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  • Cendrillon, un théâtre à voir en famille

    Cendrillon, un théâtre à voir en famille

    Cendrillon, un théâtre à voir en famille Ariège Pyrénées

    La Cendrillon de Pommerat s’appelle Sandra et elle croit comprendre dans les dernières paroles de sa mère mourante qu’elle doit penser à elle toutes les cinq minutes sous peine de la voir mourir vraiment. Une tonitruante montre chantant une musique horripilante lui rappellera ce serment, gag acide qui installe un rire qui se fait vite dérangeant. Vite évacuée dans le conte de Grimm, la mort de cette mère est le coeur battant de cette histoire, réflexion stimulante sur les liens entre chagrin et culpabilité.

    Forcée de suivre un père lâche pour emménager chez une belle-mère tyrannique et ses deux pestes de filles, la très jeune fille est vite parachutée au cœur d’un monde immense et compliqué. Il va falloir s’élever, se cogner à la vie, se trouver des rites pour dépasser la peur, accepter la mort  de sa mère et peut-être, se frotter à l’amour.

    Une fois encore, Joël Pommerat ne nous raconte pas d’histoire. Ici, les fées sont loin d’être enchanteresses et les princes, pas comme on les attend… La réalité vient sérieusement décaper le célèbre conte des frères Grimm. « Le théâtre ça bouge, ça fait du bruit » et chaque mot sortant de la bouche de Sandra vous donne des frissons. Pas de mensonges et de mièvreries ! Mais des scènes d’une beauté sidérante, enveloppées de féérie et de mystère. Une pièce magique qui fascine et bouleverse et  qui sauve la vie.

    Cendrillon subjuguera tous ceux qui, de 8 à 88 ans, refusent de choisir entre leur âme d’enfant et leur réalité d’adulte.

    En contrepoint de ses créations pour adultes, Joël Pommerat s’investit régulièrement dans une démarche dédiée aux enfants. Après Le Petit Chaperon Rouge en 2006 et Pinocchio en 2008, il revient aujourd’hui au conte dont il affectionne la dimension narrative (beaucoup de ses spectacles sont structurés par la présence d’un narrateur présentateur sur le plateau) et l’art d’exposer, sans résolution simpliste, les multiples facettes de questions complexes : le bien, le mal, la peur, la mort,… En réécrivant ses propres versions des contes traditionnels homonymes, il fait mine de nous emmener en pays connu (et, dit-il, ce recours à un fond d’histoires partagées par tous met l’adulte et l’enfant en relation créant un vrai lien dans le public) pour mieux ensuite dérouter nos imaginaires et nous inviter à opérer nos propres réappropriations d’un matériau très riche. Il dit aussi aimer sortir du sérieux de l’artiste qui ne créerait que pour un public «averti», adulte et se mettre au défi car il y a une vraie exigence quand on travaille pour le public enfant.

     « S’il m’arrive d’écrire à partir de contes aujourd’hui, c’est parce que je suis certain que ces histoires vont toucher les enfants bien sûr, mais qu’elles vont me toucher également moi en tant qu’adulte. Ces histoires, ce qu’on appelle aujourd’hui des contes, ne sont pas destinées à l’origine aux enfants, Le Petit Chaperon rouge et Cendrillon (Pinocchio est à part, ce n’est pas un conte traditionnel) sont des histoires qui à l’origine ne s’adressent pas aux enfants, et ne sont pas du tout « enfantines », si on ne les traite pas de façon simplifiée ou édulcorée. Les rapports entre les personnages peuvent être violents et produisent dans l’imaginaire des émotions qui ne sont pas du tout légères. Ce sont des émotions qui ne concernent pas seulement les enfants.
    Je me suis intéressé particulièrement à cette histoire quand je me suis rendu compte que tout partait du deuil, de la mort (la mort de la mère de Cendrillon). À partir de ce moment, j’ai compris des choses qui m’échappaient complètement auparavant. J’avais en mémoire des traces de Cendrillon version Perrault ou du film de Walt Disney qui en est issu ! : une Cendrillon beaucoup plus moderne, beaucoup moins violente, et assez morale d’un point de vue chrétien. C’est la question de la mort qui m’a donné envie de raconter cette histoire, non pas pour effaroucher les enfants, mais parce que je trouvais que cet angle de vue éclairait les choses d’une nouvelle lumière
    Joël Pommerat

    Jeudi 22 et samedi 24 mai 20h45 à l’Estive de Foix

    Rencontre avec Philippe Carbonneaux, assistant metteur en scène le mercredi 21 mai à 16h au Bar de l’Estive.

