« Nous ne faisons pas de tirs aux pigeons » disent les jeunes agriculteurs et la FDSEA
A la demande de la LPO, de France Nature environnement Midi-Pyrénées et du Comité Ecologique Ariégeois, le tribunal administratif de Toulouse a annulé le 3 mai dernier l’arrêté préfectoral publié en 2014, autorisant les tirs d’effarouchement des vautours.
A l’aube de la saison estivale, cette décision suscite une forte inquiétude au sein de la profession agricole. Depuis une dizaine d’années, les éleveurs observent en effet une évolution du comportement des vautours, qui, désormais, s’attaquent à des animaux vivants et en bonne santé. Ovins, bovins, équins, aucun n’est épargné. Quel éleveur est en mesure de supporter la perte de son travail en un instant ? Cet outil est donc utilisé par nécessité par les exploitants.
Effaroucher est aujourd’hui le seul moyen dont disposent les agriculteurs pour protéger et défendre leurs troupeaux des attaques. Leurs objectifs : préserver leur capital de travail et ainsi assurer la survie de leurs exploitations agricoles. Sans cela, la situation pourrait entraîner de véritables carnages. Il ne faudrait pas que les éleveurs deviennent une espèce en voie de disparition.
Les tirs d’effarouchement, une procédure construite avec l’Etat
La publication de l’arrêté de septembre 2014 résulte d’un travail mené conjointement par la profession agricole et l’Etat. Ce texte règlemente la procédure d’effarouchement. Les tirs ne peuvent être effectués que par une personne habilitée, ayant suivi une formation prodiguée par l’ONCFS. Ils permettent d’éloigner les oiseaux et non pas de tuer cette espèce, qui, rappelons-le, reste protégée. Si cet arrêté a entraîné des conséquences négatives sur la conservation de l’espèce, qu’on nous explique. A ce jour, les rapports d’évaluation de cette expérimentation sont bel et bien positifs. N’en déplaisent à certains !
Les vautours, alliés des agriculteurs
La profession est unanime : les vautours sont des alliés du monde agricole. Le rôle de cette espèce est incontestable pour l’écosystème montagnard. Le vautour est un équarrisseur naturel. Depuis toujours, la cohabitation entre vautours et élevage fonctionne en harmonie. Nous n’avons pas attendu les associations environnementales pour le constater.
Aujourd’hui, le monde agricole ne demande pas l’extermination de l’espèce mais juste une protection, face au danger que représente l’évolution de leur comportement. Il en va de la survie de tout un pan de l’économie locale. Rappelons que dans notre région, un agriculteur génère sept emplois.
Encore une fois, la gestion calamiteuse de ce dossier est exaspérante. En 2014, 4.000 personnes manifestaient dans les rues fuxéennes, contre « l’ensauvagement » des campagnes par les prédateurs. Les syndicats agricoles sont prêts à se remettre en ordre de bataille. La tension pourrait une nouvelle monter d’un cran. Une chose est sure : les éleveurs ne lâcheront rien.
COMMUNIQUÉ DE LA FDSEA 09 ET DES JEUNES AGRICULTEURS DE L’ARIEGE