Catégorie : Les ariégeois conquièrent le Monde

  • Margaux : Canada, le retour du come-back !

    Margaux : Canada, le retour du come-back !

    Margaux : Canada, le retour du come-back ! Ariège Pyrénées

    Il y a un mois, je posais mes valises dans la campagne du Colorado. Le temps m’a filé entre les doigts : il est déjà temps de (re)partir. Juliette mon acolyte, rencontrée quelques mois auparavant au Quebec, me rejoint, non sans mal et avec 30 heures de retard, dans l’Ouest américain pour une aventure que nous avions imaginé à Canopée !

    Monument Valley, Las Vegas, le Grand Canyon sans oublier le fabuleux parc Zion dans l’Utah sont nos points de chute. Les couleurs sont incroyables, les paysages à couper le souffle : ces étapes incontournables de l’Ouest américain sont de vraies cartes postales et nous sommes dedans.  Pour de vrai ! Nous avons même la chance croiser un lynx et des wapitis près du Grand Canyon.

    2Vegas, une ville tentaculaire que nous rejoignons après avoir roulé plusieurs kilomètres dans la réserve indienne Navajo. Une boule de lumière dans un paysage désertique dont les enseignes font qu’à minuit la ville vie presque plus éclairée qu’en journée ! Le Bellagio, le Ceasar Palace, le Palazzo, ces endroits aux noms familiers sont là … devant nous. Beaucoup de personnes font la manche dans les rues sur lesquelles des minettes se baladent en maillot de bain en vendant leur charmes … Le contraste est saisissant.

    5Au Grand Canyon ce qui surprend, c’est la vue ouverte et dégagée sur des dizaines de kilomètres et cette immensité rocheuses d’un camaïeu de rouge qui dégage un sentiment de force et d’humilité. Pour arriver au Monument Valley, nous parcourons plusieurs kilomètres sur un ruban d’asphalte vallonnée. Puis, les paysages deviennent plats ; plus aucun arbre à l’horizon, et tout à coup en haut d’un petit col, une route toute droite révèle dans l’horizon des sortes d’îlots de roches rouges qui s’élèvent vers le ciel. Zion est un parc que nous avons beaucoup hésité à voir après le fabuleux Grand Canyon … Nous n’avons pas été déçues. Nous parcourons exactement 12 miles entre l’entrée du parc et le parking d’où partent toutes les randonnées. Tristement, les touristes s’arrêtent n’importe où et grimpent sur les roches pour faire LA photo souvenir idéale. Nous préférons continuer la route et rester sur les sentiers. Sous un ciel bleu nous nous attaquons à des dénivelés de 30 à 160 mètres sur des sentiers parfaitement balisés qui nous conduisent aux canyons, cascades, forêts et montagnes du parc… On est ravies d’avoir fait le détour !

    Nous cherchons chaque jour des hébergements abordables : auberges de jeunesse et motels de bord de routes, comme dans les blockbusters américains, clôturent nos belles journées de découverte.

    On en prend plein les yeux et une semaine plus tard, il est temps de rentrer dans le Colorado, pour un nouveau départ. Je laisse derrière moi Shirley et Danny le coeur gros. Ils sont devenus au fil des jours un peu plus que de simple hôtes du bout du monde. Je m’attache … mais comment faire autrement auprès de tous ces gens qui ouvrent leur coeur et leur vie. Je savais qu’il serait dur de quitter le Colorado, mais à l’heure H du jour J, les émotions sont démultipliées : c’est la famille que je laisse derrière moi. Et même si ce n’est qu’un au revoir, car je le sais, je reviendrai, je ne résiste pas au « We already miss you » (tu nous manques déjà) de Danny … et je les quitte les larmes aux yeux.

    Nous quittons les States en train puis en bus et voyagerons rien de moins que deux jours pour une expédition de 3 000 kilomètres, cap plein nord en direction de Vancouver. Oui, oui … au Canada.

    Ce trajet est génial. Long je vous l’accorde, mais somptueux. Une fois encore, nous sommes scotchées aux vitres, découvrant l’évolution des paysages qui défilent sous nos yeux. Nous passons tantôt des villages à l’allure de Far West, tantôt des villages plus modernes, aux enseignes rutilantes. Nous traversons des forêts interminables et longeons des lacs d’un bleu turquoise étonnant.

    Le train est incroyable : les sièges sont tellement spacieux … il y a un bar, un restaurant où les tables sont soigneusement dressées, un lounge panoramique d’où, lovés dans de grands fauteuils, les voyageurs peuvent observer, grâce aux commentaires d’un guide, et apprécier le paysage dans les meilleures conditions.…

    Depuis mon départ, j’ai fait plus de 8 000 kilomètres en bus. Les conditions de ce voyage en train sont un luxe que j’apprécie pleinement.

    3Après avoir passé la douane canadienne avec un statut d’implicite, (puisque mon PVT est terminé et que la prolongation demandée n’a été ni refusée ni validée par les services l’immigration), c’est vers une heure du matin que nous arrivons finalement à la gare centrale de Vancouver. Nous avons réservé 2 lits à l’auberge de jeunesse qui se trouve à quelques centaines de mètres de là !

    Vancouver, c’est la ville la plus peuplée du Canada et nous sommes impatientes de la découvrir. Du quartier chinois au quartier gay en passant par le Stanley Park et la rue Granville, nous ne nous lassons pas de la parcourir en long, en large et en travers. Vancouver se compose de grattes-ciels cernés de montagnes et de forêts aux pieds de l’océan … J’apprécie tout particulièrement le sentier de Greenway qui nous permet de longer la ville du Sud au Nord. Et c’est là, sur les bords du Pacifique, que je réalise que, symboliquement, la boucle est bouclée : je suis passée d’un océan à l’autre.

    Nous passons 5 jours à Vancouver sous un temps mitigé. Il est temps de faire nos valises direction l’île de Vancouver où, pour les 10 prochains jours nous habiterons la ferme de Ruby.

    4Je teste alors mon tout premier Wwoofing. Le woofing fait partie de ces réseaux de solidarité qui offrent aux voyageurs la possibilité d’échanger le gîte et le couvert contre quelques heures de travail quotidien.

    Ici nous travaillons à la ferme et vivons dans une caravane. Au fond du jardin. Oui, oui, en Novembre à 48° latitude Nord !!! Bon, elle n’est pas toute récente, mais elle a le nécessaire. Nous sommes au chaud et à l’abri !
    Entre nettoyage des poulaillers et préparation des plantes pour l’hiver, (qui consiste à les recouvrir d’une épaisse couche de fumier) les journées défilent …Quant aux températures, elles nous rappellent que l’hiver approche à grand pas : manteau, gants, bonnet et écharpe sont désormais de rigueur … C’est le même scénario que l’année dernière : me voilà couverte des pieds à la tête, prête à affronter l’hiver.
    Après 15 jours sur l’île, il est déjà temps de rallier le continent. Emues, nous quittons Ruby et son fils Cody, nos hôtes de Saanich, et c’est sous une pluie diluvienne que nous rallions Vancouver en ferry, prêtes pour une nouvelle aventure, plein nord, vers Whistler Village à 2h30 de Vancouver.

    Nous arrivons juste quelques jours avant l’ouverture de la saison et profitons, à plus petits prix, des merveilles de cette ville. Nous nous imaginions déjà des sommets enneigés, des chalets en bois, des illuminations de fin d’année et espérions trouver un peu de magie dans cette station de ski réputée. Eh bien nous ne sommes pas déçues !

