Étiquette : Michel Sébastien

  • Michel, content de t’avoir connu !

    Michel, content de t’avoir connu !

    Hier après-midi, nous étions nombreux a être venus nous recueillir en l’église de Saint-Jean du Falga. Oui, l’église était trop petite pour accueillir tout le monde et nombreux sont restés dehors, sur la place pour écouter les dernières paroles et témoignages d’amitié en ton honneur…

    Comme beaucoup d’amoureux de l’Ariège et des Pyrénées, nous avons appris la nouvelle de la disparition de Michel Sébastien vendredi dernier ; 20 ans et plus de militantisme pour la création de Parcs, de sauvegarde de l’eau, de protection de la richesse des Pyrénées, ont fait de lui une des personnalités les plus attachantes du département.

    Certains osaient l’appeler « écologiste »; il leur répondait « écologue ».

    Parfois fantasque, plein d’humour, de bons mots et surtout …emplis d’un esprit scientifique, Michel a voulu rallier à sa cause, ou celle des Pyrénées, les décideurs de nos montagnes ariégeoises. Parleur, hâbleur conteur insatiable de son amour pour les Pyrénées, dans ses livres ou autour d’un verre au bistrot ou sur le marché de Pamiers, il a voulu refaire le monde et convaincre que l’eau était notre richesse, à nous les ariégeois…« Toute ma vie ou presque s’est déroulée sur l’axe de la rivière, du Pas de la Case à Toulouse. C’est mon monde et il me suffit. J’ai peu voyagé ailleurs. J’ai énormément marché ici. Je n’ai pas bourlingué dans le monde, les Pyrénées m’ont suffi !»

    Animateur de chronique sur « feu » ariegenews il y a quelques années, producteur d’une série TV sur Azinat.com que nous avions tournée, il y a tout juste un an à Soulcem en haut de la Vallée du Vicdessos, Michel Sebsatien a toujours su trouver les moyens de publier, communiquer sur ses ambitions « désintéressées » pour l’Ariège.

    Pas toujours écouté, parfois un peu moqué de cette passion…Michel ne s’est jamais démonté tant il était convaincu…Pourtant, le projet qui le tenait le plus à coeur ces derniers temps était la création du « Parc des trois nations », un Parc unique au monde en montagne qui donnerait une focale particulière à l’Ariège et à ce petit coin de territoire entre l’Espagne, Andorre et la France.

    michel-occitanie-drapeau« La création de ce parc aurait pour avantages, de donner à l’ensemble nord-sud un image unique au monde puisqu’il n’en existe pas en montagne, les crédits de l’Europe et un apport de touristes donc le développement de la vallée du Vicdessos, c’est une vallée du passé, les hommes sont là depuis toujours, ils ont façonné les estives […]  mais il y a un projet, un projet du troisième millénaire, avec le passé, le présent, et le devenir ».

    On lui aurait rétorqué que ce n’était pas une priorité pour l’Ariège aujourd’hui…Gageons qu’un jour, on saura en haut lieu se souvenir de lui et de ce projet et en guise de dernier remerciement lui rendre grâce de toutes ces idées et projets fous en réalisant un de ses derniers rêves !

    Adishatz Michel ! Content de t’avoir connu !

     

    Retrouver des traces de lui :

    Son dernier ouvrage : Géographie amoureuse de l’Ariège (édition le Pas d’oiseau)

    Sa série TV sur l’ELDORAd’EAU , le Parc des 3 Nations , …:
    michel-sebastien-eau

    Michel Sébastien  était 20ème au dernier classement des Ambassadeurs de l’Ariege sur le Net.

  • Géographie amoureuse de l’Ariège – épisode 5, « l’avenir de la montagne »

    Géographie amoureuse de l’Ariège – épisode 5, « l’avenir de la montagne »

    En compagnie de Michel Sébastien, jeune écologue ariégeois, comme il aime à se définir, nous abordons quelques aspects de la montagne. Dans ce cinquième et dernier volet il nous parle de l’avenir de la montagne.

    Pour Michel Sébastien, l’avenir de la montagne c’est le tourisme, autant estival qu’hivernale.

    L’Ariège regorge d’endroits formidables pour les activités de plein air, ski, raquettes, randonnées, sports d’eaux vives…  « Nous rentrons dans une civilisation que l’on qualifiait jadis de civilisation des loisirs » explique t’il.

    L’accrothérapie 

    C’est à dire, la thérapie par la montagne. Les gens ont de plus en plus de loisirs et de plus en plus soif de beauté, d’air pur et de montagne. Pour Michel nous entrons dans une phase d’accrothérapie positive, l’observation, la marche, la photo, « On imagine pas une nouvelle civilisation des orris« .