    Renseignements et réservations au 05.61.05.05.55 / accueil@lestive.com /www.lestive.com

    Crédit photo : Cici Olsson

  • Théâtre de cuisine à l’Estive

    Théâtre de cuisine à l’Estive

    Théâtre de cuisine à l'Estive Ariège Pyrénées

    La petitesse des objets leur permet de faire apparaître l’immensité sur une table de cuisine. Les objets sauvés de la poubelle sont les ruines de notre société, ils portent une mythologie familiale. Pour le Théâtre de cuisine ils sont bons à inventer une nouvelle histoire en se souvenant confusément d’une autre !

    « Quand j’avais douze ans, j’ai vu Macbeth au TNP. Mais j’étais tellement loin que je voyais la scène grande comme un château fort de gamin, et les comédiens comme des chevaliers en plastique coloré. (J’ai appris beaucoup plus tard que j’avais vu Jean Vilar en vrai !)… C’était très beau, mais je n’ai rien compris, je ne me sentais pas à ma place parmi tous ces gens qui avaient l’air d’apprécier. J’étais un imposteur qui faisait oui, oui. Et si j’étais toujours un imposteur ? » Christian Carrignon

    JE SERAI MACBETH est le désir de Christian Carrignon de voir se jouer devant nos yeux la tragédie de Shakespeare avec chevaux, soldats, forêt et château fort made in china – une maquette en quelque sorte, Macbeth en quelques scènes de Théâtre d’objet. Et il n’est pas dit que le petit théâtre n’a pas les capacités de foutre la trouille comme le grand !

    En résidence du 27 avril au 6 mai, à l’Estive de Foix
    lundi 5 mai. à l’Estive – Foix  18h00 Entrée libre

    En partenariat avec MiMa.
    Avec le soutien de la DRAC Midi-Pyrénées dans le cadre d’une résidence de territoire.
    © Luiz Reikdal

  • Du bienfait des balades en forêt dans l’éducation des enfants.

    Du bienfait des balades en forêt dans l’éducation des enfants.

    Du bienfait des balades en forêt dans l’éducation des enfants. Ariège  Pyrénées

    « Il était une fois, un bûcheron et sa femme. Ils avaient sept enfants, sept garçons. La famille était très pauvre et les garçons avaient une de ces faims !… Un soir, le bûcheron dit à sa femme : nous n’avons plus d’argent et rien à manger. Comment nourrir tous ces enfants ? Je ne vois qu’une solution, les abandonner dans la forêt. Abandonner nos enfants ! Mais tu n’y penses pas. J’ai faim… j’ai faim… j’ai faim ! Tu as entendu… Il n’y a pas d’autre solution. Il faut les abandonner ».

    Qui n’a pas entendu ce conte de tradition orale, retranscrit par Charles Perrault (1628-1703). Ce petit poucet a fait l’objet de nombreuses reprises, réécritures et adaptations.

    Pour cette pièce destinée au jeune public, Laurent Gutmann a choisi de rester au plus près de la narration, de l’évidence cauchemardesque du récit. « Les terreurs auxquelles le Petit Poucet est confronté – celles de l’abandon, du meurtre, de la dévoration – seront ici les nôtres. Avec lui nous retrouverons à la fin la maison de nos parents, à la fois changés et pourtant les mêmes ».

    Il a choisi de mettre en scène trois comédiens pour ce conte à découvrir en famille.

    Laurent Gutmann réécrit le célèbre conte tout en restant fidèle à la fable avec tout ce qu’elle contient de terreur et de tendresse. Les larmes d’un père et d’une mère, les petits cailloux blancs, l’ogre, l’odeur de chair fraîche, les bonnets et les couronnes, les bottes de sept lieues…

    On a beau connaître l’histoire par coeur, le Petit Poucet de Gutmann est une redécouverte. Les trois comédiens, qu’ils soient ogres, parents ou Poucet, nous entraînent dans un récit à suspense où petits et grands trouveront leur compte. Une double lecture qui aborde la relation parent-enfant, les questions de couple, les peurs, l’abandon…

    Au-delà de la fable, la cellule familiale devient avec ce spectacle, un terrain d’observations évoqué avec humour et finesse.

