Restauration d’habitat pour le Desman, un gros chantier pour un petit animal
Le Desman des Pyrénées, c’est ce petit mammifère semi-aquatique insectivore qui mesure à peine 30 cm dont plus de la moitié pour la queue… Il vit dans les cours d’eau de bonne qualité jusqu’à 2700 mètres d’altitude. Essentiellement nocturne, discret, il se laisse très peu souvent apercevoir. Si bien que de nombreux éléments de sa biologie et de son écologie sont encore méconnus !
Ce petit animal est pourtant menacé et le devenir de ses populations est incertain. C’est pourquoi, depuis 2010, un plan national d’actions est mise en oeuvre à l’échelle du massif.
Le projet LIFE+ Desman propose d’améliorer de façon pérenne et démonstrative le statut de conservation du Desman des Pyrénées sur 11 sites Natura 2000, et à plus long terme à l’échelle des Pyrénées via la transposition des méthodes et outils élaborés.
Dans ce cadre, début novembre, des travaux de restauration d’habitat pour le desman ont été réalisés et supervisés par Vincent Lacaze et Léa de Sauverzac chargé(e)s de mission à l’ANA (Association des Naturaliste de l’Ariège). Durant deux semaines, ce ne sont pas moins de 130 tonnes de granit qui ont été déposées dans les ruisseaux et les canaux des affluents de l’Aston, destinées à renforcer les berges et restaurer ainsi les zones refuges du Desman.
Deux zones de chantier avec deux objectifs différents mais une même finalité, devenir des zones refuge pour le desman en cas de crue violente de l’Aston ou d’une avarie sur un des barrages.
Le premier chantier a consisté à restaurer une partie du Gaget, petit affluent de l’Aston. Ce petit ruisseau était bétonné sur une centaine de mètres et créait une rupture écologique depuis sa confluence avec l’Aston. Assisté de la société SUB TERANEA, l’entreprise a consisté à créer des blocs encastrés dans le béton et ainsi recréer une continuité écologique et permettre aux mammifères de trouver un habitat, pas idéal explique Vincent Lacaze, mais un habitat de substitution.
« C’est grâce à des radio-pistages et à l’observation d’André Schosmann, le propriétaire des lieux, que l’on a pu se rendre compte de la présence du desman sur ce ruisseau » explique Vincent Lacaze. Des petits tunnels on été mis en place afin de trouver les crottes du desman, et ainsi pister son trajet.
Egalement, deux types de gites expérimentaux ont été installés sur le secteur, une première mondiale. Fabriqués par l’entreprise « Le Nouvel Atelier » à l’Aiguillon, ces habitats reconstitués seront surveillés par caméra.