  • Géographie amoureuse de l’Ariège – épisode 4, « la civilisation de l’orri »

    Géographie amoureuse de l’Ariège – épisode 4, « la civilisation de l’orri »

    En compagnie de Michel Sébastien, jeune écologue ariégeois, comme il aime à se définir, nous abordons quelques aspects de la montagne. Dans ce quatrième volet il nous parle de la vie du passé : « la civilisation de l’orri »

    De forme arrondie et construit entièrement en pierre sèche, l’orri est la demeure estivale du berger et, on le sait peu, de sa famille. Le berger y amenait les vaches, pour le lait, les moutons, parfois les chevaux et il y fabriquait le fromage.

    Mais comment les hommes sont arrivés là ?

    Après la glaciation (voir épisode 2), la roche est à nu, il n’y a plus aucune végétation. Quand le climat se réchauffe la végétation reprend vie et l’animal sauvage la suit. C’est en poursuivant le gibier que l’homme colonise la montagne.

    La vie du passé, une double vie 

    Il y a d’abord la vie au village, et la vie d’altitude lorsque les troupeaux sont amenés à l’estive à partir du mois de mai et jusqu’en octobre.

    Cette vie d’altitude c’est une vie d’élevage, qui a atteint son apogée dans les années 1850. A cette époque la vie dans les montagnes est au maximum de la démographie. Le canton de Castillon était, dans ces années là, plus peuplé que celui de Pamiers. La montagne était surpeuplée et il n’y avait plus d’arbres car ils avaient servi pour les forges à la catalane..

    C’était une vie rude, une vie de travail et de misère. On vivait rarement plus de 50 ans et la moitié des enfants mourraient avant l’âge de 10 ans

    Cette vie s’est étiolée peu à peu à partie de 1850, et elle est maintenant en train de mourir, il reste très peu d’estives. En 1850, dans la vallée du Vicdessos et les vallées annexes, il y avait plus de 30000 moutons, il en reste à peine 10000 aujourd’hui.

    Prochain et dernier épisode : l’avenir de la montagne

  • Géographie amoureuse de l’Ariège – épisode 3, le changement climatique

    Géographie amoureuse de l’Ariège – épisode 3, le changement climatique

    En compagnie de Michel Sébastien, jeune écologue ariégeois, comme il aime à se définir, nous abordons quelques aspects de la montagne. Dans ce troisième volet il aborde un sujet brulant, le changement climatique.

    L’eau fut l’érosion d’hier, elle fait la richesse d’aujourd’hui, mais demain, qu’en sera t’il ?

    Nous rentrons dans une phase chaude et sèche pour deux raisons. Tout d’abord le changement climatique normal comme il y en a eu depuis des millions d’années auquel vient se rajouter l’activité humaine.

    Le climat se réchauffe mais surtout il se dessèche.

    Dans quelques dizaines d’années l’Ariège de l’est, Mirepoix et jusqu’à Toulouse, rentrera en climat méditerranéen. Cela n’est pas dramatique en soi, mais il va falloir s’adapter.

    Rentrer en résilience 

    Il faudrait, dans les années à venir, que l’eau serve pour deux finalités :

    Pour l’énergie hydraulique, une énergie propre, renouvelable et éternelle. Pour alimenter l’espace ariégeois jusqu’à Toulouse.

    Les économies sont indispensables, mais elle ne suffiront pas.

    Il tombe 5 milliards de mètres cubes d’eau sur l’Ariège et nous en mettons à peine 200 millions en réserve, soit 4%. le débit de l’Ariège qui est actuellement de  40 mètres cubes / seconde tombera en 2050 à 25 mètres cubes / seconde (d’après le modèle Arpège de Météo France). A ce moment, L’Arize, la Lèze, le Touyre, le Douctouyre vont devenir des rivières temporaires, elle ne couleront plus l’été. Il faudra donc trouver en amont de quoi les alimenter.

    Eric Orsena dit : « un barrage c’est un grenier à eau », il faudra donc augmenter nos réserves d’eau.

    « La machine thermique est lancée et on ne pourra pas l’arrêter, il faut que nous soyons prêts » Michel Sébastien

    Prochain épisode : la civilisation de l’orri

  • Géographie amoureuse de l’Ariège – épisode 2 « L’ère de la glaciation »

    Géographie amoureuse de l’Ariège – épisode 2 « L’ère de la glaciation »

    En compagnie de Michel Sébastien, jeune écologue ariégeois, comme il aime à se définir, nous abordons quelques aspects de la montagne. Dans ce deuxième épisode il nous parle de la période glaciaire et comment le glacier à façonné la vallée.

