Tricks or treats ! des friandises ou des bêtises !
Si halloween n’est pas à proprement parlé une tradition en France, on voit quand même, les jours précédents le 31 octobre, certain magasins décorés, quelques déguisements dans les supermarchés.
Si les Français restent réticents vis-à-vis de la fête d’Halloween, c’est parce qu’ils la trouvent trop différente de leur culture, trop américaine. Mais ils se trompent sur ce point : Halloween est en réalité née d’une fête européenne qui s’est exportée aux États-Unis.
C’est une fête celte extrêmement ancienne, qui portait le nom de « Samain ». Elle annonçait le début de l’hiver et représentait le moment où le monde surnaturel et le monde rationnel se rejoignaient. Les êtres fantastiques étaient donc tout proches des hommes : ces êtres pouvaient être bénéfiques comme maléfiques. Cette fête prenait racine dans la peur des hommes pour l’au-delà.
Son nom est une contraction de l’anglais « All Hallows Eve » qui signifie « the eve of All Saints’ Day » en anglais contemporain et peut se traduire comme « la veillée de la Toussaint ».
Ce sont les Irlandais qui ont amené la fête d’Halloween aux États-Unis pendant le milieu du 19e siècle. Ce peuple très attaché à ses traditions a émigré en masse durant la grande famine irlandaise.
Elle y gagne en popularité à partir des années 1920. La tradition de la citrouille avec un visage est d’ailleurs irlandaise. Le visage est celui de Jack, un personnage qui ne pouvait aller ni au paradis, ni en enfer, et avait été condamné à errer. Les Irlandais dessinaient ce visage dans tout type de légumes. L’adaptation sur citrouille est typiquement américaine.
Halloween est aujourd’hui célébrée principalement en Irlande, en Grande-Bretagne, aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande et un peu en France.
La tradition moderne la plus connue veut que les enfants se déguisent avec des costumes effrayants comme des costumes de fantômes, de sorcières, de monstres ou de vampires et aillent sonner aux portes en demandant des friandises avec la formule : Trick or treat! qui signifie « Farce ou friandise ! ». La soirée peut également être marquée par des feux de joie, des feux d’artifices, des jeux d’enfants, la lecture de contes horrifiques ou de poèmes d’Halloween, la diffusion de films d’horreur.
La tradition d’halloween en France
Il existait en Bretagne, dans le Finistère, du XVe siècle jusqu’à la moitié du XXe siècle, une coutume chez les enfants, « vers l’approche de la Toussaint, de creuser des betteraves, d’y pratiquer des trous en forme d’yeux, de nez et de bouche, d’y introduire un bout de bougie et de refermer le tout » ; outre ce « lampion à tête humaine, posé la nuit sur un talus ou dissimulé dans les broussailles d’un terrain creux » pour effrayer les gens, le même témoignage évoque des enfants avec cette fois la tête-betterave portée sur leur tête et montés sur des échasses, en une terrifiante procession supposée représenter l’Ankou et les êtres de l’Autre Monde.
En Lorraine, la Rommelbootzennaat (nuit des betteraves grimaçantes en Francique lorrain) est une tradition célébrée en Moselle la veille de la Toussaint, essentiellement dans le Pays de Nied et dans le land de Sarre voisin. La veille de la Toussaint, les enfants sculptent des têtes grimaçantes aussi dans des betteraves, légumes dont la récolte marque la fin des travaux des champs. Éclairées par la lumière d’une bougie, les têtes sont déposées sur les rebords de fenêtres, des puits, les murs des cimetières ou aux croisements des chemins pour effrayer les passants.
Cette fête a continué à être célébrée bien avant le retour en Europe de la mode d’Halloween à la fin des années 1990
Voir également notre article sur la Toussaint