La Magie du filage et du tissage … ou… quand la technologie dompte une matière rebelle.
Pour passer des fibres animales à un tissu ayant les qualités requises, l’homme a dû surmonter bien des obstacles. Nous ferons ensemble ce parcours, depuis les origines jusqu’au XXe siècle, pour mettre en avant ce qui fut en son temps une succession de petits miracles techniques.
Nous terminerons sur un clin d’œil au domaine du jouet, avec quelques métiers à tisser remarquables.
Notons que cette conférence reste une soirée de vulgarisation accessible à tous, en hommage au Pays d’Olmes en Ariège qui fût un acteur important dans ce domaine.
Intervenant : Gérard Letraublon, ingénieur, passionné d’histoire des technologies, président de l’association « Vive la Science ! ».
Jeudi 22 mars 2018 – Mirepoix, salle du cinéma, rue Vidal Lablache, à 21h Entrée : 6€, gratuit pour les moins de 25 ans.
Artiste peintre textile, Carmen Kolodzey vit et travaille à Lavelanet depuis octobre 2012. Après plusieurs allers-retours à New York où la jeune femme était auparavant installée, Carmen a ouvert un atelier au 53 avenue Général de Gaulle.
Née en Allemagne, Carmen Kolodzey suit des études « d’Art and Textile » à l’université d’Essen et à celle de Duisburg en Rhénanie. Elle enseigne dans plusieurs lycées, avant de s’installer, en 1990, dans la « grosse pomme », New York où « elle s’adonne à la création artistique ».
Artiste peintre textile, Carmen a développé sa propre technique. Dans ses créations, elle réalise une fusion du textile et de la peinture. Elle « déconstruit, avant de reconstruire ».
Dans ses œuvres, les fibres du tissu s’intègrent dans la peinture et la partie peinte correspond au motif du tissu d’origine. Ses créations sont surtout abstraites, mais elle réalise également des œuvres d’inspiration socio-politique, comme celle sur l’industrie textile « où les travailleurs ont des conditions de travail inhumaines ».
Après avoir exposé dans le Wyoming (États-Unis), Carmen Kolodzey et son mari Andrew Hay Mc Connel, photographe, ont exposé au cinéma le Casino durant le festival international des droits de l’homme. En mai dernier elle a participé à l’exposition « des Artistes à suivre » à Quillan, et a organisé en juillet la troisième exposition d’artistes new-yorkais dans la galerie Avelan’Arts de Lavelanet.
Elle dirige maintenant l’Espace D’Art International, un lieu présentant des artistes américains et européens aux amateurs d’art en Ariège.
Quand on lui demande pourquoi s’être installé à Lavelanet, Carmen glisse : «Lavelanet a une histoire textile ; ensuite, il existe beaucoup de maisons avec un atelier situé à l’arrière. ». Après « la fièvre de New York », des 25 années passées là-bas, Carmen et son mari avaient envie « d’une vie plus calme, plus proche de la nature. Et Lavelanet a un cinéma, autre passion » du couple.
Carmen expose au CHIVA jusqu’au 31 octobre (voir l’article)
Née en Allemagne, Carmen Hay Kolodzey a vécu à New York pendant vingt-cinq ans – dès les années 90 – après avoir quitté son poste d’enseignante titulaire (arts et textile) pour poursuivre une carrière d’artiste professionnel
Sa maîtrise en éducation artistique et textile de l’université d’Essen et de Duisburg a jeté les bases de sa technique unique, elle-même inventée, dans laquelle elle fusionne des matières textiles avec des techniques de peinture.
Elle déconstruit avant de construire.
Elle déconstruit c’est-à-dire qu’elle tire les fibres de tissus de coton imprimées et multicolores, ensuite elle coud ces fibres sur un canevas ou un Lutradur (tissus ou polyester non tissé) ce qui aboutit à la création d’un grand format double face. Les fibres s’intègrent dans la peinture et la partie peinte correspond au motif du tissu d’origine. Les parties peintes et celles en fibres se marient de telle sorte qu’il est difficile de voir la différence (trompe l’œil).