    L’eau c’est la vie et la beauté des paysages

    L’eau façonne les vallées, mais avec elle, il y a des milliers d’années, la glaciation a aussi participé à façonner nos paysages

    A Aston, il y avait jusqu’à 900 mètres de glace. Cette glace a travaillé durant des milliers et des milliers d’années et c’est un véritable bulldozer qui a façonné la vallée et a apporté en aval une foule d’éléments. les terrasses que l’on trouve à Toulouse et même à Bordeaux viennent de l’apport des Pyrénées.

    L’érosion a mangé la moitié de la Montagne

    En même temps, une érosion extraordinaire c’est opérée. Les sommets pyrénéens qui sont à 3000 mètres d’altitude seraient à 6000 mètres sans cette érosion.

    Cette érosion a mangé la moitié de la montagne et l’a accumulé en plaine. Toulouse ainsi que Bordeaux sont liées à cela.

    Prochain épisode : le changement climatique

  • Géographie amoureuse de l’Ariège – épisode 1 « Le Parc pyrénéen des trois Nations »

    Géographie amoureuse de l’Ariège – épisode 1 « Le Parc pyrénéen des trois Nations »

    Voici une série de quelques épisodes, consacrée à la géographie « amoureuse » de l’Ariège. En compagnie de Michel Sébastien, jeune écologue ariégeois, comme il aime à se définir, nous allons aborder quelques aspects de la montagne. Dans ce premier épisode il nous parle du Parc pyrénéen des trois Nations.

    C’est là que le nord rentre dans le sud

    Le barrage de Soulcem dans la haute vallée du vicdessos, 1700 mètres d’altitude, c’est la vallée française qui pénètre le plus dans l’Espagne.

    Un paysage original dans la mesure où c’est une vallée glaciaire, en langage scientifique, un « ombilic glaciaire » et, au fond de cette vallée, on trouve le cirque glaciaire du Médécourbe dont le pic culmine à 2914 mètres.

    Ce pic à un intérêt fondamental puisqu’il se trouve à la frontière de trois états, la France, l’Espagne et l’Andorre.

    Le Parc pyrénéen des trois Nations

    Le pic du Médécourbe est, non seulement entre trois états, mais également et surtout entre trois parcs naturels régionaux (PNR). Ce qui constitue le rêve de Michel Sébastien depuis 2009, date de la création du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises, à savoir la création du Parc pyrénéen des trois Nations.

    La création de ce parc aurait pour avantages, de donner à l’ensemble nord-sud un image unique au monde puisqu’il n’en existe pas en montagne, les crédits de l’Europe et un apport de touristes donc le développement de la vallée.

    « C’est une vallée du passé, les hommes sont là depuis toujours, ils ont façonné les estives […]  mais il y a un projet, un projet du troisième millénaire, avec le passé, le présent, et le devenir » Michel Sébastien octobre 2015

    En petit aparté, et parce que ça nous fait plaisir, voici ce que nous disait Michel Sébastien Dans une interview en 2010 : « Je suis un métèque que l’Ariège a accueilli avant la guerre, non pas celle de 14/18 tout de même. Et donc je dis merci l’Ariège, merci la France de nous avoir, nous tous les immigrés, si bien accueilli« 

    Prochain épisode : l’eau et le glacier

  • Rencontre avec Michel Sébastien – 4 juillet Foix

    Rencontre avec Michel Sébastien – 4 juillet Foix

    Rencontre avec Michel Sébastien Foix Ariège PyrénéesMichel Sébastien parcourt les Pyrénées depuis plus de 60 ans. Dès 1972, avec d’autres, il a œuvré pour la création d’un parc : le Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises, qui a vu le jour en 2009.

    Il rêve et œuvre aujourd’hui sans relâche à la création d’un parc des Trois Nations, associant Ariège, Andorre et Espagne. Pour lui, la grande richesse de l’Ariège, c’est l’eau. Dans la perspective du changement climatique et de la transition énergétique, il ausculte le ciel et propose d’augmenter les réserves d’eau en altitude. L’Ariège – « eau perchée » entre la Garonne atlantique et l’Aude méditerranéenne – peut devenir un « eldorad’eau ».

    Ses réflexions sur le développement du département n’ont cessé d’alimenter le débat. Cette « Géographie amoureuse de l’Ariège » est l’occasion de les rassembler.

    C’est avec toute la fantaisie qui le caractérise que Michel Sébastien se livre avec délectation dans Géographie amoureuse de l’Ariège à l’art de la prospective, jeu intellectuel élégant et séduisant dont cet ouvrage donne une synthèse à la fois sérieuse et amusée.

    Le samedi 4 juillet à la librairie Surre à Foix