    A 660 mètres d’altitude, nous sentons toutes petites au milieu des montagnes qui culminent elles à 2200m. Ce village, qui a accueilli les jeux olympiques d’hiver en 2010, est entouré de foret et de lacs ; il a gardé tous les attraits du village touristique-olympique et on y trouve des dizaines de magasins, de restaurants et de pubs !

    Les températures chutent un peu plus chaque jour. Le vent glacé rend nos joues un peu plus rouges que d’habitude, mais ça ne nous empêche pas de rester dehors ….

    Dans quelques jours nous attaquons le vif du sujet : les Rocheuses canadiennes, Banff, Calgary et changerons, à nouveau, de Province et d’heure avant de continuer notre aventure vers l’Est …  Car en Décembre, c’est dans le Saskatchewan, à proximité de Saskatoon, dans un lieu sans adresse … juste des coordonnées géographiques … que nous poserons nos valises  pour un mois. Ça promet ! A très vite.

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    [callout]Kilomètres parcourus depuis le 30 octobre 2014 : 20080 kms
    6813
      en avion
    8216 en bus
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  • Le voyage de Margaux : « douze mois, c’est passé tellement vite … »

    Le voyage de Margaux : « douze mois, c’est passé tellement vite … »

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    Les montagnes qui entourent ce lac artificiel réputé pour la pêche de la truite, revêtent leurs couleurs d’automne : du orange au rouge. Elles prennent petit à petit les tons des roches ocres des canyons voisins.

    1 - copieJe m’avance vers ce lieux désertique, et, au milieu des buissons et des chardons, je découvre une vieille table de pique-nique en bois.  Je m’y installe. J’ouvre mon ordinateur. Sa coque, d’aluminium fuselé contraste avec le site si … brut. Le temps est idéal, quelques nuages effilés se lovent dans le ciel d’un bleu profond et une douce brise atténue la chaleur du soleil. A ma droite le lac de Miramonté ; devant moi le majestueux Lone Cone qui culmine à 3846m. Je me sens bien.

    3 - copieC’est depuis ce lieu à la fois  intime et très ouvert que je repense à la fabuleuse année que je viens de vivre. Car dans exactement dix jours, ça fera un an que j’ai quitté la belle Ariège pour cette formidable aventure Outre-Atlantique. Quand j’y repense ! Deux, trois, … quatre ? En fait cinq. Cinq mois d’hiver … je ne pensais plus en voir la fin ! Puis, en une seconde d’inattention, c’était déjà l’été ! Tout est passé si vite.
    5Une année que j’ai vécu intensément au rythme de voyage, de découverte et de rencontre … Moi qui pensait passer environ deux mois dans chaque province, je me suis vite rendue compte que quand on voyage au long cours, les projets, même vagues, sont surtout là pour servir de point de départ à ce qu’on ne fera pas. L’inconnu me fait toujours autant peur mais j’arrive à maîtriser mes émotions. J’ai appris que la vulnérabilité incite à la vigilance et qu’à la solitude succède souvent la complicité d’une rencontre. J’ai emprunté des routes de gravelles*, (et pris des habitudes linguistiques québécoises !). J’ai pris d’immenses avions et aussi de petit coucous pas très rassurants ; j’ai patienté des heures dans des gares, affronté cinq blizzards et des chaleurs humides qui donnaient vie à des armées de maringouins sanguinaires … Solitaire souvent, mais curieuse de tout, j’ai finalement appris beaucoup sur moi et sur les autres. Je sais désormais que partir seule ne veut pas dire voyager seule.

    Au bout du compte, je me rends compte que tout est possible. Oui. Le premier pas est définitivement le plus dur à réaliser. Le déchirement des au revoir. Et l’inconnu, qui fait si peur. Mais c’est possible. Avec une once de curiosité et un soupçon de courage le monde est à ta portée et, outre les découvertes, chaque jour est une nouvelle expérience. Un nouveau lot de joies et de peines, de problèmes et de solutions, de questions auxquelles petit à petit on apporte de toutes nouvelles réponses. Et tu verras, loin de ta zone de confort les émotions sont décuplées. Quel privilège de vivre cette vie de liberté. De se défaire de toutes contraintes. De décrocher vraiment de son quotidien et vivre à un autre rythme … et de se jeter dans le vide. Qu’est ce que ça fait du bien de se sentir capable

    12 mois de voyage, plus de 20 000 kilomètres, 3 provinces et une traversée des Etats Unis sont derrière moi. Devant, c’est un retour au Canada, (en tant que touriste cette fois). Mon amie Juliette se joint à moi pour une aventure dans l’Ouest, … enfin, d’abord dans le Sud, pour un road-trip autour du Grand Canyon puis dans l’Ouest, en Colombie Britannique ou en Alberta où nous partagerons notre route quelques semaines avant de nouvelles aventures …

    A bientôt pour un prochain épisode …

    margauxvallet.wix.com

    Margaux Ariège Pyrénées

    * chemin de gravier
    [callout]Kilomètres parcourus depuis le 30 octobre 2014 : 20080 kms
    6813
      en avion
    7690 en bus
    789 en train
    4786 en voiture[/callout]
  • Margaux, de nouvelles aventures dans le Colorado

    Margaux, de nouvelles aventures dans le Colorado

    Margaux, de nouvelles aventures dans le Colorado  Ariège Pyrénées

    Je sais que je m’apprête à faire un long voyage. 4 250 kilomètres à travers les Etats-Unis, C’est un peu comme si je faisais Foix-Moscou, et qu’arrivée sur la place Rouge il me restait encore 700 km à faire pour arriver à destination. Je passe 88 heures dans un bus Greyhound où je perds très vite tous mes repères. Je ne sais plus quelle heure il est ni quel jour nous sommes.

     New-York State, la Pennsylvanie, l’Ohio, l’Indiana, l’Illinois, le Missouri, le Kansas, puis enfin, le Colorado. 

    Nous quittons New York City, la plus grande ville des Etats-Unis pour le Midwest, son humidité étouffante et ses paysages verts et vallonnés. Nous traversons le Kansas, ce « no man’s land » qui abrite champs d’éoliennes, puits de pétrole, fermes et ranchs souvent abandonnés.

    54b590_9024666d85b3472897d3262783552f69.jpg_srz_p_423_317_75_22_0.50_1.20_0D’Est en Ouest, je traverse 8 Etats, littéralement collée à la vitre, je ne perds pas une miette des paysages qui défilent sous mes yeux. L’asphalte fait place aux vallées puis au désert. C’est incroyable. Nous roulons des centaines de kilomètres sans croiser la moindre vie humaine. Puis le Colorado, enfin ! Ici, la terre est rouge, les routes suivent les rivières naturelles qui se sont frayées un chemin à travers de fabuleux canyons aux parois abruptes. Une petite brise rafraichit le corps ; l’air est chaud et sec. Nous sommes à 1700 mètres d’altitude et depuis ma nouvelle maison, je vois le Mont Waas et le Manns Peak qui culminent à plus de 3800 mètres et qui marquent la frontière naturelle avec l’Utah à quelques kilomètres seulement. Je découvre également les Pétroglyphes, ces dessin gravés dans la pierre qui auraient entre 5 et 10 000 ans ! Leur précision est incroyable de signification.