En 2015, elle emménage à Lavelanet où elle dirige maintenant l’Espace D’Art International, un lieu présentant des artistes américains et européens aux amateurs d’art en Ariège. En partenariat avec l’organisation artistique locale Avelan’Arts, elle a organisé – maintenant pour la troisième année consécutive – des expositions qui font la promotion des œuvres d’artistes new-yorkais. En 2017, pour la première fois, elle a également organisé une exposition d’artistes basés en Ariège exposée au mois de mai à East Meadow Library à East Meadow à New York.
Elle expose son travail à l’international et on trouve ses oeuvres dans des collections privées et publiques aux États-Unis, en France, en Angleterre et en Allemagne.
Les créations de Carmen Hay Kolodzey sont surtout abstraites mais elle a également réalisé des œuvres d’inspiration sociopolitique, comme celle sur l’industrie textile et habillement où les travailleurs ont des conditions de travail inhumaines.
Du 2 au 31 octobre 2017 – Hall principal du CHIVA – Saint-Jean de Verges
Implantée dans la commune de Dreuilhe depuis plus de 70 ans, l’entreprise Tissus Cazaméa vogue de l’avant et se renouvelle sans cesse grâce aux petits-enfants des fondateurs, Paul et Monette Cazaméa.
Tissus d’éditeurs et tissus tendance sont à découvrir ici ainsi que le clé en main
En 1943, le couple crée à Bélesta, en compagnie de M. Michau, une usine de draperie à Bélesta et emploie une cinquantaine de personnes. Fin 1970, le couple prend sa retraite et vend l’usine. Leur fils qui travaillait avec eux décide de reprendre le magasin de détail à Dreuilhe racheté à l’époque au mari de Mady de La Giraudière. Avec le soutien de son épouse Francine, Alain Cazaméa s’oriente vers l’ameublement, la décoration d’intérieur, voilage et confection sur-mesure et crée en 1996 l’atelier de confection. Tissus Cazaméa prend alors une nouvelle orientation et se diversifie progressivement. En 2003, Laurence, petite-fille du fondateur et son mari Laurent reprennent les rennes de l’entreprise. Dynamique et foisonnant d’idées, le jeune couple garde l’existant, mais après travaux, décloisonne le magasin, ouvre une mercerie, créé un univers ou plutôt des univers : linge de lit, de table, de toilette, coin patchworks et accessoires, petit mobilier, vaisselle, cadeaux… tout un univers autour de la maison et un showroom pour des mises en ambiance autour de marques reconnues.
Conservation, préservation des savoir-faire et confection sur mesure
Pour être au plus proche de leurs clients, Laurence et Laurent développent le sur-mesure de A jusqu’à Z, avec devis gratuit. Le concept clé en main (rideaux, doubles-rideaux, voilages, stores, coussinages, dessus de lit, nappages…), « un sur mesure accompagné », est proposé afin de valoriser l’artisanat, le savoir-faire du Pays d’Olmes. Laurent a fréquenté l’école des Beaux-Arts à Bordeaux, ce décorateur d’intérieur est ici dans son élément et il en parle avec passion. Avec passion et tendresse aussi, il raconte la confection sur mesure, « la grand-mère qui ne peut détacher ses rideaux », rideaux qu’il va laver avant de les remettre en place.
Tissus Cazaméa c’est 600m2 (400m2 de vente, 200m2 d’atelier où officie Nadine), d’un univers où les couleurs chatoyantes occupent l’espace ; un univers tout entier consacré à l’ameublement où gentillesse, compétence et savoir-faire constituent le fil des Tissus Cazaméa.
Cazaméa : rte de Mirepoix, Dreuilhe, 09300 Lavelanet. 05 61 01 03 45. Du mardi au samedi de 9h à 12h, de 14h à 19h.
Le Musée du Textile et du Peigne en Corne de Lavelanet occupe les bâtiments d’une ancienne manufacture dont les origines remontent à près de deux cents ans (manufacture de Saint-Sernin).
L’actuel bâtiment date de 1970. Reconstruit après un incendie, il garde ses caractéristiques originelles : les sheds, le canal de dérivation des eaux pour le lavage, la teinture et les apprêts, mais aussi pour l’énergie hydraulique.