    La force du spectacle est de délaisser la morale au profit de l’analyse et d’offrir aux grands comme aux petits de multiples niveaux d’interprétation. L’esprit critique ne manque pas d’être sollicité avec malice et intelligence, pour un vrai plaisir de théâtre entre rires et frissons.

    LE PETIT POUCET de Laurent Gutmann par la Compagnie la dissipation des brumes matinales
    Jeudi 24 avril à 20h45 à l’Estive de Foix
    Tarif à 7 euros pour les moins de 13 ans

    Renseignements et réservations au 05.61.05.05.55 / accueil@lestive.com /www.lestive.com

    Crédit photo : Pierre Grosbois

  • YO GEE TI, une rencontre entre orient et occident

    YO GEE TI, une rencontre entre orient et occident

    YO GEE TI, une rencontre entre orient et occident Ariège PyrénéesLa dernière création de Mourad Merzouki réunit danseurs de hip-hop français et interprètes de danse contemporain taïwanais.

    Séduit par l’énergie de ces derniers, le chorégraphe veut découvrir une culture à la foi empreinte de traditions ancestrales et ancrée dans une modernité extrême. Une fois de plus, c’est la rencontre avec l’Autre qui est une profonde source d’inspiration.

    Elle influence non seulement la chorégraphie, mais également les décors, les costumes. Pour Yo Gee Ti, Mourad Merzouki a collaboré avec Johan Ku, célèbre styliste taïwanais à l’origine de la création des costumes. Confectionnés dans de la laine, ils sont une contrainte pour l’interprète, et un défi supplémentaire pour le chorégraphe. Le chorégraphe développe alors une nouvelle gestuelle, entre danse hip-hop et contemporaine, et va chercher le rythme à un autre niveau.

    Mourad Merzouki  nous éblouit à nouveau avec une chorégraphie inspirée par cette rencontre avec des danseurs contemporains taïwanais. Yo Gee Ti confirme la liberté et la force d’invention du chorégraphe français. Le hip-hop dépasse ici la simple prouesse technique et se glisse dans la peau de la danse contemporaine. Un spectacle vivant, envoûtant et poétique. Quand le  danseur et chorégraphe contemporain s’est rendu avec sa compagnie Käfig à Taiwan pour la première fois, il a été captivé par l’énergie prodigieuse des danseurs locaux. De ce voyage est né le désir – bientôt concrétisé dans le spectacle Yo Gee Ti – d’explorer cette culture qui, selon lui, transformera et enrichira sa propre pratique de la danse.

    «  Le rapport à l’ « étranger » est nécessairement et intrinsèquement différent – la barrière de la langue nous force à réfléchir autrement, le langage du corps prime alors sur toute autre forme de communication. La pudeur et la réserve que l’on ressent face à cet autre sont finalement transcendées par un langage nouveau fait de la gestuelle de corps façonnés et pétris de cultures qui viennent s’enrichir et s’entremêler.
    Cette barrière de la langue m’amène à changer mon rapport aux danseurs, à la musique, à l’espace. C’est ce bousculement, ce retranchement que je cherche à provoquer en moi et qui anime mon processus de création : je suis curieux de pouvoir trouver le pivot entre ma danse, celle qui me caractérise, et la danse à Taïwan nécessairement différente de la mienne de par les corps, les influences, les formations. »

    S’énonce alors, au fil du ballet superbe des danseurs, une définition radicale et ambitieuse de la danse. Sur scène, les corps se mêlent et s’entremêlent au gré des variations sonores, pour finalement délivrer (conclusion de l’œuvre et de la danse) la suprême possibilité d’une communion des sens entre le passé et le présent, l’Orient et l’Occident – et surtout, danseurs et spectateurs.

    Né à Lyon en 1973, Mourad Merzouki pratique dès l’âge de sept ans les arts martiaux et les arts du cirque. À quinze ans, sa rencontre avec la culture hip-hop l’emmène vers le monde de la danse. Il décide très vite de développer cette gestuelle née dans la rue tout en se confrontant à d’autres langages chorégraphiques.

    Jeudi 17 avril à 20h45 à l’Estive de Foix

    Réservation indispensable à la billetterie de l’Estive 
    05 61 05 05 55 – accueil@lestive.com/www.lestive.com

    Crédit photo : Michel Cavalca

  • Cirque  Jongle D’Oc, virtuose et tourbillonnant !

    Cirque Jongle D’Oc, virtuose et tourbillonnant !