    54b590_879cff7e730544b6934ac08f35c723b4.jpg_srb_p_600_881_75_22_0.50_1.20_0Je pose mes valises dans l’arrière pays, loin des routes touristiques, dans l’Ouest. Le vrai. Danny et Shirley m’accueillent comme un membre de leur famille. Je partage avec eux une petite semaine avant leur départ en vacances. Une semaine intense, Shirley se charge de m’expliquer mes prochaines tâches (m’occuper des chiens, du chat, des moutons, du potager et de la maison), le congélateur est rempli de nourriture et le potager bio (traversé par des serpents à sonnette …) produit des légumes à foison. Danny lui, l’enfant du pays, se charge de me montrer les alentours, il m’a appris aussi à conduire son pick-up, à reconnaître le bruit du serpent à sonnette et m’a mise en garde contre les ours bruns qui rodent dans le coin … C’est plus viril ! Il m’initie aussi au tir au fusil. En plein désert. Comme dans les films. Pourquoi ? Parce que Nucla est l’une des rares villes des Etats-Unis à avoir un décret municipal stipulant qu’il est obligatoire de posséder au moins une arme à feu pour «protéger la sécurité et le bien-être général de la ville et de ses habitants ». Non non, ce n’est pas un blague ! Danny est un ancien Marines et il possède une trentaine d’armes. Et oui !! C’est aussi ça l’Amérique.

    La semaine passe vite et il est déjà temps pour Danny et Shirley de s’envoler pour des vacances bien méritées. Pour une fois le scénario change : c’est moi qui dépose mes hôtes à l’aéroport ! C’est un comble non ? Ils partent à plus de 10 000 kilomètres pendant 3 semaines et me laissent leur maison avec tout ce que ça implique : leurs animaux, leurs voitures, les clés de leur boite-aux-lettres, leurs papiers, leurs armes et leurs souvenirs les plus précieux, leur ordinateur est en libre accès et tous les biens acquis tout au long d’une vie sont là, rien est verrouillé … Et ce n’est pas tout. Avant de partir Shirley a fait le nécessaire pour que je puisse facturer le compte qu’ils ont à l’épicerie de la ville si jamais j’avais besoin de quelque chose. Elle m’a également donné 300 $ « pour les chiens … ou pour remettre de l’essence » dans la voiture qu’il me laissent à disposition.

    54b590_b6b3f73b069f4ac09225a8af8883fb36.jpg_srb_p_1297_865_75_22_0.50_1.20_0Ces relations que je créé avec mes hôtes sont clairement basées sur l’honnêteté et la confiance mutuelles. En cette période où « l’étranger » nous questionne, je me demande : Ne suis-je tombée que sur des personnes exceptionnelles pour être aussi ouvertes et généreuses envers moi, étrangère à tous points de vue ? Et moi, serais-je capable de faire la même chose dans une situation comparable ? Ici, en tous cas, je ressens vraiment la confiance que me témoignent ces inconnus… et c’est comme si nous l’étions moins.

    Je sais déjà que le Colorado abrite une multitude de beaux endroits à découvrir. L’Utah qui n’est finalement qu’a quelques kilomètres est aussi plein de promesses et puis pourquoi ne pas faire un tour en Arizona et dans le Nevada voisins ?

    De belles choses m’attendent encore sur la route. La suite au prochain épisode !

    54b590_22b6c9c338af40b0aaefd07f1c8e0a0c.jpg_srb_p_640_480_75_22_0.50_1.20_0 - copie

    [callout]Kilomètres parcourus depuis le 30 octobre 2014 : 18885 kms
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    3591 en voiture[/callout]

  • Margaux, la fin de la parenthèse québécoise !

    Margaux, la fin de la parenthèse québécoise !

    UNE

    Je suis bien ici. Depuis 4 mois, entre journées à rallonge et parenthèses touristiques, je me surprends à redécouvrir ces lieux que je parcours en long, en large et en travers en voiturette de golf et je me demande souvent si je reviendrai car, même si je sais que j’ai vraiment pris le temps d’observer tout autour de moi, ai-je vraiment su regarder ce qui m’entourait ? Vais-je garder en mémoire tous ces instants merveilleux ? Ne jamais oublier ma toute première « saison » pas tout à fait comme les autres, passée à nettoyer des bulles et des cabanes, qui ne désemplissent pas, perchées au sommet des arbres d’une forêt boréale près du Saint-Laurent ? Garder dans mon coeur les visages de cette équipe soudée, complice et impliquée dans son travail qui se compose et se recompose au gré des semaines … et qui là, se sépare.

    Je quitte la « famille Canopée » avec des étoiles plein les yeux et des souvenirs plein la tête : les blagues complices après une journée de travail un verre de blanc à la main, la magnifique lumière d’un coucher de soleil pour accompagner les BBQ improvisés, les éclats de nos rires … bref, tous ces petits moments qui ont ponctué mon quotidien. L’on rendu si agréable. Si incroyable. Fait de paysages fabuleux, de gens vraiment vivants, aux parcours de vie tellement riches et audacieux … Voilà dans quelles conditions je vis depuis 16 semaines. Comment ne pas ressentir, déjà, de la nostalgie ?

    Le 3 septembre, (c’est le jour où je prends un Greyhound pour trois jours de voyage en bus à destination de Grand Junction, Colorado) ça sera le coeur lourd et serré qu’une fois de plus, je prendrai la route. Des au-revoir que j’appréhende car oui, c’est très dur de quitter cet endroit et toutes les personnes qui sont devenues bien plus que de simples connaissances croisées sur le chemin …

    La suite ? Des changements par rapport à ce que j’annonçais le mois dernier. Ce qui est sûre c’est septembre dans le Colorado. En tant que dog-sitter : des vacances en somme !

    Ensuite ? D’abord, un road trip dans l’Ouest Canadien qui s’est improvisé avec l’une des plus belles personnes rencontrées ici : ma petite Juliette, dont je vous ai déjà parlé plusieurs fois. Combien de temps ? On ne sait pas trop, ça sera l’aventure. Puis, pourquoi pas quelques semaines en Alaska du coup ? Ou alors, une virée par l’Asie ? Ou alors, le PVT en Nouvelle Zélande … Ben oui !! Pourquoi pas ?

    Je regarde derrière moi : j’aperçois d’où je viens et je me rends compte du chemin accompli. Puis devant, ce qui m’attend : des champs de possibles. Une liberté presque indécente, là … à portée de mains !

    Voyager, travailler, découvrir et recommencer… C’est une vie de bohème qui comporte quelques sacrifices aussi, mais un quotidien tellement enrichi par l’autre qui montre son vrai visage lorsqu’il croise ta route ! Une vie simple et confortable où le plus difficile en somme, c’est d’ouvrir grand son sac à souvenirs …

    Parce que ce n’est pas tous les jours qu’on fait de l’hydravion avec son boss !

    C’est un hydravion canadien de type Beaver avec lequel j’ai pris de l’altitude ce samedi 22 août. Une magnifique virée au-dessus de la région de la Haute Côté Nord, entre les forêts des Bergeronnes et le Fjord du Saguenay. Casque aux oreilles, étoiles plein les yeux et atterrissage sur les eaux calmes du lac long : ce vol était comme un rêve. Accompagnée de Juliette mon acolyte, et Jérémie mon boss c’était pour nous tous un vrai baptême de l’air !

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    Balade en zodiac et rencontre avec une baleine bleue

    C’est à 6h du matin, les yeux encore fermés et les cheveux en vrac que je sursaute à la sonnerie du réveil. Le bateau quitte le port tôt dans la matinée, alors Juliette et moi ne perdons pas une minute pour notre rendez-vous avec les baleines… lire la suite

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  • Margaux, neuf mois déjà !

    Margaux, neuf mois déjà !