Conservation et préservation des savoir-faire
Les collections se sont constituées de façon continue depuis 1980 avec les premières fermetures d’usine, et ce, grâce à l’association des Amis du Musée qui durant des décennies a collecté et conservé ce patrimoine. Le Musée présente, au travers de nombreux machines et documents, les deux principales activités industrielles du Pays d’Olmes: la fabrication du tissu de laine cardée: Filature, Tissage, Teinture, Apprêts, Tricotage, Broderie, Dentelle, Passementerie et la fabrication du Peigne en corne. Ses salles permettent la découverte du passé industriel, mais aussi des savoir-faire inhérents au textile. Miracle des teintures et alchimie des couleurs, filature mécanique du 19e siècle, jardin textile médiéval, création textile de la licière Maité Bru… autant de découvertes proposées en ces lieux.
Production textile et nouveautés
Laurent Girousse conservateur du musée indique : « la visite guidée est étoffée de démonstrations, et notamment, la production issue du musée qui sera transformée en linge de maison. » Pour ce faire, le musée sait pouvoir s’appuyer sur la collaboration des Amis du musée qui forment les guides, mais aussi sur celle de Philippe Bigou tisserand et sa société les « Tissages cathares ». Autre nouveauté cette année, des visites en anglais avec Noémie guide-conférencière. Ana jeune stagiaire en master scénographie, prépare quant à elle une salle où seront exposés les différents tissus du Pays d’Olmes, tout en créant une ligne de mobilier pour le musée.
Et si vous profitiez de l’été pour une plongée dans l’histoire du textile en Pays d’Olmes ?
Musée du textile et du peigne en corne, 65 rue Jean Canal, Lavelanet. 05 61 03 89 19 Ouvert de Pâques aux vacances de la Toussaint, du mardi au dimanche de 14h à 18h (juillet et août de 14h à 19h). www.museedutextileariege.fr
C’est au hameau Saint Nestor, sur son site de fabrication que Philippe Bigou et son épouse Brigitte ont franchi le pas, et créé en 2011 « des produits » à leur image. Jusqu’alors et depuis plus de vingt ans, Philippe travaillait « le tissage à façon » pour divers employeurs.
La 5e génération de tisserands en Pays d’Olmes
Pendant plus de vingt ans, Philippe Bigou tisserand a été prestataire de service. Un jour, en cette année 2011, lui et Brigitte décident de se lancer. « L’idée pouvait sembler un peu folle dans la conjoncture que traversait le Pays d’Olmes et alors que presque toutes les usines textiles avaient fermé le rideau ». Explique Philippe
Pourtant, le couple décide de se lancer, de faire table rase du passé et d’aller de l’avant. En 2011, ils ouvrent « Tissages cathares » une production de linge tissé. « Il nous a fallu beaucoup d’énergie, de patiente, un peu de folie aussi » glisse Brigitte qui rajoute : « mais maintenant on se dit qu’on a eu raison ». Raison de faire fi de sombres pronostics, d’y croire… Et l’avenir leur a donné raison. En 2013, « Tissages cathares » inaugurait, en présence de nombre d’invités, sa boutique au hameau de Saint-Nestor entre Lavelanet et Villeneuve d’Olmes.
Une boutique bien achalandée et
un savoir-faire transmis de génération en génération
Avec l’ouverture de cette boutique, les Tissages cathares permettent à leur public de découvrir une large gamme de leurs produits : linges de table, rideaux, couettes, plaids, sacs, et autres cadeaux, dont un rayon bébé personnalisé grâce à la broderie ou les services sur mesure. « On ne vend que ce que l’on tisse » précise Philippe qui nous fait découvrir son atelier. Dans un coin de l’immense atelier, Michel son père prépare le peigne qui sera ensuite intégré dans un métier à tisser. Les Bigou tissent du pur coton, les fils sont teints à leurs couleurs et traités anti tâches. « Notre gamme est unique », glisse le tisserand qui prône « l’amour de son métier ». Aux « Tissages cathares », tout est créé par une équipe de quatre personnes : Philippe et Brigitte sont assistés par Patricia responsable de confection et Saby couturière. La semaine prochaine, Philippe se rendra à Tarbes au salon de la Montagne pour présenter son travail, conquérir de nouveaux marchés. En perspective pour les prochains mois, l’agrandissement et le réaménagement de la boutique, une présence durant le mois d’août au marché artisanal de Foix sur les allées de Vilotte (mardi et mercredi de 10 à 19h), ou bien encore un travail de prospective sur les voyagistes et les visites de groupe, « Tissages cathares » travaillant en collaboration avec le musée du textile et du peigne en corne de Lavelanet. En préparation également, un dossier qui doit être déposé au Ministère de l’Artisanat pour l’obtention du label « Patrimoine vivant ».