    Cirque  Jongle D'Oc, virtuose et tourbillonnant ! Ariège PyrénéesVincent de Lavenère est bien plus qu’un jongleur, c’est un véritable magicien ! Avec lui, la jonglerie n’est pas seulement un art visuel, il devient un art de l’écoute sensible.

    Ses voyages et son travail dans des pays d’Extrême-Orient nourrissent chacun de ses spectacles. Dans une harmonie sonore et visuelle jamais démentie, ce sont les portes de l’imaginaire et du merveilleux que Vincent de Lavenère nous ouvre pour notre plus grand plaisir.

    Dans Jongle d’Oc, l’artiste met un point d’honneur à rappeler ses origines béarnaises en n’hésitant pas à faire usage d’objets bien spécifiques à son pays, comme le chistera avec lequel, au lieu de jouer à la pelote, il va se mettre à jongler. Balles, citole, chants, cloches et grelots nous transportent jusqu’au sommet des montagnes béarnaises, où une halte est faite pour écouter ces montagnes qui chantent. Et brusquement, c’est effectivement le souffle de l’air de ces montagnes qui vient nous envelopper. De la pure magie.

    « Depuis toujours, mon intérêt pour les arts traditionnels occupe une place centrale dans mon travail. Chacun de mes spectacles s’inspire de diverses traditions : qu’elles soient médiévales et baroques, mémoire des jongleurs du Moyen-Âge, source de poésie, qu’elles soient artisanales, burlesques ou mobiles, qu’elles soient rencontre apparemment improbable entre orient et occident à travers des traditions musicales des montagnes du Laos et de nos Pyrénées atlantiques, ou qu’elles fassent écho à mes racines montagnardes,

    porteurs d’histoires et de rêves, développant un subtil imaginaire sonore. La tradition ne se veut pas être seulement source d’inspiration, mais véritable acteur dans la performance, permettant de nourrir, d’enrichir mais également de développer ce langage particulier de « la jonglerie musicale »

    Mon dernier spectacle « Jongle d’oc » fait, cette fois, écho à mon patrimoine culturel originel, le Béarn et l’univers montagnard. Il s’inscrit tout naturellement dans l’évolution de ma réflexion autour de la jonglerie musicale, ayant pour ambition de nous transporter jusque dans l’imaginaire que peuvent susciter les sons mêmes de la jonglerie.

    Depuis peu, la jonglerie s’écrit, mais pour l’écrire, il faut apprendre à l’écouter pour la faire chanter. Mais, qu’est-ce qu’une jonglerie qui s’écoute ? Une musique qui se regarde? Un geste qui s’entend ? Qu’est-ce que l’imaginaire suscité par la musicalité de la jonglerie? »

    Vincent de Lavenère

    Mardi 8 avril à 20h45 au Mas d’Azil – Salle des fêtes
    Jeudi 10 avril à 20h45 à Taurignan-Vieux- Salle communale

    Avec la commune et le Foyer rural du Mas d’Azil, la Fédération départementale des foyers ruraux, le Pays des Portes d’Ariège. Avec la commune de Taurignan Vieux, la communauté de communes du Bas Couserans et le Pays Couserans. Avec le Conseil général de l’Ariège.

    Renseignements et réservations au 05.61.05.05.55 / accueil@lestive.com /www.lestive.com

    Crédit photo : Philippe Cibille

  • L’Ariège de Retable en Fresques

    L’Ariège de Retable en Fresques

    L'Ariège de Retable en Fresques Ariège PyrénéesCe sont justement des fresques qui ont inspiré l’artiste pour sa dernière création qui aura lieu à Mirepoix.

    « La manufacture de l’exultation » est un spectacle mis en scène par Massimo Schuster, construit à partir du cycle de fresques sur La légende de la vraie croix que Piero della Francesca réalisa dans l’église de Saint François à Arezzo, en Toscane. Les jeudi 3 et vendredi 4 avril à Mirepoix avec MiMa et l’Estive.

    Le retable (du latin retro tabula altaris : en arrière d’autel) est une construction verticale qui porte des décors sculptés et/ou peints et dorés en arrière de la table d’autel.

    En préambule à ces représentations, l’Estive vous propose une journée d’excursion « de retable en fresque » autour du patrimoine ariégeois, avec une visite guidée du retable de Roquefixade, des fresques de l’église rupestre de Vals et de la chapelle de Mazerette à Mirepoix.