    Margaux, neuf mois déjà ! Ariège Pyrénées

    9 mois, c’est quasiment nouvelle naissance pour l’apprentie voyageuse que je suis. J’apprends à définir mes limites, à canaliser mes doutes, à dompter mes peurs, à faire confiance à mes intuitions … Les petites réussites du quotidien ressemblent désormais à de vraies victoires et me permettent d’avancer. Je me sens en marche. Je me vois évoluer, grandir. J’apprends beaucoup sur moi même. Beaucoup plus que si j’étais restée dans le confort douillet de notre belle Ariège.

    3J’apprends aussi à vivre hors de mes zones de confort et de maîtrise. Loin de mon quotidien, de mon chez moi, les émotions sont décuplées. Je tisse des liens très forts avec des personnes qui étaient, il y a quelques semaines encore de parfaites inconnues, comme Juliette, mon acolyte, ma soeur de voyage avec qui je partage de beaux moments de complicité. Et oui, mes parents, mon frère et ma famille me manquent parfois. J’apprends à gérer. Ceci dit, le moindre petit mot me remplit le coeur de bonheur …  si vous voulez m’écrire hein, n’hésitez  pas !

    Ceci dit, sur la route, on se parle plus vrai que dans la « vraie » vie. C’est un peu comme si on avait réellement besoin les uns des autres, d’une oreille bienveillante ou d’une épaule sur laquelle épancher joies et peines … ça fait tellement de bien, qu’on oublie totalement que l’on ne se connaît pas.

    4Mon quotidien chez Canopée Lit s’intensifie encore un peu. Trois nouvelles bulles ont pris place en forêt et l’agenda qui ne désemplit pas. Les hébergements insolites en haut des arbres, ça plaît : croyez le ou non, nous affichons complet jusqu’à fin août !

    Les 4 heures de ménage qui me sont impartis chaque jour pour bientôt 13 logements m’apprennent régularité et endurance. Mes gestes deviennent de plus en plus précis et rapides et ce, bien que les équipes changent régulièrement.  Il faut s’adapter. Ca aussi j’apprends bien ici.

    2Mon unique jour de congés est essentiellement consacré à la découverte des très riches faune et flore du Saguenay. Ici la contemplation est un merveilleux passe-temps. Et le temps passe vite au milieu de cette nature intacte qui permet d’observer dans leur milieu naturel et en totale liberté, de grands mammifères terrestres et marins. Et le spectacle des baleines et bélugas est de ceux dont on ne se lasse pas surtout quand on sait à quel point ces animaux sont fragiles … Je suis toujours à l’affut des aurores boréales ! Elles ne sont pas loin, mais le ciel, souvent nuageux, nous empêche de les voir à cette latitude.

    Neuf mois, cela veut dire que le PVT (Programme Vacances Travail) Canada est bientôt fini. Déjà. Le reste de mon voyage devient de plus en plus net. Je commence très bientôt les démarches pour obtenir le PVT Nouvelle-Zélande que j’aimerais rallier en Novembre histoire de tester une année à deux étés et pas d’hiver … jaloux ? Je sais …

    En tout cas, début septembre je serais dans le Colorado pas très loin de Grand Junction, pays du vin et de canyons presque comme « le » Grand Canyon. Je vais passer un petit mois là-bas, en touriste totale … et puis en octobre j’espère voir les Rocheuses de l’Ouest Canadien. Je pense aussi peut-être m’offrir une halte à Vancouver. Définitivement mon quotidien est synonyme de « liberté » … Tout est possible … J’adore !

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    [callout]Kilomètres parcourus depuis le 30 octobre 2014 : 13729 kms
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  • Sur les traces de Margaux, Québec la Belle Province

    Sur les traces de Margaux, Québec la Belle Province

    Sur les traces de Margaux, Québec la Belle Province

    Juin ! Depuis mon départ fin octobre, c’est le premier mois sans neige ! L’hiver a finalement tiré son chapeau, il aura été aussi interminable que grandiose. Nous sommes maintenant à la (tout aussi grandiose) saison des maringouins. De bien sales bêtes qui arrivent à me piquer malgré les moustiquaires et les produits chimiques. Personnellement, je suis criblée !

    Je prends mes marques à Sacré-Coeur. Depuis le mois dernier, j’ai ouvert un compte bancaire, reçu ma nouvelle carte bancaire locale en trois heures chrono et j’ai même touché ma première paie ! Rien à voir avec les bulletins de salaires français entre nous soit dit. Une feuille, quatre lignes de retenus et basta.

    1Quand je repense aux premiers mois en Ontario et en Nouvelle-Ecosse, le Quebec marque quand même un vrai tournant dans mon aventure. Ca aurait été dommage quand même de ne pas profiter de mon PVT pour travailler quelques mois … afin de préparer le PVT Nouvelle Zélande. Oui, parce que d’ici 5-6 mois c’est dans l’hémisphère sud que je serais.

    En attendant, j’ai vraiment l’impression d’être à la maison à Canopée Lit. Un peu comme de l’autre côté du miroir aussi puisque, travaillant sur un site touristique c’est nous qui accueillons les étrangers et les touristes … C’est un comble !

    En tout cas, je suis bien ici. Si dans les premières semaines seulement 4 cabanes étaient ouvertes, au jour d’aujourd’hui se sont les 10 logements qui sont disponibles et la capacité de logements pourraient augmenter rapidement. Notre charge de travail a elle bien augmenté et les équipes ont une nouvelle fois changé. Gabrielle et Pierre, le couple de toulousains a intégré l’équipe il y a quelques semaines et ils restent pour le reste de la saison.

    4Moi, je travaille avec Gabrielle et Julien depuis un peu plus d’un mois. Nos gestes se perfectionnent, nous avons désormais de nouveaux réflexes et nous arrivons à « optimiser » nos gestes et notre temps. Oui. L’équipe ménage passe la vitesse supérieure.

    Nicolas, quant à lui a continué sa route vers la Gaspésie et de nouveaux Wwoofers devraient arriver prochainement. L’occasion de tisser de nouveaux liens.

    2Forcément. Car on s’attache … aux personnes que l’on découvre en route. Juliette, avec qui j’ai tellement de points communs que c’est presque déroutant. Melle, ma coloc aura également été une belle surprise. Entre accueil et ménage, nous partageons un quotidien aussi chargé qu’intéressant.  C’est tellement enrichissant d’échanger et de partager le quotidien de jeunes voyageurs, comme moi. Leurs expériences, leurs visions me questionnent et  m’interpellent forcément sur le reste de mon périple.

    Avant de partir, j’entendais beaucoup dire que les « Français n’aiment pas bouger » ou que « les jeunes n’ont plus d’envie ». Je suis épatée de voir que beaucoup de jeunes Français voyagent. Qu’ils le font autrement qu’en simples touristes. Qu’ils ont des idées, des projets, du coeur aussi. Emilie et Alexis, les premiers Wwoofers Lillois m’avaient parlé de leurs amis qui vendent leurs kilomètres de tour du monde à vélo pour soutenir le handisport en renversant la moitié des recettes à Sport Sans Frontièredes pieds et des mains pour un tour du monde est le nom de leur projet. Gabrielle et Pierre, le couple de toulousains, ont eux aussi un ami qui est parti 2 ans en tant que photographe avec toute une équipe pour découvrir les eaux profondes du Groenland, « Under the pole ». Ce sont de belles rencontres, que je n’aurais jamais faites sans ce voyage.