Ici, le public est invité à découvrir les étapes de fabrication et l’atelier.
Bobinage, ourdissage, tissage ou confection n’auront de fait plus de secret pour les curieux, amoureux d’une fabrication authentique et de qualité (sur rendez-vous). Situé au bout de la rue Jacquard (un fléchage est en place depuis le rond-point de Super U), « Tissages cathares » est ouvert du lundi au samedi de 9h à 12h et de 14h30 à 18h30.
Tissages Cathares, 10 hameau de Saint Nestor, 09300 Villeneuve d’Olmes
05 61 05 84 16 / www.tissages-cathares.fr
La commune de Saint-Lizier accueille des ateliers « art de la teinturerie » organisés par l’association Textiles Nomades
L’association Textiles nomades propose un programme de six ateliers, vous pourrez vous initier à l’art de la teinturerie. Le samedi 10 juin l’atelier est consacré à la couleur rouge avec la découvert de la teinture à partir de la garance.
Tarif : entrée du musée sans supplément, à partir de 8 ans (Présence d’un adulte obligatoire.)
Nombre de places limités, Atelier sur réservation
Samedi 10 juin 2017 de 14h à 17h – Au Musée du palais des Évêques
Une proposition du Conseil Départemental de l’Ariège – Conservation Départementale 05 61 05 10 10
Créé en 1983 par l’Association des Amis du Musée du Textile et du Peigne en Corne, constituée d’anciens du textile ( ouvriers, cadres, dirigeants ) et de l’enseignement, le musée occupe les bâtiments de l’ancienne usine Dumons, la première usine textile de Lavelanet qui date des années 1800.
Rassemblant tous les outils, machines, archives (souvent des dons, parfois des acquisitions) nécessaires à sa présentation, les «Amis du Musée» s’investissent pour faire découvrir aux visiteurs toutes les étapes et processus de fabrication du tissu dans l’ambiance et l’atmosphère conservées de la première usine de Lavelanet
Avec l’espace filage et découverte des fibres, espace teinture, espace filature mécanique, espace tissage du moyen-âge et maison du tisserand …. le visiteur découvre le secret des fibres et le filage de la laine, le miracle des teintures et l’alchimie des couleurs, ou encore la magie du tissage sur des métiers à bras et des métiers mécaniques en état de marche.
Espace sur la fabrication des peignes en corne
Dans cet espace dédié, les étapes de fabrication d’un peigne en corne sont présentées autour du four du biscayeur des presses et autres machines essentielles à la fabrication de ce produit noble aux propriétés indéniables.
Outre ces nombreuses et minutieuses étapes de fabrication et ses qualités qui sont souvent mises en avant, l’espace, nouvellement aménagé, permet également de comprendre l’importance de cette activité sur le territoire, l’importance de la production et les conditions de travail des ouvriers.
Musée du Textile et du Peigne en Corne
65, rue Jean Canal – 09300 Lavelanet 05 61 03 89 19 de 9h à 12h et de 14h à 18h
Sylvette Saboy nous conte l’histoire du textile, une industrie artisanale qui est née à Lavelanet au moyen âge au bord de la rivière puisque les machine fonctionnaient grâce à la force hydraulique.
C’est à partir de la révolution que l’activité textile s’est ouverte vers l’Aude avec des commanditaires de Carcassonne et des manufactures Royale.
c’est l’arrivé d’un audois, Jean Pascal Dumons avec un métier mécanique pour faire la filature qui entrainera petit à petit la disparition de la filature au rouet.
Dans les années 1880, les métiers en bois qui servaient au tissage se sont transformés en métiers en fonte qui permettaient plus de rendement. A cette époque, de la filature à l’apprêt en passant par le tissage, le territoire est un territoire de laine : De la laine des moutons locaux puis de la laine d’importation. La région devint ainsi une région de cardé.
