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Avec la Tour Mirabeau, c’est le symbole du Textile en Pays d’Olmes qui disparaît

En ce mercredi de mars 2016, élus, techniciens, membres de la presse locale et quelques anciens salariés de la société Roudière se retrouvaient pour le coup d’envoi de la démolition de la Tour Mirabeau.

« Aujourd’hui, c’est le top départ de la machine à démolir. La concurrence internationale, la mondialisation de l’économie ont balayé en quelques années cette industrie textile si florissante en Pays d’Olmes dans les années 70 ». C’est par ces mots que Henri Nayrou, le président du Conseil Départemental de l’Ariège a mis un point de départ à la « déconstruction » du symbole du textile en Pays d’Olmes qu’était la Tour Mirabeau.

Autour de lui : Gérald Sgobbo président de la communauté de communes du Pays d’Olmes, Marc Sanchez Maire de Lavelanet et Nicole Quillien vice-présidente du Conseil Départemental mais aussi la presse et quelques « anciens du textile ».

Un peu d’histoire 

Symbole du rayonnement textile, la Tour Mirabeau fût construite par la société Roudière (fondée en 1947) à la fin des années 60. Elle comprenait 2500 m2 de locaux administratifs, 3 plateaux de 365 m2 dans lesquels s’activaient près de 2000 salariés, soit 20% de la population de Lavelanet.

L’entreprise Roudière avait été rachetée en 1985 par le groupe Chargeurs. En mai 1990, les employés de l’usine menacés par un plan social, retenaient leur directeur (voir la vidéo en fin d’article). Le groupe Chargeurs avait alors morcelé la société en plusieurs entités :  Roudière, TCS et Mirabeau S.A., Avelana et FTL.

Fin des années 90, le Conseil Général rachète le bâtiment. Début 2000 Ariège Expansion, l’agence de développement économique y installe une antenne ainsi qu’une pépinière d’entreprises.

Mars 2016, la pépinière d’entreprises déménage à la Coumes. La Tour Mirabeau est vide, les pelles mécaniques commencent le travail de «déconstruction».

Près de 50 ans d’histoire sont tombés mercredi 30 mars 2016.

Quelques chiffres 

Destruction et/ou recyclage de : 196 tonnes de bois, métaux, plastiques, laines minérales ; 32 tonnes de produits contenant de l’amiante (qui seront traités dans des installations spécifiques) ; 3.335 tonnes de déchets inertes pour un montant de 445.634 euros à la charge du Conseil Départemental donc du contribuable.

Un renouveau en Pays d’Olmes ?

«Mais ce Top départ n’est pas une fin en soi, c’est un point de départ et même un point de re-départ» explique Henri Nayrou, puisque en lieu et place devrait se dresser le nouvel hôpital.  Pour cela, il y encore 15.000 m2 de friches attenantes en cours d’acquisition par la Mairie et qui devront être démolies par la communauté de communes du Pays d’Olmes. Un projet mené main dans la main avec la CCPO se félicite Marc Sanchez. «Quand on travaille ensemble et que l’on oeuvre à la même destinée du développement d’un territoire, les choses sont possibles» dit il.

« Notre rôle à nous élus, c’est de montrer que l’on sera riche de notre avenir. Ce ne sera pas la même forme de richesse, mais la richesse de notre territoire on ne pourra pas nous l’enlever, elle est ce qu’elle est et la construction de l’hôpital doit être une réalité et sa proximité est capitale». Conclut Gérald Sgobbo.

Des «ex-Roudières» émus

Mais au delà des chiffres et des mots il y a surtout des hommes et des femmes, et ils étaient quelques uns, Rose-Marie, Emilie, Paul, Sébastien, la tête chargée de souvenirs à venir assister à la fin d’années de travail et de luttes sociales.

Rose-Marie se souvient : «Quand j’ai commencé à travailler j’étais au premier étage. Là il y avait le commercial-export et de l’autre coté le commercial-France. Et sur le coté il y avait le bureau de Foropon (le Pdg)»

«En 90, on avait envahi la Tour» se souvient Emilie «c’était le symbole. On était allés dans le bureau du PDG et on avait jeté tous les listings informatiques par la fenêtre… et c’est toujours le symbole cette Tour» «C’est pas que ce soit triste particulièrement, mais c’est la fin de quelque chose … on y a passé des années et des années, on était chez nous»

Même discours pour Paul et Sébastien, beaucoup de souvenirs qui reviennent, un vrai pincement au coeur pour ces anciens salariés.

«On se souvient de tout ce que l’on à passé là dedans, du monde qui y a travaillé. C’est ça qui fait mal au coeur, de le voir désert» Paul Ramirez

Si tous espèrent ce renouveau annoncé par les élus locaux, Sébastien Cruz, ancien secrétaire général de la CGT chez Roudière souligne le fait que la casse aurait dut être assumée par la société Chargeurs.

«Tant mieux s’il y a un projet qui aboutit, mais ça fait mal quand on voit que finalement la casse a été organisée et aujourd’hui on va payer deux fois la casse : J’ai perdu mon emploi et aujourd’hui avec mes impôts on va encore payer au lieu de faire payer Chargeurs» explique t’il.

 


Séquestration du directeur de Roudière à Lavelanet. 30 mai 1990. Images d’archive INA

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