Le chemin de croix de Raynaude
Si vous avez déjà emprunté la route D119 reliant le Mas d’Azil à St Girons, à peu de distance de la célèbre grotte vous avez sûrement remarqué ces surprenants édifices religieux. Il s’agit de l’église de Raynaude et de son chemin de croix.
Ce chemin de croix présente la particularité d’être constitué de 14 petites chapelles ornées de quatorze tableaux, illustrant les quatorze étapes du chemin de croix. Elles s’échelonnent sur un chemin grimpant vers un calvaire érigé au sommet de la colline à l’emplacement de l’église d’origine.
Le village de Raynaude était à l’origine situé sur la colline, mais, pour des raisons pratiques, les habitants ont, au cours du XVIIIe siècle, transféré petit à petit leur habitation dans la plaine à proximité de la route. Selon le cartulaire du Mas d’Azil, l’ancienne église était connue sous le nom de St Lizier d’Estilled même si on retrouve également le vocable de Saint Alby pour la désigner.
Presque totalement détruite, pendant les guerres de religions, elle ne fut que sommairement remise en état et, en 1724 par l’évêque de Rieux qui constata que le toit était à refaire et qu’une partie de l’église était à rebâtir. Mais ce ne fut qu’en 1777 que les travaux promis par l’évêque furent entrepris. En 1860, l’église, trop petite et très dégradée, fut démolie.
En 1862, l’Abbé Rousse débuta son ministère et prit possession de sa paroisse dans le petit village de Raynaude. Il constate que l’ancienne église est ruinée et qu’il n »y a pas de presbytère. Il entreprend la construction de l’église actuelle qu’il dédie à l’Immaculée Conception.
Suivra la construction d’un presbytère et d’un orphelinat avec une école pouvant accueillir les enfants qui allaient jusque là à l’école protestante, ce qui était intolérable aux yeux de l’Abbé.
Il la paracheva cette réalisation par 14 chapelles constituant un chemin de croix sur le flanc de la colline qui mène jusqu’au cimetière, le but étant de rehausser le prestige de l’église catholique dans cette vallée fortement marquée par le protestantisme. L’ensemble fut terminé en 1895 et consacré par Monseigneur Rougerie, évêque de Pamiers.
En 1905, l’abbé Rousse justifia ses dépenses auprès de l’agent des inventaires des églises de la façon suivante : « sur un fond m’appartenant et sans le secours, ni de la commune ni de l’état, je commençai cette église et le presbytère attenant. Avec mon patrimoine, mes économies, mes privations, mes veilles, mes sueurs aussi et quelques dons personnels de personnes qui m’étaient dévouées, je suis arrivé au résultat que voilà« .
La légende
On raconte qu’un américain de passage accompagné d’un ami fut surpris de voir cet ouvrage inachevé et, ayant appris que les problèmes financiers en étaient la cause, remit au prêtre un chèque destiné à la finition des travaux. Si l’on en croit le bouche à oreille, ce mécène américain ne serait autre que John Davison Rockefeller le richissime industriel voyageant avec son ami Morgan.
Dernièrement, les chapelles du chemin de croix ont été rénovées par l’A.A.P.R.E. (Association Ariégeoise des Personnes en Recherche d’Emploi). Elles ont retrouvé leur crépi, leur toiture et leurs murs de pierres sèches ont été relevés. Ce chantier a duré presque 6 mois principalement pendant l’hiver 2004-2005. L’inauguration a eu lieu le 3 juin 2005.
Sources :
www.photosariege.com
www.lieux-insolites.fr
www.arize.fr
www.paperblog.fr