Henri Nayrou : c’est parti pour le combat « Ariéjo moun Païs » !
A l’occasion de son investiture, Henri Nayrou nouveau président du Conseil Général de l’Ariège fraichement élu à défendu une vision du territoire de l’Ariège qu’il aura en charge au moins jusqu’aux prochaines élections le 22 mars 2015 prochain. Quelques extraits de son discours.
Depuis 2001, la période a été difficile pour les Départements avec notamment des transferts de charges mal compensés, comme le RSA et les services de routes et des collèges, mais aussi la suppression de la taxe professionnelle qui assujettit le Département au bon vouloir de la loi de finances, et coupe le lien vertueux entre le territoire et ses entreprises.
Augustin Bonrepaux s’est battu contre ces mesures, réussissant parfois à faire entendre la voix de la raison aux responsables nationaux. Il n’a jamais oublié non plus d’accompagner son action d’une gestion rigoureuse. Nous aurons l’occasion dans quelques semaines, cher Augustin, de te rendre un hommage encore plus appuyé. Mais je me devais, en cet instant, de dire la considération très amicale que je te porte.
«Aujourd’hui, grâce à toi, et grâce à tous, la situation du Département nous permet d’entrevoir un Débat d’Orientation Budgétaire ambitieux pour répondre aux besoins de nos populations et pour maintenir un effort d’investissement conséquent, créateur d’emplois et d’activités pour nos entreprises, en ces temps où la croissance en Europe est atone. La maison « Conseil général » est une maison bien tenue, et c’est surtout une maison « propre ».
C’est dans ces conditions avec ces objectifs que je deviens donc aujourd’hui le Président du Conseil général pour assumer cette fonction, certes difficile, mais ô combien exaltante. Il n’est pas inutile à ce propos de préciser que vous venez de m’installer à ce poste jusqu’au 22 mars 2015.
Des dossiers importants sont déjà posés sur la table :
l’aménagement de l’E9, le Très Haut Débit, le développement de notre économie industrielle, touristique, agricole et forestière, le maintien des services publics de proximité, et bien sûr la réforme territoriale sur laquelle je vais revenir.
Pour relever tous ces challenges, je compte sur vous tous jusqu’au dernier jour de mon mandat. Vous, dont j’ai pu apprécier la compétence et la disponibilité dans vos domaines d’intervention respectifs, comme j’ai pu apprécier aussi les mêmes qualités au niveau des services de notre «maison départementale». C’est la raison pour laquelle je vous proposerai dans un instant d’adopter une organisation en tous points conforme à celle que nous avons mise en place lors du dernier renouvellement de 2011.
En effet et compte-tenu de la date des prochaines échéances, j’ai souhaité procéder à une permutation simplifiée avec Augustin Bonrepaux, dont l’avantage sera d’éviter la valse des chaises musicales. Nous avons assez d’actions à mener dans cette courte période pour nous passer fort aisément de l’effet-domino qui en découlerait. Nous l’évoquerons tout à l’heure lors du renouvellement obligatoire de toutes nos instances, comme il est de mise en semblable circonstance.
Ce n’est une surprise pour aucun d’entre vous bien sûr si je vous dis en cet instant que ma motivation profonde, celle qui m’a poussé à solliciter ces nouvelles fonctions, est d’aller au- delà de cette fin de mandat et de m’inscrire dans quelque chose de différent d’un simple mandat d’intérim. Pour être tout à fait clair, ma démarche se résume à ces deux locutions : piloter la transition et préparer la succession. Tout est dit.
Et je reviens à l’essentiel qui est l’entité « Conseil général ». Notre Assemblée est certes « une » lorsqu’il s’agit de s’accorder sur nos objectifs de développement et d’amélioration du cadre de vie des Ariégeoises et des Ariégeois. Mais les sensibilités politiques sont diverses et nous divergeons parfois sur les moyens à mettre en œuvre pour atteindre ces objectifs.
Les électrices et les électeurs choisiront dans quelques mois les Conseillers Départementaux qui les représenteront au sein de cette instance.
Je porterai avec d’autres une vision du département qui me correspond, qui ne trahit pas mes idées et qui s’inscrit dans le bilan de la présente majorité.
Cette vision est simple : le rôle essentiel d’une collectivité comme la nôtre, même si les compétences ne couvrent pas toutes ses responsabilités, est de créer les meilleures conditions du développement.
Le développement, c’est plus d’emplois, plus d’habitants, plus d’activités, plus de bien-être, plus de solidarité. Je pense parler en connaissance de cause pour avoir tracé ma route dans l’entreprise avant d’être élu.
Les conditions sont :
– le désenclavement par le très haut débit, les routes et les esprits,
– le soutien à l’emploi à la fois sur la création et le maintien,
– c’est aussi garantir toutes formes de solidarités entre les personnes, les territoires avec leurs collectivités, leurs élus, leurs corps sociaux et leurs associations
– la condition enfin de nourrir l’espoir d’un bel avenir, c’est de conserver le bien le plus précieux dans notre département rurbain, rural et montagnard, les vertus de la proximité.