    5J’ai pleinement conscience que toutes ces personnes que je rencontre, auxquelles je m’attache au gré de la route sont de passage. Que les situations sont aussi intenses que temporaire. C’est ça voyager au long cours. Vivre au jour le jour, sans trop penser au lendemain. En profitant, ici et maintenant des moments précieux. C’est nouveau pour l’organisatrice assidue que je suis. Ce voyage serait-il en train de changer ma routine et faire évoluer ma personnalité ? Finalement le plus dur aura été de franchir le pas, il y a 8 mois et je ne regrette en rien d’avoir osé le faire !

    http://margauxvallet.wix.com/goingwest

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    [callout]Kilomètres parcourus depuis le 30 octobre 2014 : 13411 kms
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    789 en train
    2823 en voiture[/callout]

  • Margaux, de la Nouvelle Ecosse au Québec

    Margaux, de la Nouvelle Ecosse au Québec

    Margaux, de la Nouvelle Ecosse au Québec

    Partie à 10h la veille, c’est à 4 heures du matin que mon bus coupe le moteur rue Abraham Martin. Ma valise rouge et moi prenons le premier taxi pour rallier l’auberge Internationale, rue Sainte-Ursule. 7$ plus tard, on y est. Dormir. Enfin dormir. 5 heures. Pas plus. La chambre doit être libérée à 11 heures.

    Quebec City

    1En milieu d’après-midi, je retrouve Tara et Nat pour un week end « historique ». Nat, originaire du Maine où il a grandi, est ébahi : les ruelles qui grimpent jusqu’aux tourelles de briques oranges de l’incroyable hôtel  « Fairmont-Château Frontenac » ; les routes, parfois pavées ; les habitations en pierre, vieilles de plusieurs siècles …

    Le vieux Quebec c’est un peu d’Europe en Amérique du Nord. Il est épaté devant l’architecture, surpris de « toucher » l’histoire de cette ville bâtie il y a plus de 400 ans. Il me dit souvent, ému : « Je n’arrive pas à croire que je vis qu’à 5h de route de cet endroit ! »

    2Nous avons 72 heures devant nous, nous n’allons pas chômer : musées de la Civilisation, de la Place Royale, Funiculaire, quartier du Petit Champlain, Citadelle, Fortifications de Québec, Chutes de Montmonrency … Le temps passe vite. Trop vite. Il est déjà l’heure de re-dire au-revoir à ma petite famille américaine et de re-prendre la route vers une nouvelle aventure.

    Un job en foret …

    5Comme je vous le racontais le mois dernier, j’ai décroché mon premier job au Canada. Chez Canopée Lit. Tout est dans le nom ! C’est un hébergement, touristique, insolite, en forêt (qui surplombe l’incroyable fjord du Saguenay)

    Ici, je suis responsable balais/aspirateur/lingettes ! J’occupe le poste de femme de chambre le matin et plieuse de draps et serviettes l’après-midi. Pour la petite histoire, sachez quand même que « mes » couloirs sont de magnifiques sentiers forestiers et que je vais de cabane en cabane en voiturette de golf. Génial !

    Il parait qu’il y a un ours dans la forêt, mais je n’ai pas encore croisé sa route. En revanche, j’ai déjà vu écureuils, oiseaux et bien sûr Pan-Pan, le lièvre, un habitué des lieux !

    J’ai aussi fait des photos culinaire pour le site et la page Facebook de mon employeur. Ça aussi, j’ai adoré ! Bientôt je ferai des photos des cabanes et des extérieures .. Affaire à suivre !

    … et une gang de maudits Français !

    A Sacré-Coeur-sur-le-Fjord-du-Saguenay (nom officiel de la ville jumelée avec Meyrueis en Lozère), parmi les 1 850 habitants, nous sommes une belle brochette de Français chez Canopée Lit.

    Tous voyageurs, nous avons à peu près le même âge et une même soif d’aventure malgré des parcours très différents. Melle originaire de la Seine-et-Marne et étudiante dans le domaine du tourisme, est ici en stage ; nous sommes arrivées le même jour et partageons un joli appartement tout en bois. Juliette, 26 ans, nordiste, est la baroudeuse du groupe avec 3 PVT à son actif, cette amoureuse de l’Australie est ici responsable de la cuisine. Les lillois Emilie et Alexis, architecte et opticien, ainsi que Nicolas le Rémois, ingénieur dans sa vie française, sont Wwoofers. Ils aident à l’entretien de la forêt, la livraison des petits-déjeuners et au ménage.6

    Et puis il y a les propriétaires : Jérémie, Claire et leur famille. Eux, ils sont « tombés en amour » avec la région du Saguenay il y a quelques années et, comme la vie fait parfois bien les choses, une forêt était à vendre juste là, à deux pas du fjord. Ils avaient un projet un peu fou de cabanes dans les arbres et de bulles transparentes d’où s’endormir en contemplant les étoiles filantes. Aujourd’hui, Claire gère toute la partie administrative ainsi que l’accueil, Jérémie travaille dans son atelier tout bois, il supervise et coordonne les équipes et tous ensemble, nous contribuons modestement à rendre le séjour de nos clients inoubliable … avec l’aide de Julien, 17 ans, qui est le seul Québécois pure-souche de la gang. Il nous aide au ménage et s’occupe d’entretenir les sentiers pendant la saison estivale.

    Le Saguenay

    4Je n’ai pas encore eu vraiment le temps de découvrir le coin. Un rapide ravitaillement à Chicoutimi, une visite courte à Tadoussac. En revanche, les routes sont cahotiques. Mais on oublie vite, car l’endroit est simplement sublime. La forêt boréale est omniprésente et offre une multitude de panoramas à couper le souffle. Les lacs et cours d’eau sont partout et autant de prétextes à une multitude d’activités incroyables qui se terminent toujours sur des couchers de soleil « extraFjormidables » (comme dit la mairie).

    Là, au bord de l’eau, avec une belle équipe, je me sens privilégiée de vivre au milieu d’une nature intacte.

    [callout]Kilomètres parcourus depuis le 30 octobre 2014 : 13154 kms
    6813
     en avion
    2984 en bus
    789 en train
    2566 en voiture[/callout]

  • Margaux, six mois déjà !

    Margaux, six mois déjà !

    Margaux, six mois déjà ! Ariège Pyrénées

    Dire que la veille de mon départ de France, je pensais rester les six mois d’hiver en Ontario au chaud, avant de mettre le cap plein Ouest avec pour objectif la Colombie-Britannique. En fait, au bout de six semaines en Ontario je suis retourné vers l’Atlantique. Première leçon : mes projets n’ont pas cessé d’évoluer. Et finalement, que pour du mieux !

    2 Au cours de ces 26 semaines, je me suis énormément attachée aux fabuleuses personnes qui m’ont ouvert tellement plus que leur porte. Jamais je ne les remercierai assez : Jane, Tara et Nat, Christa et Peter, Jenna et Wesley. Chacune a confié à l’étrangère que j’étais la vérité de son quotidien et un petit bout de sa vie, car, en vivant chez l’habitant difficile de « cacher » très longtemps qui on est au fond. On finit par ouvrir son coeur et on partage tout, d’humain à humain. Forcément, j’ai appris beaucoup. Sur les autres. Sur moi-même. Je commence à mesurer à quel point nos points de vue, nos coutumes et nos enjeux sont incroyablement différents selon où nous vivons. Le mode de vie Nord-américain est tellement, mais tellement différent du nôtre.  Toujours plus, toujours mieux. C’est enrichissant cet écart qui existe entre nos conceptions de l’emploi, de la famille, des loisirs, de l’alimentation, de la réussite, mais franchement, le contraste bouscule quand même souvent.

     Un job en forêt

    A  Annapolis Royal que je quitte, en pleine débâcle ce dimanche 27 avril, mes journées auront été rythmées par l’emploi du temps très irréguliers de mes hôtes. Comme je l’avais confié lors de ma dernière Newsletter, Jenna et Wes cumulent chacun 2 voire 3 emplois, leur rythme est très actif. Mon rôle est de gérer quand ils travaillent : activités extra-scolaires, cuisine, ménage, linge, de temps en temps l’accueil des clients du motel ; des journées très actives en somme.

