La CCI de l’Ariège en danger
Le président Paul-Louis Maurat, lance un cri d’alarme ce matin après les propos du ministre de l’économique Bruno Le Maire. En jeu ; la baisse du financement des CCI en général et de la CCI de l’Ariège en particulier.
« La CCI de l’Ariège a comme toutes les autres CCI contribué significativement à l’effort national de redressement des déficits publics, en diminuant de moitié ses ressources ces dernières années, et en honorant en 2014 et 2015 un prélèvement de l’Etat de 2,225 Millions €.
En 2009, notre Taxe pour Frais de Chambre (TFC) s’élevait à 3,269 Millions €, pour cette année 1,624 Million € seulement.
En 2019, elle tomberait à 1,450 Million €, à un niveau inférieur à sa masse salariale.
Mais cela n’est pas fini, car le Ministre Bruno Lemaire a annoncé une nouvelle baisse de la moitié de nos ressources au plan national dans les années à venir, ce qui j’en suis sûr mettrait en danger notre Chambre et ses services aux entreprises, comme dans bien d’autres CCI rurales.
En effet, le Ministre nous invite à compenser cette perte de ressources par une facturation aux entreprises pour les services que nous leur rendons. Cette facturation est contraire au principe de « service public »que nous devons à ces entreprises puisqu’elles payent déjà ce service au travers de la TFC.
En tout état de cause, cette facturation ne permettrait pas d’équilibrer notre budget, car la TFC représente 70 % de nos produits d’exploitation, ce qui nous distingue sensiblement des CCI des grandes villes qui bénéficient d’autres ressources (de sorte que leur TFC ne représente que 25 % du total de ses ressources).
Cette nouvelle réduction envisagée de nos moyens financiers, ajoutée aux réformes de la formation professionnelle et de l’apprentissage, ainsi qu’au projet de Loi Pacte, aurait pour conséquence de menacer notre service public, pourtant indispensable à l’entreprise et aux territoires, comme en attestent nos réalisations sur l’année 2017 et celles depuis 1998 date de ma première présidence.
Je vous rappelle que les élus consulaires sont bénévoles et que cette décision injustifiée du Ministre aurait pour conséquence de négliger nos territoires fragiles et de sacrifier nos collaborateurs (au nombre de 1200 en Occitanie).
Ce sont 240 000 entreprises et plus de 5000 apprentis qui seraient impactés au plan régional.
La baisse déraisonnable de nos moyens entrainerait malheureusement de nombreux licenciements et une réduction importante des services aujourd’hui fournis aux entreprises et aux territoires.
Trente ans d’efforts pour, sous prétexte d’économies, amputer le service public dans nos zones rurales qui en ont pourtant tellement besoin.
Les entrepreneurs ariègeois ne m’ont pas élu pour que je fasse un plan social, mais pour que nous leur apportions les services dont ils ont besoin pour rendre leurs entreprises compétitives.
J’espère encore que la sagesse l’emportera et que face à l’enjeu de nos entreprises et de nos salariés, ces décisions seront réajustées.
En 1599, la première CCI fut créée à Marseille, puis à l’initiative du Ministre Chaptal en 1802, Napoléon Bonaparte instaure la création des CCI en France, « des foyers de lumière destinés à éclairer le gouvernement sur l’état et les besoins de l’industrie ».
Par décision de l’Etat, ces lumières risquent de s’éteindre aujourd’hui, et il n’est pas bon pour notre économie d’avancer dans l’obscurité.
Paul Louis MAURAT
Président CCI Ariège