Avec la guerre de 1914, le territoire voit arriver des espagnols pour remplacer les hommes partis au front, quelques réfugiés belges arriveront dans les années 20.
C’est la deuxième guerre mondiale qui va arrêter peu à peu l’activité en raison du manque de matière première. Au sortir de la guerre, le Pays d’Olmes va se développer grâce à «l’effiloché», c’est à dire la récupération de tricots et de chiffons qui permettait de fabriquer une «matière première». C’est dans les années 50 que l’effilochage a relancé l’industrie textile.
Jusqu’en 1973, le Pays d’Olmes était le premier centre de cardé de France.
Le choc pétrolier amène un renchérissement des fibres synthétiques et à partir de là une grosse concurrence. Viendront ensuite les gros industriels dont les entreprises Roudière, Michel Thierry et la petite entreprise familiale la Sotap Carol.
Avec les années 90 commencera le déclin d’une industrie florissante qui laisse un grand souvenir mais qui malheureusement, au vu du peu d’entreprises qui restent sur la place, risque de faire perdre tout le savoir faire d’un territoire.
En ce mercredi de mars 2016, élus, techniciens, membres de la presse locale et quelques anciens salariés de la société Roudière se retrouvaient pour le coup d’envoi de la démolition de la Tour Mirabeau.
« Aujourd’hui, c’est le top départ de la machine à démolir. La concurrence internationale, la mondialisation de l’économie ont balayé en quelques années cette industrie textile si florissante en Pays d’Olmes dans les années 70 ». C’est par ces mots que Henri Nayrou, le président du Conseil Départemental de l’Ariège a mis un point de départ à la « déconstruction » du symbole du textile en Pays d’Olmes qu’était la Tour Mirabeau.
Autour de lui : Gérald Sgobbo président de la communauté de communes du Pays d’Olmes, Marc Sanchez Maire de Lavelanet et Nicole Quillien vice-présidente du Conseil Départemental mais aussi la presse et quelques « anciens du textile ».
Un peu d’histoire
Symbole du rayonnement textile, la Tour Mirabeau fût construite par la société Roudière (fondée en 1947) à la fin des années 60. Elle comprenait 2500 m2 de locaux administratifs, 3 plateaux de 365 m2 dans lesquels s’activaient près de 2000 salariés, soit 20% de la population de Lavelanet.
L’entreprise Roudière avait été rachetée en 1985 par le groupe Chargeurs. En mai 1990, les employés de l’usine menacés par un plan social, retenaient leur directeur (voir la vidéo en fin d’article). Le groupe Chargeurs avait alors morcelé la société en plusieurs entités : Roudière, TCS et Mirabeau S.A., Avelana et FTL.
Fin des années 90, le Conseil Général rachète le bâtiment. Début 2000 Ariège Expansion, l’agence de développement économique y installe une antenne ainsi qu’une pépinière d’entreprises.
Mars 2016, la pépinière d’entreprises déménage à la Coumes. La Tour Mirabeau est vide, les pelles mécaniques commencent le travail de «déconstruction».
Près de 50 ans d’histoire sont tombés mercredi 30 mars 2016.
Quelques chiffres
Destruction et/ou recyclage de : 196 tonnes de bois, métaux, plastiques, laines minérales ; 32 tonnes de produits contenant de l’amiante (qui seront traités dans des installations spécifiques) ; 3.335 tonnes de déchets inertes pour un montant de 445.634 euros à la charge du Conseil Départemental donc du contribuable.
Un renouveau en Pays d’Olmes ?
«Mais ce Top départ n’est pas une fin en soi, c’est un point de départ et même un point de re-départ» explique Henri Nayrou, puisque en lieu et place devrait se dresser le nouvel hôpital. Pour cela, il y encore 15.000 m2 de friches attenantes en cours d’acquisition par la Mairie et qui devront être démolies par la communauté de communes du Pays d’Olmes. Un projet mené main dans la main avec la CCPO se félicite Marc Sanchez. «Quand on travaille ensemble et que l’on oeuvre à la même destinée du développement d’un territoire, les choses sont possibles» dit il.