    Une pause déjeuner est prévue à La maison des Consuls à Mirepoix : participation 10 euros

    Samedi 22 mars départ en bus à 10h30 – retour à 17h à l’Estive de Foix*

    Avec l’ADT Ariège Pyrénées, l’Office du tourisme du Pays de Mirepoix, l’Association Patrimoine de Roquefixade et Pyrène Voyages.

    *Cette journée s’adresse aux spectateurs de « La manufacture de l’exultation », dans la limite de 50 personnes, par ordre d’inscription après l’achat d’une place.

    Réservation indispensable à la billetterie de l’Estive
    05 61 05 05 55 – accueil@lestive.com/www.lestive.com

    Production : Théâtre de l’Arc-en-terre, Bread & Puppet Theater

    Crédit photo : DR

  • De la danse populaire ivoirienne à la chorégraphie contemporaine

    De la danse populaire ivoirienne à la chorégraphie contemporaine

    De la danse populaire ivoirienne à la chorégraphie contemporaine Ariège PyrénéesLe nom coupé-décalé vient d’une forme de danse traditionnelle de Côte d’Ivoire : l’Akoupé du groupe ethnique Attié en Côte d’Ivoire.

    Dans le début des années 2000 à Paris, ce mouvement – à la fois danse et musique urbaine croisant la rumba congolaise, le hip hop, les musiques caribéennes et les chansons populaires françaises – est impulsé par la communauté noire d‘origine africaine et antillaise. Peu à peu les individus se sont constitués en groupes qui se livraient à de rudes battles et avaient mis au point un nouveau langage, un style vestimentaire, des rituels…

    Le projet “Coupé-décalé” s’intéresse au regard que portent les chorégraphes contemporains sur cette pratique populaire.

    Le premier acte se compose d’un solo sur-mesure de la chorégraphe et metteure en scène sud-africaine Robyn Orlin pour James Carlès qui, tout en moquant le pouvoir colonial, remonte aux origines des danses attiées  d’où est issu le coupé-décalé. Quant au second acte, il donne à voir les multiples visages de cette danse urbaine, à travers une pièce de groupe énergique pour cinq danseurs signée James Carlès.

    Le mouvement du coupé-décalé, à la fois danse et musique urbaine se popularise sous l’impulsion d’un groupe de DJ’s ivoiriens et des concepts qui l’accompagnent : « farot farot » (faire le malin), « boucantier » (homme qui fait parler de soi), « travailler » (jeter des billets de banques)…

    Satire sociale, politique, pur divertissement, éloge de la sape et énergie festive sont les ingrédients inévitables de ce spectacle.

    Des saveurs africaines seront à la carte de Croq’n bouche au Bar de l’Estive à l’occasion du spectacle.

    Mardi 18 mars à 20h45  A l’Estive de Foix

    Crédit photo : © Pierre Ricci 

  • Un mois de février engagé à l’Estive

    Un mois de février engagé à l’Estive

    les damnés de la terre. Ariège PyrénéesLa scène, en tant que reflet de notre société, n’est-elle pas le lieu idéal pour transcender les crises, provoquer la réflexion du spectateur, réaffirmer l’importance de la communauté humaine face à nos individualismes ?

    Au programme :

    Mardi 4 février 20h45 :  Tambours dans la nuit

    Au beau milieu d’une réunion de famille surgit Kragler, artilleur de l’armée allemande disparu sur le front africain pendant la Grande Guerre… 

    Mardi 11 février à 18h30 une rencontre / débat : « l’engagement aujourd’hui ». un débat engagé au geste artistique, dans lequel il s’agira de « rendre à l’homme sa place la première ». Rencontre animée par Gérard Bérail membre de l’Université populaire du Pays de Foix.

    La rencontre sera suivie, à 20h45 d’une pièce de théâtre « Les damnés de la terre »

    « Si les colonies semblent bien vouloir disparaître, c’est surtout qu’elles changent de forme, car les discours colonialistes, eux, aujourd’hui encore, ne chôment pas… »

    Vendredi 14 février 20h45Les guêpes du Panama

    Un reportage sur un champ de bataille.. L’histoire édifiante de guêpes révoltées !