    Quant à ceux qui se demanderaient pourquoi j’ai pris un PVT (programme Vacances – Travail ) sans avoir encore travaillé soyez rassuré(e-s). C’est imminent. J’arrête un peu la formule solidaire et je vais voir ce que ça fait de gagner sa croûte au Canada. Objectif : mettre quelques sous de côté pour la Nouvelle-Zélande qui arrive à grands pas.

    J’ai donc cherché un job. Sur Internet évidemment. Genre chineur … sur eBay. J’ai postulé pour 8 jobs, eu 2 réponses dont une demande d’entretien … sur Skype ! C’est trop moderne !!! Et bim !!! … un job à la clé. Mon premier emploi au Canada. YEAH !

    D’après mes premières informations, les charges ici, ce n’est pas une petite affaire. Si les charges des salariés sont aux alentours de 10 %, les « crasseux » (taxes fédérale et provinciale) peuvent faire monter la facture jusqu’à 40 % de la rémunération brute !! Plus on gagne … plus on paye. Bon, les impôts retenus à la source, c’est donc de l’argent de poche qu’on nous verse, deux (ou quatre fois par mois). J’en saurais plus bientôt … je vous raconterai ça.

    Les mois à venir seront donc complètement différents. D’autant que là, c’est une famille d’immigrés français que je rejoins. Installée dans la région du Saguenay depuis 5-6 ans, elle est propriétaires de 24 hectares de forêt où elle fait tourner un site éco-touristique (des bulles et des cabanes dans les arbres .. Une sorte d’hôtel écolo). Ils ont l’air d’être vraiment au top et l’endroit est à couper le souffle. La région me fait rêver depuis un bout de temps et je ne désespère pas de voir des baleines dans le fjord du Saguenay.

    6Je quitte la Nouvelle-Ecosse dans quelques jours et j’embauche à Sacré-Coeur, pas loin de Tadoussac et Chicoutimi, début mai en tant que femme de chambre/réceptionniste/serveuse. Une fois de plus, la polyvalence est attendue … Une toute nouvelle aventure se dessine pour les quelques mois qui précèdent mon départ du territoire canadien en septembre.

    Une vie jalonnée de petits bonheurs 

    Okay, il n’est sûrement pas aussi « Windsor » que celui que j’apprenais à la fac lorsqu’on lisait Shakespeare et travaillait notre accent londonien en studio de langues, mais mon Amer-Anglais s’améliore un peu plus chaque jour. Il est efficace et me permet de voyager, d’échanger, de dormir et manger à ma faim tous les jours et, ce qui ne gâte rien, je prends plaisir à enrichir mon vocabulaire. A tel point qu’il m’arrive de chercher mes mots en Français. Déjà !

    Les yeux des petits bonhommes que je garde me font chavirer quand ils viennent me voir et me demandent de passer du temps avec eux et inventer des moments uniques. Je me sens utile … C’est chouette

    Moi qui avais l’impression d’être plutôt adaptable avant de partir: j’ai fait des progrès.

    5De ces six mois au Canada, j’ai appris à rebondir d’une situation à l’autre. Savoir faire d’une journée moyenne un moment inoubliable, ne fait pas tout. C’est plutôt une question d’« attitude » :

    Un avion annulé ? … Yes ! C’est un nouveau départ

    Un blizzard à l’horizon ? …C’est, pour sûr, un lendemain ensoleillé !

    Des heures de bénévolat à rallonge ? … Bah ! Tant d’heures de récup’ pour après »

    L’adaptabilité, l’altruisme et la positivité … ça serait ça le secret ?

    [callout]Kilomètres parcourus depuis le 30 octobre 2014  11 441 kms
    11 heures
    d’avion
    26 heures de bus
    8 heures de train
    63 heures de voiture
    5 familles d’accueil
    331 heures de baby-sitting
    2 blizzards
    3836 photos
    [/callout]

  • Margaux, la fin de l’hiver en Nouvelle Ecosse

    Margaux, la fin de l’hiver en Nouvelle Ecosse

    Quatre nouvelles semaines sont passées depuis ma dernière Newsletter. Tantôt chauffeur, tantôt femme de ménage ou encore cuisto, baby-sitter parfois même, peintre, je passe par tous les postes ici ! C’est aussi le bon côté de ce système d’échange de services contre logement/nourriture ! La routine est inexistante, les jours défilent mais ne se ressemblent pas.

    54b590_b3e0cb50dc6646248b90cbe774a9d684.jpg_srz_p_423_315_75_22_0.50_1.20_0.00_jpg_srzJ’ai décidé, d’un commun accord avec mes hôtes, de poser mes valises encore quelques semaines. Mais pourquoi restairai-je en Nouvelle Ecosse pendant l’hiver alors que c’est l’été que cette province est la plus prisée. Comme l’Ariège, la Nouvelle-Ecosse base une grande partie de son économie sur le tourisme, or ici, au contraire de l’Ariège, nous sommes au bord de l’eau, l’hiver est glacial et la plupart des attractions sont fermées, souvent entre octobre et avril.

    Quand j’ai quitté le New Hampshire pour Annapolis Royal tout le monde me faisait des gros yeux ! « La Nouvelle Ecosse en hiver ? Mais pourquoi ? »Et pourquoi pas ?

    Vivre ailleurs et autrement c’est aussi découvrir des lieux où les touristes ne vont pas, c’est prendre les chemins de terre au lieu de naviguer sur les routes goudronnées, vivre au rythme des locaux…

    Et c’est donc aussi découvrir  la Nouvelle Ecosse en plein hiver ! Ainsi j’apprends à vivre à la façon Canadienne : avec les portes que l’on  »ne barre pas » (qui ne sont pas fermées à clé), la solidarité liée à la rudesse du climat, le prix des aliments de base et les gestes quotidiens : peler la neige, équiper des enfants pour leur match de hockey et manger des pogos qui n’ont plus aucun secret pour moi !J’ai la chance de vivre dans une famille de jeunes actifs : Jenna et Wes, trentenaires, cumulent chacun 3 emplois. Employés chez Canadian Tire, ils ont aussi une entreprise de Management de maisons et un motel qu’ils font fonctionner à l’année. Ils n’avaient jamais pris de vacances avec leurs garçons de 4 et 6 ans, alors pour la première fois depuis des années ils ont réussi à dégager 2 semaines et, à la façon « retraités québécois » ils se sont offerts des vacances 2 400 kilomètres plein sud, à Orlando, aux Etats Unis.

    54b590_acac5c88b56f4739b1ccee9aa2bdfa07.jpg_srz_p_423_317_75_22_0.50_1.20_0.00_jpg_srzJenna, Wesly, Morgan, Wyatt, avec Annika et Rikke, les deux étudiantes étrangères qui séjournent une année académique ici, ont donc pris la route pour la Floride le 3 mars et j’ai pu, pour la première fois depuis mon départ de France, me retrouver seule pour 9 jours ! Autant vous dire que j’en ai profité.

    Si au début j’avais beaucoup de projets de sorties, j’ai finalement opté d’avancer sur les choses à faire dans la maison et puis, j’allais profiter de ces quelques jours pour avancer sur mes projets. Car, contrairement à ce que je pensais, je n’ai pas beaucoup de temps libre. L’échange de service contre logement et nourriture me prend entre 4 et 8 heure par jour tous les jours de la semaine. Si je prends quelques heures par semaine pour découvrir des endroits, faire des photos, préparer mes newsletters, chercher et prendre contact avec mes futures familles d’accueil, je n’ai vraiment pas le temps à l’ennui, je ne vois pas les journées défiler.

