Les montagnes qui entourent ce lac artificiel réputé pour la pêche de la truite, revêtent leurs couleurs d’automne : du orange au rouge. Elles prennent petit à petit les tons des roches ocres des canyons voisins.
Je m’avance vers ce lieux désertique, et, au milieu des buissons et des chardons, je découvre une vieille table de pique-nique en bois. Je m’y installe. J’ouvre mon ordinateur. Sa coque, d’aluminium fuselé contraste avec le site si … brut. Le temps est idéal, quelques nuages effilés se lovent dans le ciel d’un bleu profond et une douce brise atténue la chaleur du soleil. A ma droite le lac de Miramonté ; devant moi le majestueux Lone Cone qui culmine à 3846m. Je me sens bien.
C’est depuis ce lieu à la fois intime et très ouvert que je repense à la fabuleuse année que je viens de vivre. Car dans exactement dix jours, ça fera un an que j’ai quitté la belle Ariège pour cette formidable aventure Outre-Atlantique. Quand j’y repense ! Deux, trois, … quatre ? En fait cinq. Cinq mois d’hiver … je ne pensais plus en voir la fin ! Puis, en une seconde d’inattention, c’était déjà l’été ! Tout est passé si vite.
C’est depuis ce lieu à la fois intime et très ouvert que je repense à la fabuleuse année que je viens de vivre. Car dans exactement dix jours, ça fera un an que j’ai quitté la belle Ariège pour cette formidable aventure Outre-Atlantique. Quand j’y repense ! Deux, trois, … quatre ? En fait cinq. Cinq mois d’hiver … je ne pensais plus en voir la fin ! Puis, en une seconde d’inattention, c’était déjà l’été ! Tout est passé si vite.
Une année que j’ai vécu intensément au rythme de voyage, de découverte et de rencontre … Moi qui pensait passer environ deux mois dans chaque province, je me suis vite rendue compte que quand on voyage au long cours, les projets, même vagues, sont surtout là pour servir de point de départ à ce qu’on ne fera pas. L’inconnu me fait toujours autant peur mais j’arrive à maîtriser mes émotions. J’ai appris que la vulnérabilité incite à la vigilance et qu’à la solitude succède souvent la complicité d’une rencontre. J’ai emprunté des routes de gravelles*, (et pris des habitudes linguistiques québécoises !). J’ai pris d’immenses avions et aussi de petit coucous pas très rassurants ; j’ai patienté des heures dans des gares, affronté cinq blizzards et des chaleurs humides qui donnaient vie à des armées de maringouins sanguinaires … Solitaire souvent, mais curieuse de tout, j’ai finalement appris beaucoup sur moi et sur les autres. Je sais désormais que partir seule ne veut pas dire voyager seule.
Au bout du compte, je me rends compte que tout est possible. Oui. Le premier pas est définitivement le plus dur à réaliser. Le déchirement des au revoir. Et l’inconnu, qui fait si peur. Mais c’est possible. Avec une once de curiosité et un soupçon de courage le monde est à ta portée et, outre les découvertes, chaque jour est une nouvelle expérience. Un nouveau lot de joies et de peines, de problèmes et de solutions, de questions auxquelles petit à petit on apporte de toutes nouvelles réponses. Et tu verras, loin de ta zone de confort les émotions sont décuplées. Quel privilège de vivre cette vie de liberté. De se défaire de toutes contraintes. De décrocher vraiment de son quotidien et vivre à un autre rythme … et de se jeter dans le vide. Qu’est ce que ça fait du bien de se sentir capable.
12 mois de voyage, plus de 20 000 kilomètres, 3 provinces et une traversée des Etats Unis sont derrière moi. Devant, c’est un retour au Canada, (en tant que touriste cette fois). Mon amie Juliette se joint à moi pour une aventure dans l’Ouest, … enfin, d’abord dans le Sud, pour un road-trip autour du Grand Canyon puis dans l’Ouest, en Colombie Britannique ou en Alberta où nous partagerons notre route quelques semaines avant de nouvelles aventures …
A bientôt pour un prochain épisode …
* chemin de gravier
[callout]Kilomètres parcourus depuis le 30 octobre 2014 : 20080 kms
6813 en avion
7690 en bus
789 en train
4786 en voiture[/callout]
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