Philippe Muratet, un « Flic sans frontières »
Philippe Muratet est commandant de police honoraire. Il débute comme inspecteur de Police au commissariat de Vincennes puis intègre l’Office Central pour la Répression du Banditisme avant de poursuivre au S.R.P.J de Toulouse à la division criminelle.
Natif de Montauban, Philippe Muratet a grandi à Pamiers de 1 a 18 ans «Je me sens donc plus ariégeois que montalbanais.» explique t’il
Aujourd’hui, Philippe Muratet publie « Flic sans frontières », le récit authentique de 8 années d’un policier-coopérant à l’étranger.
Après 24 ans de police judiciaire en France, l’auteur a voulu donner un nouveau sens à son métier et est parti exercer à Madagascar puis au Sénégal.
Au travers de nombreuses anecdotes, il nous fait découvrir l’expérience de ce travail de policier peu ordinaire au sein de deux polices et de deux pays francophones.
Nous recevrons dans quelques semaines Philippe Muratet pour une interview d’ici là, vous pouvez découvrir la préface rédigée par Jean-Christophe Rufin de l’Académie française.
Philippe Muratet est un homme curieux du monde. Voilà pourquoi il l’a parcouru.
Ce qui fait la valeur de son regard, c’est son expérience de policier. Il est flic, comme il l’écrit lui-même. Mais sous ce terme que certains voient péjoratif, il met, lui, une haute exigence humaine.
Un flic est un témoin et un acteur, quelqu’un qui tout à la fois observe les drames humains et s’efforce de les atténuer. Ce n’est pas un justicier mais il aime la justice. Ce n’est pas un homme violent mais il sait quand il faut appliquer la force. Ses armes sont l’écoute, l’intelligence des êtres, la connaissance des faiblesses et des passions. Il a appris ce métier sur le terrain, dans divers postes en France et a gravi les échelons jusqu’au grade de commandant.
Muni de ce précieux bagage, Philippe Muratet s’est porté volontaire pour aller exercer ce métier sous d’autres cieux. C’est au cours de son séjour au Sénégal que j’ai eu le plaisir de le rencontrer lorsque j’étais ambassadeur dans ce pays. J’ai eu maintes occasions d’apprécier ses qualités professionnelles et sa loyauté. Il a également effectué une longue mission à Madagascar.
Ce qu’il a vu, ce qu’il a compris, ce qu’il a fait durant ces séjours à l’étranger, il nous le livre avec une grande sincérité dans ces pages. On y découvrira un observateur attentif des cultures et des peuples. L’Afrique qu’il nous montre est diverse. Il la déchiffre pas à pas, sans autres préjugés que ceux que nous avons tous, à des degrés divers, lorsque nous abordons ces pays bien différents et trop mal connus. Mais il sait voir plus profond et plus loin.
Il nous décrit sa vie au quotidien, ses rencontres, ses amitiés, ses surprises et ses déconvenues. Ses succès aussi, même si le professionnel qu’il est observe un droit de réserve bien compréhensible lorsqu’il évoque des affaires judiciaires.
Chaque époque dissémine ainsi de tels témoignages de terrain. Certains nous sont parvenus du plus profond des guerres de religion, d’autres ont été laissés par les grognards de Napoléon. Rien ne nous en apprend plus sur un siècle que ces évocations sans artifice. Gageons que les souvenirs de ce « Flic sans frontières », en diront plus long sur notre époque, ses contradictions et ses moeurs, que bien des thèses arides.
Ce que l’on trouvera ici, c’est la vie, tout simplement et le parcours généreux d’un homme qui est allé à la rencontre du monde et des autres.
Jean-Christophe Rufin
de l’Académie française