    54b590_9f0026bfc45248c99293c9c27994dd11.jpg_srz_p_420_315_75_22_0.50_1.20_0.00_jpg_srzCôté météo, le mètre et demi de neige tombée depuis janvier est intact. Fin février j’ai eu le plaisir de visiter Halifax, capitale provinciale de la Nouvelle Ecosse où j’ai vécu une des journée les plus froide de l’année : -35°C !

    Rentrez dans un magasin et l’écart de température entre l’extérieur et l’intérieur peu dépasser des 50° ! Une visite vivifiante, croyez moi !

    Début mars nous a offert des températures plutôt tempérées … Pour la première fois depuis des semaines nous avons même eu des températures positives ! Bon, on est loin de prendre le thé dehors sur les transat, mais il a tout de même fait 8°C. La neige fond lentement et il suffit que les températures chutent et le parking redevient patinoire ! Un vrai bonheur. Malgré tout, les routes sont impeccables et il est du devoir de chacun déneiger sa propriété.

    54b590_f21c4e3a742242d6bdfa3af3c88236d5.jpg_srz_p_423_317_75_22_0.50_1.20_0.00_jpg_srzLa suite ? Plusieurs projets en cours. Retour au Quebec d’abord où je retrouverai mes amis américains à Quebec city le temps d’un week end. Je resterai surement quelques semaines supplémentaires dans la Province avant de la quitter pour la Colombie Britannique. Vivre au jour-le-jour ? Pas encore ! J’ai besoin d’organiser mon périple et d’avoir une vision à quelques semaines. Si je ne suis pas sûre de ma destination pour les prochains mois je sais en revanche que je passerai le mois de septembre au Colorado avant de quitter l’Amérique du Nord pour la Nouvelle Zélande, mais ça, c’est une autre histoire !

     

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    [callout]Kilomètres parcourus depuis le 30 octobre 2014  10 863 kms
    7205 en avion
    1577  en bus
    229 en train
    1852 en voiture[/callout]

  • Margaux en Nouvelle Ecosse

    Margaux en Nouvelle Ecosse

    margaux-nouvelle-ecosseTrois mois que j’ai quitté la France. Février a été intense. Vivre chez l’habitant, en échangeant des services contre le gîte et le couvert, nécessite de s’adapter en permanence. A « l’intimité » de chaque famille, mais aussi à ses attentes.

    Chez Nat et Tara, qui sont très actifs, j’ai passé six semaines à coudre, peindre, bricoler, nettoyer, jouer … et recommencer. J’ai fait des coussins-hiboux et des rideaux en velours. J’ai peint une salle de bains en turquoise et fabriqué des abats-jours ! Le temps a passé vite, je me suis sentie utile pour ces gens d’exception que sont Tara et Nat. Les quitter a été émouvant.

    Le 27 janvier, impossible de prendre mon avion pour Halifax à cause du blizzard. Compte-tenu de la taille des avions qui rallient les USA à cette partie du Canada, je ne suis pas mécontente que mon vol ait été annulé finalement. Avec trois jours de retard donc, je parcours les 1000 kilomètres qui séparent Tamworth de la Nouvelle-Ecosse, où une nouvelle famille m’accueille quelques semaines.

    Jenna, avec qui j’ai échangé une « coupe d’e-mails », m’attend à Kentville ; le bus a plus d’une heure de retard. C’est normal. C’est l’hiver ! Un un petit bout de femme souriant sort d’un 4X4 Dodge blanc gigantesque. J’entends « Margaux ? ». Je m’approche. Elle me prend dans ses bras «On est tellement content de te rencontrer !». Je me sens attendue. Quel bel accueil.

    Nous allons à Annapolis Royal, à une heure de route. Là, elle et son époux Wes tiennent un mignon petit motel où je serai logée le temps de mon séjour. Il fait nuit. Je ne vois ni l’océan, ni l’hiver. J’ai hâte de découvrir le coin.

    Au village, tout le monde se dit bonjour. Sympa. Annapolis une petite ville avec ses nombreux services : restaurants et cafés, banque, boulangerie, épicerie, boutiques, plusieurs structures touristiques, des écoles et même un centre médical avec quatre médecins permanents. Pas mal pour un village à peine plus grand que Rabat-les-Trois-Seigneurs puisqu’ici environ 500 âmes vivent à l’année.

    Autrefois terre Micmac, son point le plus haut point culmine (ne riez pas !) à 7 mètres au-dessus de l’océan. L’été est très touristique. Avec ses maisons en bois de toutes les couleurs, ses bateaux qui se balancent entre glace et eau, ses petits vieux au visage marqué par l’iode et le vent, Annapolis me fait penser aux villages des pêcheurs du Grand Nord. C’est drôle de voir ça en vrai !

    La Nouvelle Ecosse a pour devise « Canada’s ocean playground » (l’aire de jeux maritime du Canada) et c’est vrai que sa côté déchirée, battue par les vents et l’océan (qui gèle en partie) ressemble à une aire de jeux où la Nature s’en donne à coeur joie. En trois semaines, il est tombé plus d’un mètre de neige sur Annapolis … c’est vraiment impressionnant mais assez vite, tout le monde en a « en criss de cette marde blanche » !!

    Wes et Jenna sont bilingues, du coup, de temps en temps on parle français, c’est fou comme ça me fait du bien ! L’autre jour je me suis surprise à trouver qu’il faisait « plutôt bon » à -6°C. En vraie fille du Nord, je rentre du bois et pèle la neige. Et puis, et ce n’est pas banal, j’ai une voisine lettone qui vient prendre le thé parfois, histoire de commérer un peu !!Bref, je suis dans un autre monde. Très loin du modèle Européen. Je commence à peine à mesurer les écarts : consommation, emploi, école … mes repères sautent vraiment.

    Impossible pour l’instant de chercher un job. Je bouge trop souvent et j’ai trop d’activités chez les gens qui m’hébergent pour utiliser mon PVT. Plus tard ? Sûrement ! Je prévois d’être à Annapolis Royal encore quelques semaines avant d’aller du côté du Nouveau Brunswick voisin, ou sur l’île du Cap Breton ? Qui sait … ? La suite au prochain épisode.

  • Margaux, La parenthèse américaine.

    Margaux, La parenthèse américaine.