    Vendredi 21 février 20h45 : Slums

    Un milliard de personnes habitent aujourd’hui dans des bidonvilles…  Slums  est proposée plus particulièrement aux “adolescents” parce que ce sujet me semble être destiné en priorité à des personnes pas encore entrées dans l’âge adulte 

    Crédit photo : Laurence Leblanc

  • Début de l’opération « tous au théâtre » avec Une mouette d’Anton Tchékov

    Début de l’opération « tous au théâtre » avec Une mouette d’Anton Tchékov

    Début de l'opération "tous au théâtre" avec Une mouette d’Anton Tchékov Ariège PyrénéesPremière des quatre représentations de cette opération avec « Une mouette »d’Anton Tchékov.

    Elles sont cinq, elles nous regardent, elles nous racontent une histoire, cela s’appelle « Une mouette ». Pas n’importe quelle mouette mais « La mouette » de Tchekhov, une pièce, mainte fois montée de par le monde. C’est cette pièce qu’elle nous relatent comme un récit.

    La pièce compte une dizaine de personnages. Les cinq actrices ne jouent pas plusieurs rôles, mais tous les rôles même si telle ou telle est plus tel personnage que d’autres, sans cependant jouer comme à l’accoutumée. Ensemble, elles nous racontent la pièce comme si c’était une histoire de famille, des moments de vie dont elles ont été les témoins directs et par instants fulgurants, les protagonistes.

    Ceux qui connaissent la pièce, reconnaissent « La mouette », peut -être la plus connue des œuvres d’Anton Pavlovitch Tchekhov, ils ont l’impression d’en approcher des faces cachées. Et ceux qui ne connaissent pas la pièce suivent, en haletant, ce qui va se passer entre les personnages. C’ st là un parti pris osé et un pari tenu avec délicatesse par cinq belles actrices. Ce qui nous semble un pari audacieux est d’abord une lumineuse intuition dont la fécondité innerve « Une mouette », une intuition de l’actrice Isabelle Lafon qui signe la mise en scène. Le cœur battant de Tchekhov c’est le récit, nous suggère son spectacle.

    La mouette se passe dans une propriété provinciale au bord d’un lac

    Isabelle Lafon et ses partenaires n’ajoutent pas une phrase à la pièce de Tchekhov. Tchekhov, ne se contente pas de décrire les lieux, il nous y entraîne, nous met dans l’ambiance, parle d’ deurs, de sons (clochettes, coups de marteau, toux) comme aux premières lignes d’un de ses récits.

    Arkadina, actrice célèbre, passe l’été avec son amant, l’écrivain réputé Trigorine, dans la maison de campagne où son fils Treplev fait jouer à Nina, qu’il aime, son texte d’avant-garde. De l’amour il y en a beaucoup mais il n’est jamais réciproque. Medvedenko, l’instituteur, est amoureux de Macha, la fille de l’intendant, qui aime Treplev qui n’a d’yeux que pour Nina, laquelle désire Trigorine.

    En chef d’orchestre, Isabelle Lafon endosse le rôle d’Arkadina et donne le tempo.

    Avec une économie de gestes saisissante, chaque comédienne assume sa partition avec fébrilité et nous tient en haleine. Aucun déplacement sur scène si ce n’est, entre chaque acte, un pas collectif fait en avant pour changer de focale et permettre le gros plan. Par la proximité du jeu, le spectateur entre dans la magie et la puissance de l’œuvre.

    La Mouette ainsi entendue est une histoire simple, une fable du désir et de l’émancipation.

    Cinq actrices en présence, vibrantes, authentiques, infiniment proches de nous, chœur de femmes à l’unisson laissant entendre la voix unique de chacune ; elles sont tout simplement remarquables.

    Elles ne cherchent pas à se draper d’un rôle, à jouer un personnage, mais elles sont là, pleinement, alignées devant nous telles des mots sur une page.

    Il y a l’ouverture de leurs regards, la lisibilité de leurs paroles, leur capacité à « servir » admirablement cette « Mouette » qu’on ne se lasse jamais de côtoyer à nouveau.

