Grippe aviaire : la Confédération paysanne de l’Ariège rencontre le sous-préfet de Pamiers
Le 1er mars 2017, 4 membres de la Confédération paysanne de l’Ariège dont 2 éleveuses de volailles, ont rencontrés Mr Bernié , sous-préfet de Pamiers ; Mr Novellas, DDT de l’Ariège ; Mr Bontour et Mme Lacoste, DDCSPP de l’Ariège.
Le virus est un virus présent dans la faune sauvage, certes, déclencheur peut-être, mais non la cause même de l’épidémie qui est directement en lien avec les filières longues et l’élevage industriel (grande concentration des reproducteurs, des couvoirs, immensité des élevages, entassement des animaux, régions saturés en élevage spécifique). Cette crise touche l’ensemble de la filière et l’emploi. Des couvoirs ferment, des vendeurs d’aliments mettent des salariés au chômage technique, des éleveurs se demandent s’il ne faut pas mieux tout arrêter et d’autres ont déjà arrêté… Les éleveurs qui pour la plupart ne sont pas naisseurs craignent dans quelques temps de ne plus réussir à s’approvisionner en poussins, et donc de ne plus avoir de production à vendre ! L’abattage préventif est un échec total et devient un abattage massif qui sera la cause d’une grosse perte de diversité génétique ! Les volontés de confinement ne sont pas acceptables : qualité des produits, atteinte à l’image des produits, au bien-être des animaux notamment au niveau sanitaire. Ce confinement ne supprimera pas la dissémination par la filière industrielle. Récemment, les éleveurs ont pris connaissance d’une augmentation (de 350% dans certains cas !) de la cotisation FMSE de la MSA, faisant porter aux agriculteurs le poids d’une crise qui vient de l’organisation industrielle de la production.
La Confédération paysanne de l’Ariège demande à l’administration :
de reconnaitre les impossibilités pour les petites unités de production d’appliquer à la lettre et au quotidien certaines mesures de biosécurité (lavage du tracteur à chaque fois qu’il quitte l’unité de production, particularités des fermes pédagogiques…) et d’en faire part à l’ensemble des éleveuses et éleveurs concernés afin qu’ils s’allègent de cette pression psychologique ;
une adaptation aux petites structures et une simplification des fiches de suivi que les éleveurs doivent quotidiennement remplir et qui garantissent la mise en place des consignes de biosécurité ;
la mise en place de nouvelles aides pour la mise en place des mesures avec un plancher de 1000 € d’investissement et non 3000€, ainsi que l’accès à ces aides aux cotisants solidaires.
de lancer un travail à l’échelle départementale ou régionale sur la structuration de la filière. Dans un premier temps il faut favoriser plus de couvoirs, plus locaux, pour moins de transports. Des éleveurs sont aussi prêts à mettre en place leur propre couvoir pour avoir toute la chaine sur leur unité de production (de la reproduction à l’abattage et la vente), ce qui semble la seule issue à cette crise en favorisant aussi un travail sur la diversité des races, pour que la diversité des terrains immunitaires limite la fragilité à une épidémie. Pour cela, il faut mettre en place un soutien à la fois technique et financier.
Sur toutes les questions évoquées, la délégation a été écoutée, des solutions ont été proposées, et nous souhaitons que des avancées sur la gestion de la crise avicole à court terme et sur le changement d’organisation de la filière à moyen terme se mettent en place après ces intéressants échanges.
Foix, le 15 mars 2017
David Eychenne,
Co-porte-parole de la Confédération Paysanne 09
05 61 02 14 31 ( permanence les mardi, mercredi et jeudi)
confariege@gmail.com