À la fin de l’année 1873 – autrement dit : au tout début de la IIIe République, le tribunal civil de Pamiers, sous-préfecture du département de l’Ariège, doit trancher un litige entre les époux Clavel, notables de Mirepoix, chef-lieu du canton voisin, et une certaine Marie Assar. Celle-ci, plaignante, réclame ce qu’elle estime sa part de l’héritage d’Émile Pinet-Laprade, colonel, mort au Sénégal du choléra quatre ans auparavant alors qu’il exerçait la fonction de Gouverneur de cette colonie française. Mme Eugénie Clavel, sœur de Pinet-Laprade, et son époux, Eugène, contestent absolument la revendication de Marie Assar.
Affaire banale, à ceci près que la plaignante est noire, sénégalaise, et qu’en 1873, en France métropolitaine, on n’a pas encore vu souvent – à Pamiers, notamment – quelqu’un venir de si loin – et de si bas dans les échelles sociale et raciale – ester en justice contre des citoyens très honorablement connus comme on dit dans les rapports de police.
Au centre du procès, le personnage d’Émile Pinet-Laprade.
François Salvaing et Jacques Carol, les deux auteurs, racontent sa vie et sa carrière, à partir des lettres qu’il a envoyées et reçues, principalement pendant les vingt années que dura son séjour au Sénégal. Vingt années (1849-1869) est aussi la durée de la relation qu’entretinrent Émile et Marie. Celle-ci, pourtant, n’apparaîtra qu’en 1859 dans une correspondance où elle constituera dès lors une récurrente exception : presque aucun ou aucune autre Noir(e) n’y est désigné(e) par son nom ou prénom.
Les auteurs
Jacques Carol, dont le père fut maire de Foix jusqu’en 1985, a longtemps vécu au Sénégal, où il a exercé comme consultant international. Il s’est plongé avec passion dans la riche correspondance que lui ont confiée les héritiers d’Émile Pinet- Laprade, ce bâtisseur et visionnaire à l’origine de Dakar et de son port. Il est passionné par l’histoire des Ariégeois en Afrique, notamment dans la période coloniale.
François Salvaing est né à Casablanca d’une mère antillo-calaisienne et d’un père ariégeois. Il a écrit une vingtaine de romans, dont Misayre ! Misayre !, prix du Livre Inter en 1988, et Parti, grand prix de la Société des Gens de lettres en 2000. Il a puisé dans ce matériau épistolaire déchiffré par Jacques Carol l’envie et l’idée de ce livre, où l’Ariège à laquelle il reste très attaché est très présente.
« Les deux auteurs espèrent que le lecteur sentira, comme de l’intérieur, cette époque du Second Empire, conservatrice et entreprenante, où cohabitent l’épargne frileuse et le goût de la découverte, où des aventures coloniales encore limitées et prudentes à la fois ouvrent des gouffres et lancent des passerelles entre des peuples et des êtres auxquelles leurs naissances n’avaient vraiment pas promis qu’ils se rencontreraient et, quelquefois, s’aimeraient. »
« Le Gouverneur et sa gouvernante » par François Salvaing et Jacques Carol
[callout]A l’occasion de la parution de leur ouvrage, rencontre avec Jacques Carol et François Salvaing le samedi 23 mai à partir de 15h librairie Surre-Majuscule Foix[/callout]
Format : 16 x 24 cm
288 pages
ISBN : 978-2-917971-47-5
21,50 €
Editions Le pas de l’oiseau
176, chemin de Lestang, appt 23 31100 Toulouse
Mail : lepasdoiseau@yahoo.fr Site-catalogue : www.lepasdoiseau.fr
Ce livre est disponible en librairie au niveau national et bien sûr en Ariège.
Les auteurs seront présents sur plusieurs manifestations littéraires en Ariège :
- 23 mai, Jacques Carol dédicacera à la librairie Surre à Foix
- 6 et 7 juin , les auteurs seront présents sur le salon de Pamiers
- dimanche 5 juillet, Jacques Carol sera présent sur le salon de Mirepoix…
D’autre part, des conférences sont prévues sur ce livre par Jacques Carol.