Saint-Girons Couserans

Transhumance en Haut-Salat : derrière le folklore, le pastoralisme s’interroge….

Samedi dernier, Azinat.com était de sortie dans le Haut-Salat, à Seix plus exactement, ce charmant village flanqué au pied d’un vallon à la croisée des routes vers Soueix, Oust, Salau et du col de la Core.

Ce week-end, Jean-Claude Rieu était aux commandes pour fêter les transhumances du Haut-Salat, qu’il a remis au goût du jour en 2004.

C’est l’occasion de donner la parole aux bergers, aux quelques bergers qui restent car il faut se l’avouer,  c’est une espèce en voie de disparition, une espèce à protéger.

Un peu abandonnées, ces traditions festives autour de la montée aux estives étaient passées de mode avec l’arrivée du modernisme, de la mécanisation etc. Pendant un temps, les bêtes étaient montées en camion jusqu’en bas de la montagne et quelques bergers et habitués poursuivaient avec elles jusqu’aux zones d’estives qui leur étaient attribuées.

Aujourd’hui, c’est devenu un rassemblement festif qui fait venir les nostalgiques des traditions, les quelques touristes qui restent passionnés par la montagne, les élus, les Couserannais et amis des éleveurs ; bref, les amoureux de la montagne et de ses traditions.
Certains osent les accompagner quelques heures durant pour perpétuer cette tradition qui célèbre la montagne vivante.

Toujours est-il que vers 9h30, ce samedi,  la place centrale de Seix et le pont qui surplombe le Salat était noir de monde ! Et les troupes folkloriques enchainaient les démonstrations de danses et d’habileté, certains venant même des Landes ou du Pays Basque !

Une bonne ambiance animée par les bandas, les troupeaux de Mérens, de Gasconnes, de brebis et de chèvres qui avaient parcouru les kilomètres qui séparent Seix de Lacourt et autres villages : 5 heures de marche pour venir participer à ce défilé de fête qui marque le début de la saison touristique.

Aujourd’hui, on a conscience qu’il faut conserver cette montagne vivante (Christine tequi)

Ce grand et beau défilé ne pouvait pas occulter les interrogations des bergers, éleveurs ou élus que nous avons interrogés.
Tous témoignent sur les difficultés du métier, du dur métier que celui de bergers en estive et de la rudesse de la montagne.
Tous témoignent des angoisses sur « les prédations diverses et variées » comme le précise Christine Tequi, la Maire de Seix et Conseillère départementale, qui ne facilitent en rien l’exercice de cette profession qui va bientôt être certainement touchées par l’apparition du loup qui s’approche des estives du Couserans.

Bien sûr l’ours est cité et Patrick Coumes, natif de Seix et éleveur à Ercé, n’est pas le dernier à accuser le plantigrade importé de Slovénie qui décime les troupeaux !

Si Claude Sutra, éleveur à Lacourt, nous livre son amour des bêtes et du son des cloches qui anime ces transhumances et sa passion depuis cinquante ans, son regard interroge le futur car il n’est pas sûr de sa succession…

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