Murs percés d'ouvertures de la partie habitée du château du côté du village de Château-Verdun
De cet ensemble, il reste aujourd’hui le château médiéval dit « de Landres » en ruine qui surplombe le village de Château-Verdun et celui de «Gudanes» construit au XVIIIe siècle et situé en bordure de la route montant au plateau de Beille.
Le château médiéval de Château-Verdun
La première mention qui atteste de l’existence d’un château est un acte de 1213 par lequel Raymond-Roger de Foix prête serment avec les comtes de Toulouse, de Comminges et le vicomte de Béarn au roi d’Aragon Pierre II. Par ce geste, le comte de Foix plaçait sous la protection de cet éminent suzerain sa personne et ses biens dont 17 châteaux de son comté parmi lesquels figure celui de « Castro Verdunense »
Cependant, si ce document confirme l’existence de l’ouvrage fortifié, on sait avec certitude qu’il y avait des seigneurs à Château-Verdun dès le début du XIIe siècle, puisque, en 1166, un acte écrit révèle qu’un certain Arnaud de Château-Verdun fit des donations à l’abbaye de Boulbonne. Arnaud de Château-Verdun garantit ainsi par son nom que la seigneurie et le château furent érigés bien avant leur apparition dans la documentation écrite.
Les vestiges du château occupent aujourd’hui un verrou qui sert de support à la fortification et qui s’élève à une quarantaine de mètres au-dessus de la vallée de l’Aston. Le verrou est proche du lieu de confluence entre la rivière de l’Aston et celle de l’Ariège. Tout autour de la « Motte castrale », s’organise l’actuel village de Château-Verdun.
L’emplacement du château traduit une volonté de rapprochement avec la société civile et une volonté de contrôler une importante voie marchande proche du val d’Ariège.
Au XIIIe siècle, les membres du lignage de Château-Verdun étaient presque tous de fervents cathares qui donnèrent asile en leur château à ceux qui étaient pourchassés par l’inquisition notamment après la chute de Montségur.
Dans les années 1270, le comte de Foix restitua la seigneurie confisquée pour fait d’hérésie au seigneur Aton-Arnaud de Château-Verdun contre une forte somme d’argent. Aton-Arnaud finit par s’enfuir en Italie et il est fort probable que la seigneurie et le château échut à l’un de ses parents.
Cette seigneurie était partagée entre les membres de ce même lignage mais à partir de la fin du XIIIe siècle elle devient plus complexe et s’ouvrit à d’autres familles. Dès 1293, les Batalha devinrent co-seigneurs avec ceux de Château-Verdun, les Miglos dès 1372, les Saquet et les Montfort au début du XVe siècle. La terre et le château de la co-seigneurie restèrent indivis, les co-seigneurs se partageant les droits et les rentes produits par celle-ci.
Un jugement souverain en réformation rendu le 2 mai 1670 pour la seigneurie de Château-Verdun par la table de marbre de Toulouse reproduit un extrait d’une pièce du répertoire et inventaire des titres secrets des comtes de Foix. Dans cette pièce, il est précisé qu’en 1445, les co-seigneurs de Château-Verdun « étaient seigneurs pariers, avaient chacun leurs rentes et paysans, châteaux, biens et droits séparés, sauf que le moulin, les pâturages et le château principal qui étaient en commun »
Il ressort de ce document que le château médiéval était encore intact au milieu du xve siècle. Pourtant depuis le milieu du XIIIe siècle, certains co-seigneurs possédaient une demeure particulière à proximité du château, sur le pech dit de Gudanes
A suivre Le château de Gudanes
Sources et photo : Wikipédia