    Entendre “La Mouette” plus que de l’écouter. Juste entendre autrement. Désembourber la pièce de son imagerie. Rendre à ce drôle d’oiseau sa liberté. Tant pis s’il nous échappe…”

    Isabelle Lafon

    par la Compagnie Les Merveilleuses – Isabelle Lafon
    Mardi 26 et mercredi 27  novembre à 20h45 à l’Estive de Foix

    Prochaines programmations :

    MÉNÉLAS RÉBÉTIKO RAPSODIE 
    écrit et mis en scène par Simon Abkarian
    dimanche 19 janvier 2014 à 17h à l’Estive de Foix

    TAMBOURS DANS LA NUIT
    de Bertolt Brecht, mis en scène par Dag Jeanneret
    mardi 4 février à 20h45 à l’Estive de Foix

    LES DAMNÉS DE LA TERRE
    d’après Frantz Fanon, mis en scène par Jacques Allaire
    mardi 11 février à 20h45 à l’Estive de Foix

    Renseignements et réservations au 05.61.05.05.55 /www.lestive.com

    Crédit photo : René jacques

  • « Les Aveugles » un spectacle de marionnettes d’après Maurice Maeterlinck

    « Les Aveugles » un spectacle de marionnettes d’après Maurice Maeterlinck

    "Les Aveugles" un spectacle de marionnettes Ariège PyrénéesIls sont douze. Six hommes et six femmes, presque tous très vieux.

    Tous sont aveugles. Certains depuis leur naissance… Le prêtre de leur hospice les a emmenés en promenade puis il a disparu. Ils l’attendent…

    Voici un spectacle radical, au sens où il se dépouille du superflu pour mieux aller à l’essentiel. Dans le texte de Maeterlinck, le moteur principal est le “ tragique quotidien ”. Le dramaturge belge a écrit cette pièce audacieuse en 1890, en étant habité par un désir : remplacer les acteurs par des effigies qui ont “l’apparence de la vie sans avoir la vie”, afin de mieux dire “l’étrange et silencieuse tragédie de l’être et de l’immensité”.

    Ce sont des marionnettes hyperréalistes qui portent le texte des Aveugles. Leur réalisme renforce l’atmosphère d’inquiétude où ils évoluent et leur surnombre (13 personnages pour 4 marionnettistes) impose une économie de mouvement permettant à la langue de faire résonner « l’âme du poète ».

    Bérangère Vantusso suit ce chemin. Elle met en scène des marionnettes saisissantes de réalisme pour représenter les personnages, êtres traversés par des émotions intenses. Une expérience sensorielle fascinante et bouleversante, dont on garde le souvenir longtemps en mémoire.

    En 1890, Maeterlinck voulait chasser l’acteur de la scène car il considérait que l’idée d’humain, implicite dans tout travail de «représentation» de l’acteur, était dépassée. À sa place, il préconisait l’intervention d’un androïde, d’une créature qui a perdu toute identité humaine mais qui, toutefois, en garde la forme.

    Pour aller au bout de ce fantasme de l’auteur, Bérangère Vantusso, metteur en scène et directrice de la compagnie Trois-six-trente, nous propose une vision originale de cette courte pièce. Les Aveugles sont interprétés par treize marionnettes hyper-réalistes, sculptées, habillées, coiffées comme une véritable population d’humains aveugles, à ceci près qu’elles sont à une échelle réduite.

    Les Aveugles est le second volet d’un dyptique dont la première partie (un spectacle pour enfants) Kant de Jon Fosse, a été créée en mars 2007. Deux pièces, écrites à un siècle d’intervalle et destinées à des spectateurs d’âges différents, et qui ont en commun le même questionnement dramaturgique : notre désarroi face à l’inconnu, à l’inconcevable de la présence de l’homme sur terre.

    LES AVEUGLES d’après Maurice Maeterlinck
    Bérangère Vantusso – Compagnie Trois Six Trente

    Mardi 15 octobre à 20h45 à l’Estive de Foix
    Jeudi 17 octobre à 20h45 au Carla Bayle – Salle municipale
    Samedi 19 octobre à 20h45 à Espezel – Salle municipale

    Avec la commune du Carla- Bayle, l’Association Autour de Pierre Bayle et le Pays des Portes d’Ariège. Avec le Conseil général de l’Ariège.
    Avec la commune d’Espezel, la Communauté de communes du Pays de Sault et le Conseil général de l’Aude.

    Crédit photo : Ivan Boccara

    Renseignements et réservations au 05.61.05.05.55 /www.lestive.com

  • « Feu Sacré » d’après George Sand et Frédéric Chopin

    « Feu Sacré » d’après George Sand et Frédéric Chopin

    FEU SACRÉ d’après George Sand - Chopin

    « J’ai connu plusieurs sortes d’amour. Amour d’artiste, amour de femme, amour de soeur, amour de mère, amour de religieuse, amour de poète que sais-je ? … »

    C’est George Sand qui parle, de sa belle langue sincère et réfléchie. Chopin l’écoute et lui répond par des musiques, composées pendant les années de leur longue liaison.

