la justice en notre nom, elle touche à l’un des fondements de la démocratie. Le spectacle plonge le public au cœur d’un vrai-faux procès aux couleurs shakespeariennes. Plaidoiries, arbitrage, interventions d’experts : le projet rend visible les mécanismes fascinants du procès, jusqu’au verdict.
Jouant sur le fil entre fiction du récit, évocation de la pièce de Shakespeare et réalité de la procédure, Yan Duyvendak et Roger Bernat invitent chacun à interroger sa propre définition de la justice et à réfléchir à une question essentielle : comment vivre ensemble ?
Mardi 3 et mercredi 4 décembre à 20h45 à l’Estive de Foix
Renseignements et réservations au 05.61.05.05.55 /www.lestive.com
Crédit photo : Pierre Abensur / Didier Crasnault / Renaud Cojo / Sylvain Couzinet Jacques