    Margaux, La parenthèse américaine.  Ariège Pyrénées
    Le 17 décembre 2014, j’ai quitté l’Ontario et passé 23 heures dans un Greyhound direction Concord, NH. C’est chez Tara, Nat et leurs 3 enfants. En 2011, j’avais passé 2 mois d’été chez eux pour parfaire mon Anglais.
    A l’époque, en quelques jours je me sentais comme en famille. Cette année, improvisation de dernières minutes, deux messages privés sur Facebook(TM) plus tard, ils avaient remué ciel et terre pour que je ne sois pas perdue seule sur le continent américain.J’arrive le 18 décembre : ils m’accueillent à bras ouverts, mais partent le surlendemain à 2500 kms de là. « No problem, Margaux ».
    En trois mots, ils m’expliquent qu’ils me prête une de leurs voitures et d’aller chez leurs amis qui m’accueillent pour Noël.Road-trip au volant d’une Volvo rouge : je débarque le 19 décembre chez Christa, Peter, leur enfants Liv et Nils et leurs 8 chiens de traineaux. C’est une famille de mushers qui vit dans un splendide chalet en bois, entre ciel et montagne hors les sentiers battus du New Hampshire. Je me rends compte, rapidement, que je ne connaissais pas la signification du mot « Hospitalité ». Comment expliquer ?
    De parfaite étrangère je deviens membre de la famille en 24 heures. Quelle leçon de vie ! Pendant 10 jours je suis logée, nourrie, ils partagent toutes leurs activités et bonus, j’ai l’opportunité d’assister à un entrainement avec leurs chiens. Un moment magique !
    Au cours d’un dîner, des amis à eux qui m’ont confié avoir eu « beaucoup de mal à choisir le pain, avec une française à table ». Et puis bon, je vous le dis, mais ne riez pas, au souper, ils ont sorti leur meilleur vin …. du frigo (bouteille en plastique et étiquette illustrée d’une plage et des tongs). Je trouve l’attention très mignonne et je suis touchée de voir les efforts que chacun engage. C’est vraiment gentil.Début janvier, Tara et sa tribu rentrent. Je devais les quitter aujourd’hui, le 27 janvier, mais le blizzard du siècle s’est invité. 3 000 avions cloués au sol ; moi, coincée à Tamworth.
    A la fois, je profite quelques jours de plus de « ma famille d’Amérique ». Tara, Nat et leurs enfants sont drôles, gentils et ne ressemblent aucunement aux stéréotypes que l’on a des Américains : chez eux, les portes ne sont jamais fermées à clé. JAMAIS. Ils quittent la maison pour trois jours … sans rien verrouiller. On mange bio et local. On passe des après-midi entières à la bibliothèque, au ski, à la piscine, à l’escrime ; en fait, chaque jour est une nouvelle aventure ! Je les adore.Pour résumer, ma parenthèse américaine est similaire à une cousinade. C’est joyeux. Imprévu. Plein d’émotions. De moments forts. Je suis impressionnée de la manière dont je suis reçue. Je vis des instants épiques : quand je dis « No, I’m French. » les gens sont surpris. Ils s’imaginent qu’un Français c’est marinière-béret-baguette et bouteille de vin rouge ! Ou alors, une parisienne filiforme, en Chanel de la tête aux pieds.

    Dire que ça fait un trimestre que je suis partie.  Qu’est ce que ça passe vite. Enfin, normalement, si la neige arrête de tomber, je pars le 29. Cap au Nord-Est. Je vais en Nouvelle-Ecosse.

    C’est à environ 700 kilomètres d’ici mais je dois prendre un avion (à hélices …) à Manchester, escale à New-York direction Halifax en avion à réaction. De là, un bus en direction de Kentville où ma nouvelle famille d’accueil d’Annapolis Royal vient me chercher.

    Il est prévu que j’aide dans un petit hôtel … mais ça, c’est une prochaine histoire

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  • De Collingwood à Concord, New Hampshire, avec Margaux

    De Collingwood à Concord, New Hampshire, avec Margaux

     

    L'hiver au Canada avec Margaux

    En novembre, Margaux nous racontait son arrivée au Canada et ses premières impressions (voir l’article ICI). Aujourd’hui, elle nous compte la vie à Collingwood et son périple jusqu’au USA.
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    En Ariège la neige et le froid, on connaît. Sauf que c’est quand même très méridional comme hiver. Même en Haute-Ariège, ça n’a rien à voir avec l’hiver canadien dont les températures très négatives et le vent taquin qui les réduit encore, vous coupe littéralement en deux.

    Il faut un petit temps d’adaptation en plus de vêtements appropriés, d’une excellente raison et d’une bonne gestion du temps pour décider de quitter son « home sweet home ». En effet, sortir nécessite une préparation incompressible d’environ dix minutes pour enfiler dans le bon ordre les cinq couches de vêtements qui sont en sandwich entre ma peau et mon manteau (spécial hiver acquis localement et garanti pour les températures autochtones). Inutile de préciser que l’on oublie jamais écharpe, bonnet et gants avant d’affronter l’hiver.

    Je pense quotidiennement à Françoise, qui se reconnaîtra, grâce à qui j’ai les pieds au sec et au chaud. Il fallait bien ça, tu avais raison. Merci. Je garde un pied en France, puisque début novembre je reçois un mail de l’association toulousaine Aparté qui me propose de participer à une expo photo dans la ville rose : Symbiose (http://www.aparté.com) Le concept est simple, je reçois l’image d’un photographe à laquelle je dois « répondre » en 48h par un autre cliché qui sera lui même envoyé à un nouveau photographe. Evidemment, il ne me faut que quelques secondes pour accepter ce super projet créatif – L’exposition a eu lieu le 13 décembre au Connexion Café à Toulouse et un article devrait être disponible dans les jours à venir sur le site d’Aparté.

    Sinon ? Je mange, dors, bois, échange, rêve, pense et parfois même je jure et rouspète en Anglais. En 24/7 c’est quand même tout un exercice !

    J’accompagne les enfants à l’école chaque matin et soir. L’école est à 6 blocks de la maison et la petite demie-heure qu’il faut pour faire l’aller-retour par -10°c est vivifiante. Très vivifiante. C’est comme peler la neige. C’est vivifiant. Pas très excitant, j’avoue, mais ça vous met en forme pour la journée, d’autant qu’il n’est pas rare qu’il soit indispensable de s’y coller plusieurs fois à quelques heures d’intervalle.

    En six semaines et quelques jolies balades alentours, est arrivée l’heure des au-revoirs Lachlan, Jordy et Jane qui m’ont accueillie 6 semaines à Collingwood dans leur univers ontarien. Ce fut une expérience riche et intéressante mais partir fait aussi partie du voyage. Ce n’est jamais un moment facile, des liens forts se tissent. D’humain à humain.

    Cap Est-Sud Est.

    En 2 jours, j’ai fait l’équivalent de vingt fois la route du Pastis (pour les non Ariégeois : Foix – le Pas de la Case, Andorre) avec ce premier vrai loooooooooong voyage en bus : 23 heures, 3 retards, 1 correspondance manquée, 5 heures de repos à l’hôtel, 4 sandwichs, 3 litres d’eau, une connexion wifi intermittente pour parcourir les 900 miles (1400 kms) qui me séparent de Concord, New Hampshire USA.

    Arrivée la veille chez Tara, Nat et leurs enfants, il est déjà temps pour moi de repartir. Nat me prête sa voiture jusqu’à leur retour, et c’est au volant d’un break VW rouge que j’arrive à Wolfeboro, quelques miles au sud, le 19 décembre pour rencontrer Christa, Peter, Liv et Nils, une incroyable famille homesco (école à la maison) germano-américaine de New-Durham avec qui je passe un Noël chaleureux dans un splendide chalet en bois au coeur d’une forêt dense …. et avec de vrais chiens de traineau.

    La balade de Noël sur le lac Winnipisaukee, la vue sur le Mont Washington, l’entrainement des chiens, les sorties avec Nat and Tara and Silas and Paulie and Maggie, le retour au Canada, en 2015 pour le coup, et la découverte d’une nouvelle famille … tout ça et un peu plus, je vous le raconte en images … le mois prochain !!

    Adichatz.

    [callout]1 195 kms en bus (Collingwood-Toronto-Ottawa-Montreal-Burlington-MONTPELLIER-Concord)
    357 kms en voiture (CANADA : Collingwood-Barrie-Thornbury Meaford-USA : Tamworth-West Ossipee-Wolfeboro-New Durham)
    DEPUIS LE 30 OCTOBRE 2014 – 6 404 Kilomètres parcourus[/callout]
    [nggallery id=103]