Suite à l’exposition de Jacques Honvault à la Galerie du Philosophe, l’association Rue des Arts a l’honneur de recevoir la photographe et plasticienne Frédérique Gaumet, venue de la Réunion pour une exposition exceptionnelle en Ariège.
Le vernissage « Champs visuels – Empreintes silencieuses », illustrera sa vision du thème de « Contre-sens« , à travers un ensemble de photographies et une installation vidéo
» Si le contresens peut être entendu comme la direction inverse à prendre, il est également possible de le considérer comme la manière d’aller là où l’on est pas attendu, et finalement accepter de ne pas savoir ce que l’on cherche. En assumant le contresens comme ouverture vers l’inespéré, la nouveauté et la surprise, on est susceptible de forger un chemin improbable dont la fraîcheur nous est garantie. On peut parler de sérendipité comme méthode de travail : en choisissant d’être attentif à ce que l’on ne cherche pas, on accueille le contresens comme arme créatrice. Cette démarche, proche de celle de l’anthropologue, consiste à chercher, comme le dit Edgar Morin « une méthode qui puisse articuler ce qui est séparé et relier ce qui est disjoint. » (Edgar Morin, La méthode 1. La Nature de la Nature, Seuil, 1977). Alors, le paradoxe devient une porte d’entrée vers la complexité, les cercles vicieux se transforment en cercles vertueux.
Concrètement, ma démarche passe par une attitude contemplative qui donne la possibilité d’acquérir de nouveaux points de vue. Cette »attention flottante » est pour moi le préalable du processus créatif (P. van Andel et D. Bourcier, De la Sérendipité dans la science, la technique, l’art et le droit. Leçons de l’inattendu, L’ACT MEM, 2009).
En photographie, par exemple, les variations d’angles de vue peuvent être à la source d’illusions picturales ou sculpturales, en effaçant les repères et les limites entre intérieur et extérieur, entre contenus et contenants. Ces interstices sont comme des instants, happés dans une immobilité qui ne demande qu’à s’exprimer.
Ce passage entre le réel et l’imaginaire est la porte d’entrée vers un contresens en mouvement perpétuel. Musil nous dit que « maintenir sans arrêt éveillée la flamme d’une autre norme possible conduit à la poésie », ainsi l’art en tant que force de proposition métaphorique ne peut émerger qu’à partir du moment où l’on accepte de ne pas imposer sa propre subjectivité au monde.
J’interroge la fragilité et la complexité des relations entre Nature et Culture.Mon travail est centré sur les points d’articulation d’un système, il s’agit d’analyser la complexité comme processus créatif, de mettre en place les conditions d’une expérience dont le résultat est improbable, de s’interroger sur les signes, indices du présent, du passé et du futur, phénomènes révélateurs d’un état pathologique.
Ce film est à considérer comme la retranscription d’une expérience qui met en jeu une problématique qui oscille entre l’humain et son environnement naturel : le sujet appelle une méthode, et c’est tout autant cette méthode que notre sujet qui fait l’objet de notre recherche. » (Frédérique Gaumet 2012)
L’exposition aura lieu du 6 octobre au 25 novembre 2012 à la Galerie du Philosophe, Place de l’Europe au Carla-Bayle, les jeudi et vendredi de 8h30 à 18h00, et les samedi et dimanche de 14h00 à 18h00.
Renseignements au 05 67 44 18 01 / la-rue-des-arts.blogspot.fr