« Notre rôle à nous élus, c’est de montrer que l’on sera riche de notre avenir. Ce ne sera pas la même forme de richesse, mais la richesse de notre territoire on ne pourra pas nous l’enlever, elle est ce qu’elle est et la construction de l’hôpital doit être une réalité et sa proximité est capitale». Conclut Gérald Sgobbo.
Des «ex-Roudières» émus
Mais au delà des chiffres et des mots il y a surtout des hommes et des femmes, et ils étaient quelques uns, Rose-Marie, Emilie, Paul, Sébastien, la tête chargée de souvenirs à venir assister à la fin d’années de travail et de luttes sociales.
Rose-Marie se souvient : «Quand j’ai commencé à travailler j’étais au premier étage. Là il y avait le commercial-export et de l’autre coté le commercial-France. Et sur le coté il y avait le bureau de Foropon (le Pdg)»
«En 90, on avait envahi la Tour» se souvient Emilie «c’était le symbole. On était allés dans le bureau du PDG et on avait jeté tous les listings informatiques par la fenêtre… et c’est toujours le symbole cette Tour» «C’est pas que ce soit triste particulièrement, mais c’est la fin de quelque chose … on y a passé des années et des années, on était chez nous»
Même discours pour Paul et Sébastien, beaucoup de souvenirs qui reviennent, un vrai pincement au coeur pour ces anciens salariés.
«On se souvient de tout ce que l’on à passé là dedans, du monde qui y a travaillé. C’est ça qui fait mal au coeur, de le voir désert» Paul Ramirez
Si tous espèrent ce renouveau annoncé par les élus locaux, Sébastien Cruz, ancien secrétaire général de la CGT chez Roudière souligne le fait que la casse aurait dut être assumée par la société Chargeurs.
«Tant mieux s’il y a un projet qui aboutit, mais ça fait mal quand on voit que finalement la casse a été organisée et aujourd’hui on va payer deux fois la casse : J’ai perdu mon emploi et aujourd’hui avec mes impôts on va encore payer au lieu de faire payer Chargeurs» explique t’il.
Séquestration du directeur de Roudière à Lavelanet. 30 mai 1990. Images d’archive INA
Souvenez-vous, le 18 mars 2013 le tribunal de commerce de Foix avait prit la décision de liquider SOTAP CAROL l’un des derniers façonniers français de l’industrie textile.
10 mois plus tard, quasiment jour pour jour, c’est au tour du matériel.
« 578 lots ont ainsi été dispersés aux quatre vents, les acheteurs venant de l’Europe entière, et même au-delà… Ain, Seine-Maritime, Rhône et Loire pour les Français, Espagne, Italie, Allemagne, pays d’Afrique du nord… » écrivent nos amis de la dépêche .
Comme l’avait finement noté notre dessinateur l’année dernière : « On continue de détricoter le tissu industriel ariégeois »
La Nuit européenne des Musées se fêtera aussi au Musée du Textile et du Peigne en Corne de Lavelanet.
Samedi 19 mai, de 19h à minuit, la Nuit des Musées se célèbrera aussi à Lavelanet au Musée du Textile et du Peigne en Corne. Pour fêter cet événement européen, la Communauté de Communes et l’association des Amis du Musée vous convient à venir découvrir ou redécouvrir le patrimoine industriel et humain du Pays d’Olmes et au delà du Pays des Pyrénées cathares.
Pour cette ouverture exceptionnelle, les membres de l’association et Laurent Girousse (coordonnateur des sites touristiques), entraineront leurs visiteurs dans un parcours patrimonial où la mémoire de notre passé sera revisité … En effet, c’est au temps du 19 ème siècle que vos guides, bien entendu costumés, vous conduiront, et ce, à la lumière des bougies … Sylvette Saboy, présidente de la Commission Mémoire, a écrit la trame d’une histoire s’appuyant sur une documentation rigoureuse où la vie quotidienne au sein de l’usine vous sera dévoilée … ouvriers, syndicalistes en grève, contremaitre, patron âpre au gain ou encore épouse et maitresse de ce dernier auront la part belle lors de cette Nuit des Musées.
Un rendez-vous exceptionnel à n’en point douter, pour le plus grand plaisir de tous. Entrée gratuite.
Accès et Contact : Musée du Textile et du Peigne en Corne de Lavelanet : 65, Rue Jean Canal – Lavelanet Tél: 05 61 03 89 19
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