Il est clair pour moi que l’Ariège est un territoire d’avenir.
Vous allez peut-être croire que je cède volontiers à la facilité des images d’Epinal mais je le dis quand même car tout cela est bouillonne depuis belle lurette dans mon esprit d’Ariégeois. Notre territoire est appelé à devenir un point d’ancrage recherché parce qu’il représente un équilibre entre nature intacte et métropole proche, entre mer et montagne, entre traditions respectées et modernité assumée.
Avant d’accéder au Nirvana, il reste cependant des conditions à remplir avec des combats à mener et surtout à gagner :
La première des choses concerne la réforme territoriale. La condition sine qua non d’un futur prometteur et accompli passe par le maintien des départements ruraux et de leurs compétences. Le Président Bonrepaux en a fait son cheval de bataille et il a eu raison. Je ne serai pas celui qui baissera la garde car je n’ai pas attendu d’être élu pour être un rural convaincu des bienfaits de la vie sur nos territoires.
Lorsque j’ai été Président de l’Association Nationale des Elus de la Montagne (ANEM), après Augustin et avant Frédérique Massat que j’ai plaisir à féliciter pour sa pugnacité dans cette fonction qu’elle vient d’abandonner à Chambéry, j’ai eu maintes fois l’occasion d’affirmer que le débat sur les ruralités n’est ni de Gauche ni de Droite. C’est tout simplement un débat de société. Et au-dessus de toutes adaptations de rhétorique et de sémantique, la seule question qui vaille est celle-ci : quel type de société territoriale voulons-nous pour demain ?
Une société métropolisée, aseptisée, broyeuse de joies ou d’espoirs, ou bien une société équilibrée mais pas seulement entre le 14 juillet et le 15 août et entre le vendredi soir et le dimanche soir ? Je peux vous assurer que dans ma bouche et dans mon esprit ce sont des mots très forts de sens car de la réponse à cette question découle les bonnes décisions concernant la dite-réforme.
Le Premier Ministre, Manuel Valls vient d’apporter deux réponses publiques sans ambiguïté le 17 octobre à Chambéry lors du congrès de l’ANEM, et le 28 octobre à la tribune du Sénat. C’est une reconnaissance importante de la crédibilité des arguments ariégeois pour conserver cet échelon de collectivité intermédiaire, championne sans rivale de la proximité, surtout dans le cadre de régions de plus en plus étendues et naturellement porteuses d’éloignement, ce poison insidieusement déposé dans les veines de la ruralité…/…
J’ai dit plusieurs fois qu’une Ariège vidée de compétences et de moyens correspondants serait comme un couteau sans manche auquel il manquerait la lame.
Or, rien n’est encore acquis pour gagner la deuxième… manche.
Mais à cet égard, nous pouvons compter sur nos parlementaires. Nos députés, Frédérique Massat et Alain Fauré, qui sont déjà très engagés dans cette opération, Frédérique vice- présidente des affaires économiques et Alain membre de la commission des finances et notre nouveau Sénateur, Alain Duran, que je félicite, et qui vient d’effectuer une entrée tonitruante dans l’hémicycle et dans les médias. Nous allons jouer « groupés » je vous l’assure.
Le second élément, après la réforme territoriale et ses incidences, c’est l’unité des forces ariégeoises, sans rien renier de nos engagements divers et généraux, mais en admettant les yeux grands ouverts qu’en ces temps difficiles, ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous divise.
C’est du reste pour cette raison que j’ai accepté de retarder mes vacances « éternelles ». Je me considère en mission. Certes pas une mission sacrée, mais une mission difficile.
Je pense que mon caractère est plus rassembleur que clivant, et je vous garantis que je ne vais pas modifier mon ADN en devenant Président du Conseil général.
L’Ariège n’appartient à personne, elle appartient aux citoyens ariégeois, à ceux qui y sont depuis toujours, à ceux qui y sont depuis quelques temps, à ceux qui viennent d’y entrer et enfin à celles et à ceux qui vont arriver.
L’Ariège a toujours été ma passion. C’est vrai, je suis un homme passionné. Mais je me crois aussi élu rationnel. Notre département, mon département, a un grand avenir mais il ne suffit pas de le dire, il faut le prouver.
J’en prends ici l’engagement. Cela sera la meilleure manière d’honorer ma nouvelle fonction ainsi que mes prédécesseurs, Pierre Faur, André Saint-Paul, Robert Naudi et Augustin Bonrepaux.
Cela sera aussi ma manière de remercier celles et ceux qui viennent de m’accorder leur confiance ainsi que celles et ceux qui pourraient me l’accorder à l’avenir sur la foi de résultats avérés.
Je vous adresse à tous un grand merci de m’avoir écouté et c’est parti pour le combat « Ariéjo moun Païs » !