    Qu’est-ce que l’amour entre deux créateurs, entre deux protagonistes du romantisme, deux stars, chacun dans son domaine ? Certes ils connaissent les sentiments, la passion, l’entente intellectuelle, mais toujours en filigrane, prioritaire, se profile leur oeuvre. On n’est pas artiste sans souffrance et sans sacrifice.

    Feu Sacré est une pièce-concert à l’image de deux grandes figures du XIX° siècle. À la fois pièce de théâtre, règne des mots et des idées, et concert, mystère et puissance de la création musicale. Deux mondes qui se complètent, se croisent, s’alternent mais ne se rencontrent jamais vraiment. Deux voix qui résonnent dans notre conscience en éveillant des émotions vivaces.

    Orageuse et passionnée, fougueuse et scandaleuse, la liaison entre George Sand et Frédéric Chopin, naïf sentimental et souffreteux, fit couler beaucoup d’encre.

    Cette pièce-concert imaginée par Bruno Villien réunit en dialogue les partitions les plus belles de ces deux artistes d’exception. Macha Méril, qui nourrit une admiration sans borne pour l’écrivain, et Jean-Marc Luisada, pianiste, jouent ensemble cet embrasement sentimental et romantique.

    Le plaisir du théâtre conjugué à la magie de la musique. Amour déclaré, sacre de l’amour, pianissimo et fortissimo avec Macha Méril et Bruno Villien au Festival Gabriel Fauré. Vous allez aimer !

    Vendredi  27 septembre à 20h45 à Pamiers salle du Jeu du Mail – Avec le Festival Musiques au Pays de Gabriel Fauré.

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    Crédit photo : DR

     

  • Eloge du puissant Royaume

    Eloge du puissant Royaume

    Eloge du puissant Royaume Ariège Pyrénées

    « Il existe des terres d’élection, à l’écart des chemins tracés. Il n’y a pas de cartographie de ces endroits, ce sont des lieux retirés, humbles, ignorés, des terres de damnés. Elles semblent sans espoir, ni richesse. Il fait bon parfois y marcher. Ce sont des terres violentes, livrées à la poussière, aux lisières de tout, des terres de bannis.

    Ceux qui les habitent ne les ont pas choisies. Ils ont été poussés là par les flots conjugués d’un destin et d’une histoire. On les a privés du radeau du langage auquel nous sommes arrimés pour survivre à notre naufrage.

    Laissés pour compte sur la berge du temps, ils nous adressent des signes.

    Ce sont des danses. Elles viennent de la nuit des temps, de mondes hors de portée de nos regards distraits. Ces mondes forment un royaume sans roi, ni sujets, sans espoir ni renommée, déshérité. Il contient le pauvre, le vulnérable, le moindre geste, la fragile articulation du langage, l’argile de notre humanité, sa seule richesse. Aucun pouvoir ne vient affaiblir sa puissance. Cette puissance se couronne de mouvements jetés aussitôt dans l’oubli. Elle est pure présence et abandon. Elle est lutte sans merci pour une verticalité.

    C’est une danse. Elle parle en se retirant silencieusement du vacarme.

    Elle est cette force qui va en nous, seigneurs de rien.

    J’ai rencontré les danseurs de Krump sans doute parce que je les ai toujours cherchés. Le Krump est un mouvement profond, pas encore une marchandise, une danse du dedans, authentiquement spirituelle, faite pour débusquer des monstres et dire l’inarticulé des paroles rentrées dans la gorge de ceux qui ne peuvent même plus crier. La seule danse qui vaille.

    Cette danse est une chance car elle est un partage de la violence qui nous fonde et un moyen de la comprendre en se délivrant du discours. C’est une danse du début ou de la fin des temps qui dit l’essentiel de ce qui fait un homme aujourd’hui, un secret pour lui-même vivant debout au plus noir de sa propre nuit. » Heddy Maalem

    « Ils sont magnifiques et sidérants ! Les six interprètes d’Eloge du puisant royaume chorégraphié par Heddy Maalem sont les rois du Krump, cette danse hip-hop palpitante et sèche comme un coup de feu […] Rendue célèbre par le film de David La chapelle Rize en 2005, le Krump en version française donne une sacrée leçon d’invention. » Le Monde 3 mai 2013

    Mardi 21 mai  à 20h45 à l’Estive de Foix Renseignements et réservations au 05.61.05.05.55 / www.lestive.com